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L’Église de la Sainte Famille à Gaza, fragile abri sous les frappes israéliennes

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Dans l’enclave bombardée, les chrétiens s’accrochent à leur prêtre, à leur école, à leur Dieu. La paroisse est aussi devenue un refuge pour des civils de toutes confessions.

Lorsque les bombes ont commencé à tomber, les cloches ont cessé de sonner. Mais les voix, elles, ne se sont pas tues. À Gaza Ville, dans l’Église catholique de la Sainte Famille, les fidèles prient chaque jour sous la houle des avions, parfois sans lumière, sans pain, sans repos.

Avant l’offensive israélienne sur Gaza suite aux massacres perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Gaza comptait un peu plus de 1 000 chrétiens, dont 135 catholiques latins. Aujourd’hui, ils seraient à peine 665 encore présents dans l’enclave. Les autres ont fui vers Rafah, l’Égypte ou la Jordanie, et au-delà. Selon les sources, jusqu’à 56 membres de la communauté chrétienne ont péri sous les frappes israéliennes. En 21 mois, selon les chiffres officiels, au moins 57 418 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils. Environ 30% étaient des mineurs, pour certains des nouveau-nés. Des études indépendantes menées par des chercheurs font état d’un bilan qui serait encore supérieur.

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Gaza s’effondre. L’électricité est tombée, les réseaux ont disparu, les écoles ont fermé, les vivres se font rares. Les lieux de cultes, y compris les églises, sont devenus des cibles ou des refuges. Une poignée de fidèles, catholiques pour la plupart, mais aussi orthodoxes, protestants et musulmans, réunis non par dogme, mais par détresse et confiance se réunissent toujours dans l’Église de la Sainte Famille, l’unique paroisse catholique de rite latin dans la bande de Gaza. Parmi eux, leur curé : le père Gabriel Romanelli.

Jusqu’à récemment, il s’exprimait souvent dans les médias catholiques ou sur son canal WhatsApp, seul lien quotidien vers l’extérieur, pour raconter simplement ce que vivre à Gaza veut dire — et ce que rester y exige. « Je souhaite que l’espérance ne se perde pas [...], que notre petite communauté chrétienne résiliente puisse continuer à être un témoin du Ressuscité », confie-t-il ainsi au Patriarcat Latin de Jérusalem.

Le père Romanelli, pilier de la communauté chrétienne gazaouie

Prêtre de l’Institut du Verbe Incarné de San Rafael, argentin de naissance, Gabriel Romanelli s’est enraciné au fil des années dans cette frange de terre battue par les épreuves. Il est aujourd’hui l’un des rares visages du clergé latin encore présents dans l’enclave.

Ordonné en 1996 après des études en philosophie et en théologie dans son pays natal, il s’envole très tôt au Moyen-Orient. D’abord en Jordanie, puis en Palestine, à Bethléem, avant de poser ses valises à Gaza. Depuis 2019, il est curé de la paroisse de la Sainte Famille.

Sa communauté est réduite — à peine une centaine d’âmes aujourd’hui — mais elle compte dans le tissu chrétien local, où les liens interconfessionnels restent forts. « J’habite ici. Mon peuple est ici », affirma-t-il récemment dans un entretien avec le Patriarcat Latin de Jérusalem.

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La Sainte Famille, une église devenue refuge

En temps de paix, le quartier Zeitoun est majoritairement musulman, mais depuis le 7 octobre, chrétiens, musulmans, orthodoxes et protestants se pressent dans l’enceinte paroissiale. Gabriel Romanelli vit à même le presbytère avec près de 450 déplacés, parmi eux des enfants, des personnes âgées, des handicapés, des jeunes hommes et femmes.

« La paroisse est devenue un abri, un hôpital, une école et un lieu de prière à la fois », résume Alice de Rambuteau, coordinatrice du Réseau Barnabé, un réseau de coopération de l’Enseignement catholique en France avec les écoles chrétiennes de Terre Sainte. Entre les murs de l’église et ceux de l’école attenante, « le Père fait encore de la catéchèse » et organise des cours « de façon un peu sporadique » explique Alice de Rambuteau. « Les élèves sont assis par terre et souffrent de douleurs dorsales. Il n’y a ni livres, ni cahiers, tout est cher et les étudiants n’ont pas les moyens de s’en procurer », ajoute Sama Hamdan, enseignante de français depuis 15 ans dans l’école grecque-orthodoxe de Gaza.

Le père s’obstine et procure « un enseignement psychosocial, des cours d’anglais, d’espagnol, de français ou d’arabe », décrit Alice de Rambuteau. Polyglotte, il a su créer des ponts — entre les générations, entre les rites, entre l’Église locale et le monde.

« Certaines personnes restent dans l’Église car elles ont perdu leur maison, d’autres parce qu’elles estiment que l’endroit est un peu plus sécurisé et parce qu’il y a de l’aide humanitaire », explique Asma Syham, professeure de français à Gaza, dont une collègue est morte sous les bombardements israéliens. « On est derrière les murs de l’école. Ça fonctionne, mais en même temps, ce qui est juste de l’autre côté du mur est terrifiant, confiait le Père Romanelli il y a quelques mois lors d’un entretien avec le Patriarcat Latin de Jérusalem. Les enfants ont peur, du bruit et de la fumée. »

Une communauté millénaire en péril

Jusqu’à récemment, Gaza comptait plusieurs écoles chrétiennes. Toutes ont été détruites, sauf celle de la Sainte Famille. Ces écoles accueillaient en majorité des enfants musulmans. « L’éducation, c’était un pont », souligne Asma Syham. Mais aujourd’hui, ce pont est rompu. « Depuis le 7 octobre on n’a plus de contact avec les petits [à l’école du Rosaire, détruite, NDLR] et on ne travaille pas », dit-elle. « C’est pourtant à partir de l’éducation seulement qu’on pourra reconstruire Gaza [...] et c’est pour cela qu’il faut de manière urgente que les petits retournent à l’école. Aujourd’hui, ils sont dans les rues, à la recherche de quoi manger ; ils ne sont plus gentils, ils disent des gros mots, ne sont pas propres. » Selon l’Unicef, au moins 15 600 enfants auraient été tués et plus de 34,000 blessés dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne.

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La faim gagne. Le Patriarcat Latin peine à faire parvenir des vivres. « L’inacceptable famine » dénoncée par Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l’Œuvre d’Orient, menace directement les survivants. « Nous avons besoin d’un miracle pour que l’on puisse rester ici », déplore Asma Syham.

Pourtant, « ici, à Gaza, il y a une société comme chez vous en France, nous ne sommes pas armés, nous voulons simplement vivre dans le calme et la sécurité », déplore-t-elle. Les derniers chrétiens de Gaza et leurs voisins espèrent simplement que « ce massacre s’arrête et que la paix revienne », comme l’ont aussi plaidé les évêques de la région.

Le père Gabriel Romanelli reste. Parce que son peuple est là. Parce que dans une guerre qui disperse, il peut porter la voix des civils gazaouis pour que le monde les entende, « au-delà des dogmes » selon ses propres mots, pour qu’ils puissent à nouveau aspirer à un miracle si banal: vivre en paix sur leur terre.

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