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L’histoire asiatique est une fibre essentielle du récit québécois

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Chaque mois de mai, le Mois du patrimoine asiatique nous invite à réfléchir à la place qu’occupent les communautés d’origine asiatique dans notre société. Au Québec, cette commémoration ne peut se limiter à une reconnaissance symbolique : elle nous rappelle que l’histoire des Québécois d’origine asiatique est intimement liée à celle du Québec, au même titre que les histoires autochtones, européennes ou africaines.

Cette histoire est ancienne, enracinée, et bien plus profonde que ce que la mémoire collective retient. Dès les premières vagues d’immigration, des femmes et des hommes venus de Chine, du Vietnam, du Cambodge, du Japon, de Corée, des Philippines et d’autres pays d’Asie ont fait du Québec leur terre d’accueil. Malgré les barrières linguistiques, les préjugés et les défis liés à l’intégration, ces personnes ont contribué, avec persévérance et courage, au développement économique, social et culturel de notre société.

Le Quartier chinois de Montréal, aujourd’hui classé site patrimonial du Québec, témoigne de cette présence ancienne et structurante. Ce lieu, souvent perçu à tort comme un simple pôle touristique, est avant tout un espace de mémoire vivante, façonné par des générations qui y ont vécu, travaillé et bâti des institutions communautaires. Derrière chaque façade traditionnelle se cachent des récits d’audace, de résilience et de profond attachement au Québec.

Pourtant, les Québécois d’origine asiatique demeurent trop souvent absents de notre imaginaire collectif. On les perçoit parfois comme silencieux, étrangers, voire en marge de la culture francophone. Cette perception, non seulement injuste, est fondamentalement erronée. Des milliers de Québécois d’origine asiatique vivent, créent, enseignent, innovent, écrivent et réfléchissent en français.

Sur la scène artistique, cette vitalité est manifeste. Des artistes musicaux comme Sophie Chen, Yomogi ou Andy Khun (alias Tobiruno) composent et performent en français, touchant un public large et engagé. Dans les arts visuels, les œuvres de Karen Tam, Bryan Beyung et Maylee Keo enrichissent nos galeries, nos musées — et même nos murs extérieurs — en abordant des thèmes à la fois universels et profondément québécois, avant même qu’ils ne soient débattus dans nos médias ou nos institutions.

Au théâtre, des voix comme celle de Sophie Gee transforment notre manière de raconter. Sa pièce Bonnes Bonnes, inspirée et adaptée, propose une relecture audacieuse de nos récits collectifs. Au cinéma, Laurence Ly nous touche avec Le petit panier à roulettes, une œuvre sensible sur les identités diasporiques et les liens familiaux.

Dans les médias francophones, la représentation reste incomplète, mais elle progresse. Plusieurs journalistes, animateurs et chroniqueurs d’origine asiatique participent activement à la vie médiatique québécoise, tout en apportant des perspectives trop longtemps absentes des grands récits. Leurs voix, encore trop peu entendues, sont pourtant essentielles à la pleine compréhension de notre réalité.

La littérature, quant à elle, s’enrichit également. Des écrivaines comme Ange Guo offrent une parole francophone forte, qui puise dans les expériences migratoires, les réflexions féministes et les tensions identitaires. Leurs œuvres repoussent les frontières de notre imaginaire littéraire, renouvelant les thèmes de l’appartenance, de l’héritage et du dialogue interculturel.

Toutes ces contributions sont importantes, malgré une sous-représentation et une sous-médiatisation des artistes d’origine asiatique au Québec. Elles sont au cœur même de la culture québécoise contemporaine. L’histoire des Québécois d’origine asiatique ne constitue pas une parenthèse ou un chapitre à part : elle est tissée dans la trame de notre récit national. Elle en est une fibre essentielle.

Il est temps de sortir d’une vision restreinte de notre identité collective. Un Québec moderne, inclusif et francophone ne peut ignorer ni minimiser l’apport des communautés asiatiques. Il doit au contraire reconnaître que leur présence, leur créativité et leur engagement ont façonné — et continuent de façonner — la société québécoise.

Le Mois du patrimoine asiatique ne devrait pas être un simple exercice de visibilité ponctuelle ou de folklore. Il s’agit d’un appel à l’élargissement de notre mémoire collective. Un appel à revoir nos manuels d’histoire, nos choix éditoriaux, nos politiques culturelles. Et surtout, un appel à écouter les voix francophones asiatiques non comme des exceptions, mais comme des participants à part entière au devenir du Québec.

Célébrer le patrimoine asiatique, c’est reconnaître une vérité fondamentale : le Québec est pluriel. Francophone, bien sûr, mais riche de ses multiples racines. Ici, l’identité ne se limite pas à une origine : elle se construit à travers la langue, l’histoire partagée et l’engagement commun.

C’est, au fond, choisir un récit plus juste. Plus riche. Et infiniment plus fidèle à ce que nous sommes.

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées en accueillant autant les analyses et commentaires de ses lecteurs que ceux de penseurs et experts d’ici et d’ailleurs. Envie d’y prendre part? Soumettez votre texte à l’adresse [email protected]. Juste envie d’en lire plus? Abonnez-vous à notre Courrier des idées.

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