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FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que l’Assemblée nationale se prononcera sur la loi «fin de vie» à la fin du mois de mai, la présidente du Syndicat de la Famille, Ludovine de La Rochère, craint que la légalisation de l’aide à mourir puisse affecter tant les personnes souffrantes que leurs proches.
Ludovine de La Rochère est présidente du Syndicat de la Famille.
Le débat autour de la proposition de loi sur l’euthanasie et le suicide assisté, rebaptisé «aide à mourir» pour ne pas choquer l’opinion, est présenté par ses promoteurs comme une réponse à une aspiration individuelle : celle de pouvoir choisir sa mort. Présenté comme une ultime liberté, ce droit nouveau serait l’expression la plus intime de l’autonomie. Mais il y a maldonne. C’est là un faux débat puisque la mort n’est jamais un simple acte privé. Toute mort produit une onde de choc bien au-delà de la personne concernée. Elle transforme le lien social. Elle affecte l’ensemble de la société. Elle heurte et déstabilise lorsqu’elle est délibérément provoquée.
Derrière l’affirmation séduisante d’une liberté individuelle et d’un choix personnel, la réalité est toute autre. Comme toute mort, mais de manière plus profonde encore, l’euthanasie et le suicide assisté bouleversent les familles, divisent les proches, créent des blessures psychiques durables affectant l’entourage et la société. Les études sur le suicide le confirment : même lorsqu’elle est encadrée, planifiée, médicalisée, la mort volontaire est un traumatisme pour l’entourage. En moyenne, 26 personnes sont directement ou indirectement endeuillées à chaque suicide. Appliqué aux chiffres belges d’euthanasie, cela représenterait, en France, plus de 600 000 personnes touchées psychologiquement chaque année, soit plus que la population d’une grande ville comme Lyon.
Sentiments d’abandon, culpabilité, trahison, colère ou incompréhension : les témoignages et les études convergent. Une telle mort, même annoncée, même voulue, ne laisse pas en paix ceux qui restent. Le deuil est alors plus long, plus complexe et en plus, silencieux. Pire : lorsqu’un proche est mis dans la confidence, il se retrouve face à un dilemme moral impossible. Doit-il tenter de dissuader, au risque de blesser ? Accepter, au risque de regretter ? Se conformer à la demande, au risque de devoir tout porter, et tout au long de sa vie ? La proposition de loi ne dit rien de ce fardeau. Elle le fait peser, sans le reconnaître. Les argumentaires des militants pro-euthanasie font comme si cette souffrance, bien réelle et aux multiples facettes, n’existait pas. Quelle tromperie…
Il existe déjà une réponse humaine, digne, respectueuse : les soins palliatifs. Là où ils sont développés, ils soulagent les douleurs, physiques et psychiques
Et que dire du risque de contagion ? L’expérience et les études sont là encore nombreuses à démontrer qu’un suicide médiatisé entraîne une hausse du taux national de suicides dans les semaines qui suivent. Ce phénomène, bien connu des professionnels, s’étend aussi aux proches endeuillés. Autoriser, encadrer, normaliser le suicide assisté ou l’euthanasie, c’est banaliser un geste dont la société peine déjà à prévenir la répétition.
La vérité est là : la mort provoquée n’est pas un soin. L’injection létale n’est pas un geste d’amour et ne le sera jamais. Prétendre le contraire n’est que mensonge. Il ne s’agira jamais d’un simple choix personnel, comme on choisirait une option médicale parmi d’autres. La mort délibérée engage non seulement toute la société mais transforme le regard que l’on porte sur les malades, dépendants ou en situation de handicap, les plus fragiles et les plus vulnérables. Elle laisse entendre, à demi-mot, qu’il pourrait y avoir des vies qui valent moins que d’autres.
Ce que cette proposition de loi ne dit pas, c’est qu’elle créerait volontairement un problème de santé publique inédit. Ce qu’elle se garde bien de dire, c’est qu’elle ajoute de la souffrance à la souffrance, du silence aux blessures, du doute à la peine. Ce qu’elle feint d’ignorer, c’est qu’il existe déjà une réponse humaine, digne, respectueuse : les soins palliatifs. Là où ils sont développés, ils soulagent les douleurs, physiques et psychiques. Une autre proposition de loi actuellement en débat doit permettre d’ouvrir l’accès à ces soins – enfin ! – à tous ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui, 500 personnes meurent chaque jour sans avoir pu bénéficier de soins palliatifs alors que leur état le nécessite. Il y a là une injustice à combler sans tarder.
Plutôt que d’ouvrir la porte à la mort programmée et administrée, commençons par garantir à chacun la possibilité d’être accompagné jusqu’au bout. Cela, oui, serait une vraie conquête. Une réponse cohérente avec la civilisation. Une manière de dire à chacun, jusqu’à son dernier souffle : «ta vie compte, ta souffrance n’est pas un poids, tu n’es pas seul».