Des milliers de personnes descendront dans la rue pour dénoncer la militarisation croissante promue par l’Union européenne et l’OTAN, dans le cadre d’une politique d’escalade de la guerre qui détourne les ressources publiques vers les dépenses militaires. En Espagne, le gouvernement du PSOE et de Sumar a annoncé une augmentation soudaine de 10 milliards d’euros des dépenses de défense, renforçant ce que le théoricien Raúl Sánchez Cedillo appelle le « régime de guerre » : une dynamique qui s’est intensifiée depuis 2022 avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, et qui profite à l’industrie de l’armement, tandis que les élites politiques et économiques maintiennent le cap.

Le discours de la peur et ses conséquences

Les dirigeants de l’UE et les gouvernements nationaux ont justifié cette dérive belliciste par des campagnes médiatiques promouvant une sécurité fondée sur la peur. Des exemples tels que les vidéos de Mme Von der Leyen dans des bunkers ou la promotion de « kits d’urgence » renforcent un discours qui normalise l’augmentation des dépenses militaires. Cependant, cette stratégie ne fait pas que consolider un climat de guerre, elle menace également de réduire les droits sociaux, comme l’a reconnu le premier ministre finlandais devant Pedro Sánchez.

Alors qu’une grande partie de la société espagnole souffre de la montée de l’inflation, de la précarité de l’emploi et de la spéculation immobilière, le réarmement non seulement ne résout pas ces problèmes, mais les aggrave en détournant des fonds des secteurs essentiels.
Mobilisation de samedi : « Non au réarmement, non à la guerre ».

L’Assemblée de Madrid appelle à une manifestation ce samedi 7 juin à 12h00 dans la capitale pour rejeter :

• Le discours belliciste des gouvernements, des institutions et des médias qui présentent la guerre comme une solution.
• La propagande de la peur qui tente de légitimer les dépenses militaires comme « inévitables ».
• La militarisation comme excuse pour réduire la santé, l’éducation et les droits fondamentaux.
• La loi du bâillon et toutes les législations répressives.

En outre, elle exige la suspension des relations économiques, militaires et diplomatiques avec Israël et l’arrêt immédiat du génocide palestinien.

Contradictions au sein de la gauche gouvernementale

Bien que Podemos, Sumar et Izquierda Unida aient confirmé leur participation à la manifestation, leur présence suscite des critiques, car ces formations font partie d’un gouvernement qui a approuvé l’augmentation des dépenses militaires. Des secteurs du mouvement pacifiste exigent une cohérence entre le discours politique et les décisions de l’exécutif.

La mobilisation intervient dans un contexte clé : dans les prochaines semaines, le sommet de l’OTAN pourrait exiger des Etats membres qu’ils portent leurs investissements militaires à 5 % du PIB, ce qui accentuerait la militarisation de l’Europe.

Jorge Sanchez

Texte envoyé par l’auteur traduit de l’espagnol par Mondialisation.ca 

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Jorge Sanchez, journaliste spécialisé en politique internationale