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L’étrange impotence du patriarcat musulman

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Le gouvernement de la Coalition avenir Québec propose d’étendre l’interdiction des signes religieux, donc, en pratique, dans la société québécoise de 2025, du voile islamique, à l’ensemble des salariés des écoles, privées et publiques, du Québec, y compris dans les services de garde en milieu scolaire.

L’opposition rage contre une mesure qui, de toute évidence, vise des femmes. Dans une lettre ouverte publiée fin avril, les ex-députées Françoise David, Louise Harel et Christine St-Pierre s’insurgent que les chauffeurs d’autobus, par exemple, ne soient pas inclus (en effet, pourquoi pas ?) et soulignent que les excès décelés dans 17 écoles montréalaises et notamment à Bedford n’étaient pas le fait de femmes voilées, mais d’hommes désinhibés. Je leur donne parfaitement raison sur les faits.

Le projet de loi introduit des mesures qui, si elles avaient été appliquées à Bedford, auraient rendu extrêmement difficile l’œuvre d’obscurantisme déployée par ses profs musulmans. Mais le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, en profite pour limiter une autre manifestation de présence islamique dans nos écoles en adoptant essentiellement, mais sans le dire, les amendements que le Parti québécois avait proposés lors de la discussion du projet de loi 21 d’origine. C’est logique : si l’on estime que les enfants ne doivent pas être exposés à des signes religieux dans leur environnement scolaire, il faut tous les interdire.

Les trois ex-députées estiment qu’en la matière, chaque geste fait par nos dirigeants doit être marqué par « une véritable égalité entre les citoyens, entre les femmes et les hommes, entre les communautés ». Elles défendent le port du voile, dont la signification est pourtant, pour tous, « modestie », et, pour certains, « soumission » à la religion et à Dieu. On n’a pas encore réussi à m’expliquer en quoi permettre l’affichage d’un signal d’inégalité des femmes — car personne n’affiche de signe de modestie ou de soumission des hommes — est compatible avec notre objectif de promouvoir dans nos écoles l’égalité des sexes.

On tente cependant de nous convaincre que le refus du voile est une atteinte à la liberté de choix, individuelle, des femmes qui le portent. Liberté qui doit primer, nous dit-on, sur notre volonté collective de laïcité et le refus de laisser s’afficher, pour faire court, un message misogyne dans l’école. Cela suppose que les femmes qui portent le voile le font par choix, en toute liberté. Que ce qu’on appelle en France le « voile contraint » n’existe pas.

Un sociologue français, Daniel Verba, de la Sorbonne, spécialiste en la matière, rapporte de ses travaux que « parmi toutes les femmes françaises que j’ai interviewées, aucune ne m’a dit porter le voile parce que quelqu’un, ou un groupe, l’obligeait à le faire ». Je n’ai aucun doute sur la validité des travaux du professeur Verba. J’ai lu une recherche similaire produite à l’UQAM, auprès d’étudiantes voilées, attestant de l’inexistence de contrainte. Verba admet avoir pu passer à côté de victimes du voile contraint, plus difficiles d’accès, mais certainement, selon lui, minoritaires.

C’est quand même curieux. L’islam est une religion foncièrement patriarcale, personne ne le nie. Mais puisque toutes les femmes voilées interrogées affirment qu’elles portent ce tissu en toute indépendance, cela signifierait que la pression de l’imam, celle du père et du grand frère, celle même de la mère dévote ou la pression communautaire en général seraient minimes, voire inexistantes. L’islam aurait le génie de ne générer en son sein que du consentement éclairé. Une religion patriarcale impotente.

Y aurait-il un biais de sélection dans l’échantillonnage ? Demandez à 25 curés pris au hasard s’ils sont d’accord avec leur vœu de chasteté, ne vous diront-ils pas qu’ils y adhèrent sans contrainte ? Bien. Maintenant, posez la question à 25 curés défroqués, désormais en couple, dans le cadre duquel ils pratiquent les joies de la fornication. Je parie qu’ils vous diront que la misère sexuelle induite par ce vœu qu’ils étaient forcés de respecter leur était insupportable.

Je n’ai trouvé dans l’immensité d’Internet qu’une étude portant sur des femmes qui ont décidé d’enlever le voile. C’est bizarre, elles ont des propos moins arrêtés sur le caractère volontaire de son port. Le chercheur hongrois Jhanghiz Syahrivar a interviewé 25 Européennes (et une Québécoise) de 25 à 35 ans, universitaires, mais immigrées d’un pays musulman, ayant fait le choix, après leur arrivée en Occident, de retirer le voile. Seulement la moitié affirment qu’elles étaient « libres » de porter le voile. Plus du tiers expliquent que leurs parents les y obligeaient, 72 % rapportent que « l’homme que j’aime, que j’admire et/ou que je respecte » préférait qu’elle le porte. Alors que presque la totalité (96 %) affirment que le port du voile est « un choix personnel », la donnée chute lorsqu’elles relatent leur expérience personnelle.

La décision d’enlever le voile, racontent-elles, est un geste difficile et courageux : la moitié affirment que cela entraîne la condamnation de leurs proches, et les trois quarts sont convaincues que, une fois dévoilée, on médit d’elles derrière leur dos.

Un État patriarcal, à mon humble avis, créerait des conditions favorables au voile contraint en créant des espaces — l’éducation, les services de garde — où pourrait s’infiltrer la pression religieuse du port du voile. Puisque l’État l’autorise, diront les imams et les grands frères, voile-toi. Un État féministe, à mon humble avis, créerait au contraire dans ces mêmes espaces des conditions de libération du voile — tu vois, grand frère, je n’ai pas le choix, diraient-elles, c’est l’État qui m’y oblige.

Je choisis d’aider celles qui veulent se libérer de la contrainte patriarcale. Je laisse à d’autres le choix de nier que cette pression existe en donnant au patriarcat musulman le bon Dieu (le bon Allah ?) sans confession.

Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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