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La question de l’écologie continue de crisper au sein du bloc central. Agnès Pannier-Runacher fixe sa limite avant d’envisager un départ du gouvernement.
LUDOVIC MARIN / AFP
La ministre de la Transition énergétique Agnes Pannier-Runacher à la COP27 en Égypte le 7 novembre 2022.
POLITIQUE - Proportionnelle, impôts… Les sujets de clivage ne manquent pas au sein du bloc central, mais celui qui cristallise depuis plusieurs semaines les tensions entre LR et macronistes se situe plutôt à l’hôtel de Roquelaure. Renaissance et ses ministres n’ont que peu goûté la tribune de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et patron de LR, ce jeudi dans Le Figaro, où il appelle à cesser de subventionner les énergies renouvelables.
La goutte de trop pour Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure ? Depuis que le socle commun s’est formé bon an mal an, la ministre de la Transition écologique a dû manger son chapeau sur plusieurs sujets. À la loi agricole de l’hiver dernier qui l’a rendu colère, a succédé – entre autres — la loi Duplomb sur laquelle elle a travaillé d’arrache-pied pour modifier le texte au Sénat. Perdant néanmoins, reconnaît-elle, une bataille sur l’acétamipride (un pesticide dénoncé comme « tueur d’abeilles »).
Mais face à l’alliance RN-LR dans l’hémicycle, ce printemps, pour détricoter les ZFE ou l’objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), elle a repris son bâton pour dénoncer le « populisme, du court-termisme électoral déguisé en soi-disant “bon sens” » de ses alliés de circonstances.
Dans Le Monde, ce vendredi 4 juillet, elle en remet une couche contre son collègue de Beauvau et son « calcul électoral perdant » : « à courir derrière le Rassemblement national, les Français préféreront toujours l’original à la copie ». Et la ministre de taper là où ça fait mal, en rappelant que le parti de Bruno Retailleau « pèse 7 % des votes aux législatives ».
Démissionner ? « C’est tout ce qu’ils attendent »
Depuis septembre, elle a aussi dû composer avec une ministre de l’Agriculture estampillée LR, Annie Genevard, alors que les relations entre les deux ministères sont déjà souvent, traditionnellement, crispées. « Leurs écosystèmes sont tellement différents qu’on ne voit pas comment ils pourraient coopérer », confiait à L’Opinion un ex-parlementaire macroniste après leur nomination par Michel Barnier. Et de fait, tension il y a eu. Notamment cet hiver lorsque la droite a rué pour réclamer la suppression de l’Office français de la biodiversité, chargé de contrôler les agriculteurs.
« Il y a eu des moments où on s’est retrouvés dans un bureau à se tenir chaud en disant que ce n’était pas possible », confie d’ailleurs Agnès Pannier-Runacher au Monde qui lui demande si elle a déjà pensé à démissionner. Et ? Oui, l’idée de lâcher son maroquin lui a bien « déjà traversé l’esprit », mais elle s’y refuse car, « en fait, c’est tout ce qu’ils attendent ». Et l’ancienne députée du Pas-de-Calais de fixer quand même une limite : « Tant que je peux avancer sans avoir le sentiment d’être la caution écologique du gouvernement, je le fais. Si un jour cela change, j’arrêterai et je me préparerai pour la suite ». François Bayrou est prévenu.
Loin d’adoucir les angles après des semaines où la macronie a vu le bilan écologique du premier mandat d’Emmanuel Macron se faire démonter à l’Assemblée, la tribune de Bruno Retailleau a creusé la ligne de front. À tel point que même Emmanuel Macron est sorti de sa réserve dans la journée jeudi, en marge d’un déplacement à Roquefort, pour appeler chaque ministre à « s’occuper » de ses « affaires ». Un rappel à l’ordre sans doute apprécié à Roquelaure.