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L'État, une "catastrophe" pour les affaires privées ? Bernard Arnault est un ingrat

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« Chaque fois que l’État se mêle de la gestion des affaires privées, cela conduit à la catastrophe », affirme Bernard Arnault. Celui qui ne cesse d'inviter à « remettre en perspective » le rôle de LVMH pour la société devrait, en tant que citoyen, davantage réfléchir au rôle de l'État pour l'économie.

Et si Bernard Arnault n'était pas un génie politique ? Bien sûr, l’homme le plus riche du monde a le génie des affaires. De ce point de vue, la comparaison de nos relevés de comptes est sans appel. Cela en fait-il un individu éclairé quant à la chose publique ? Lionel Messi a beau être un génie balle au pied, personne n’attend de lui qu’il brille en astrophysique : pourquoi en irait-il autrement de Bernard Arnault, une fois ce dernier sorti de son champ de compétence – accumuler toujours plus d’argent ? Cette réflexion nous vient à l’écoute de l’audition du patron de LVMH lors de la commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques aux grandes entreprises. Lors d’un dialogue rugueux avec le sénateur communiste Fabien Gay, celui qu’une presse complaisante se plaît à décrire en « grand capitaine d’industrie » – tout de même héritier de l’entreprise familiale – a débité, sûr de son fait, quelques inepties permettant de douter de sa hauteur de vue en matière politique.

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Passons sur les considérations du patron de presse – Arnault détient notamment Le Parisien, Paris Match et Les Échos – quant à l’orientation du journal Le Monde, « plutôt LFI que marxiste », et arrêtons-nous un instant sur cette affirmation :

Chaque fois que l’Etat se mêle de la gestion des affaires privées, cela conduit à la catastrophe.

C’est probablement ce manque de confiance en la capacité de gestion de l’État qui pousse Bernard Arnault et LVMH à détenir 72 sociétés rien qu’au Luxembourg, et bien d’autres aux Îles Vierges, à Malte, Jersey, dans l’Île de Man et aux Caïmans. Mais tout de même, s’il cherchait bien, le milliardaire dégoterait sans doute quelques raisons de nuancer son propos.

Nous pourrions, mesquins, aligner le montant des sommes issues du trésor public finançant de près ou de loin le business de Bernard Arnault – 275 millions d’euros d’aides en 2023, 143 millions de CICE, 518 millions d’euros de crédit d’impôt mécénat pour la Fondation Louis Vuitton. Le magnat du luxe aurait beau jeu de nous opposer le montant des impôts acquittés par LVMH (2,3 milliards d’impôts sur les sociétés en 2024) ou le nombre d’emplois générés par le groupe, en oubliant toujours d’ajouter qu’à ces quelques compensations correspondent d’immenses profits accumulés par quelques-uns. Ces chiffres, Bernard Arnault et ses sbires ne se privent d’ailleurs jamais de les rappeler.

Reconnaissance du ventre

À cette bataille statistique, nous préférons un argument « systémique » : que serait Bernard Arnault sans la puissance publique ? C’est le milliardaire himself qui nous pousse à cette généralisation, lui qui invoque sans cesse ordres de grandeur et intrication du tissu économique pour « remettre les choses en perspective ».

Parlons donc perspectives : où en seraient ses affaires privées, si l’État et sa justice ne lui avaient permis de racheter à vil prix des entreprises textiles en difficulté ? Où en seraient ses sacs à main pour riches sans les réseaux de communication, de transport, d’énergie, construits et opérés par l’État et ses agents ? Où trouverait-il la main-d’œuvre qualifiée qui fait briller l’artisanat français à travers le monde, sans l’école de l’État ? N’est-il pas heureux que les salariés de LVMH bénéficient de la sécurité sociale ? Trouve-t-il tout cela « catastrophique » pour ses affaires privées ?

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Bernard Arnault se félicite d’être à la tête du groupe « le plus patriote » de France. Selon le propre classement de Marianne, il ne figure qu’à la cinquième position parmi les entreprises du CAC 40, mais nous chipotons : nous ne demandons pas mieux que de voir de grands groupes revendiquer et mettre en pratique leur patriotisme, d’autant plus lorsqu’ils font rayonner la France dans le monde. Mais le patriotisme commence par la reconnaissance du ventre. Sans fétichiser l’État, il serait bon que Bernard Arnault cesse d’afficher ainsi son mépris à son endroit, son dédain pour le bras armé de la souveraineté populaire : sans lui, il ne serait rien.

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