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L’écho présent des guerres passées

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Avec La lumière du jour, J'aimerais tellement que tu sois là et Le dimanche des mères notamment, Graham Swift (Londres, 1949) nous a enchantée par sa délicatesse et son art de s'immiscer au cœur de points de bascule, où l'on ne peut que retenir son souffle. De la même génération que Martin Amis, Ian McEwan et Julian Barnes, l'écrivain britannique a toujours trouvé dans l'intimité, ses malentendus, ses non-dits et ses vérités inavouables le meilleur des terreaux. C'est avec un recueil de nouvelles (dont certaines ont précédemment paru dans The Telegraph, The New Yorker et The Atlantic) qu'il nous revient aujourd'hui.

Douze histoires d'après-guerre : le titre se révèle à la fois précis et large, puisque plusieurs conflits sont évoqués – le Covid étant d'ailleurs considéré comme l'un d'eux. Mais le fil demeure celui des conséquences, traumatismes ou souvenirs douloureux, pour ceux qui ont vécu un conflit ou subi indirectement ses dramatiques effets. Ainsi d'Anna-Maria Anderson (Passeport) qui s'est retrouvée orpheline à l'âge de trois ans suite au décès de ses parents – sa mère lors du Blitz, son père en Égypte alors qu'il combattait Mussolini.

Dans la solitude

D'une langue épurée, ciselée, parfois cinématographique, Graham Swift dépeint des personnages assaillis par des émotions qui surgissent sans crier gare, le plus souvent à l'émergence d'un souvenir, qui peut revenir de très loin. Jusqu'à un certain point, cette émotion est vécue dans la solitude, pareille sensation étant difficilement partageable, quand ce n'est tout simplement pas souhaitable.

Souvenir d'une femme, surgissement de la beauté dans le deuil, sentiment de proximité avec un enfant qui n'est pas le sien, désarroi face à l'étranger qu'était un père après son décès, temps suspendu des dernières vacances d'un couple qui s'apprête à accueillir un enfant : tout est subtil, amené avec tact, et pourtant l'on pénètre au cœur de ce qui anime, voire bouleverse, les personnages croisés le temps de quelques pages. Mais un vent de liberté souffle aussi dans ce recueil, et l'on pense à cette jeune femme qui osa s'asseoir à côté d'un soldat Noir, ou à ces personnes du troisième âge qui vieillissent seules en assumant leurs choix.

Sans tapage ni démonstration, quelque chose d'essentiel palpite dans les nouvelles de Graham Swift, maître du détail révélateur, des atmosphères maîtrisées – où lumière et ombres se côtoient en un alliage incomparable –, de la mélancolie jamais pesante. Dans l'Angleterre campée par l'auteur du Grand jeu, les échos des guerres passées continuent de résonner dans des circonstances très différentes les unes des autres. C'est d'autant plus troublant que les guerres font partie de notre quotidien.

Douze histoires d'après-guerre | Nouvelles | Graham Swift, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon | Gallimard, 273 pp., 23 €, numérique 17 €

EXTRAIT

"Il paraît que l'on souvient de tout. De tout. Tout est encore là. Il nous manque seulement la clé, le passeport."

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