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L’avenir du jeu vidéo européen en peine : Ubisoft doit s’associer à une entreprise chinoise pour “renforcer immédiatement son bilan”

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L'éditeur français de jeux vidéo Ubisoft vit des heures sombres. Locomotive du jeu vidéo européen, le groupe comptait sur la sortie de son nouvel opus "Assassin's Creed" (Shadows) pour briller. Mais la publication de ses résultats annuels, hier après la fermeture des marchés, mine le moral des investisseurs. L'action du géant chutait de plus de 20 % ce matin en ouverture d'Euronext Paris. En fin de matinée ce jeudi, la chute se poursuit à -17 %.

"Nous travaillons actuellement à la refonte du modèle opérationnel du groupe et prévoyons d'annoncer une nouvelle organisation d'ici la fin de l'année", affirme le cofondateur et directeur général Yves Guillemot. Tandis qu'il doit faire état d'une perte nette de 159 millions d'euros pour l'exercice 2024/2025.

Nouvelle filiale avec Tencent

Ubisoft affirme donc poursuivre sa transformation, "avec pour objectif de mieux répondre aux attentes des joueurs, de garantir une qualité de jeu supérieure et d'assurer une allocation disciplinée du capital". Si les changements à venir ne sont pas encore précisés, l'entreprise affirme déjà la création d'une nouvelle filiale, "qui jouera un rôle central dans l'accélération de la croissance de trois de ses franchises les plus emblématiques : Assassin's Creed, Rainbow Six et Far Cry". Avec pour objectif assumé de générer des revenus annuels "de plus d'un milliard d'euros".

Le Chinois Tencent investira 1,16 milliard d'euros dans la nouvelle filiale prévue par Ubisoft.

Elle se fera par une transaction avec le Chinois Tencent, qui investira 1,16 milliard d'euros dans cette nouvelle filiale. Elle sera détenue à hauteur d'environ 25% par Tencent. Ajoutant qu'à la clôture de la transaction, au moins 500 millions d'euros seront remontés à Ubisoft, "garantissant des besoins en fonds de roulement suffisants pour les débuts de la nouvelle filiale". Le Français assure également que malgré cette transaction nécessaire pour "renforcer immédiatement son bilan", le groupe gardera le contrôle de ses franchises.

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Ce projet se concrétise alors que l'année dernière a été morose pour le groupe français, dont les résultats ont nettement été plombés par le lancement en demi-teinte de "Star Wars Outlaws" l'été dernier et l'arrêt prématuré de son jeu de tir en ligne "XDefiant". Habitué à des résultats en dents de scie ces dernières années, l'éditeur français a toutefois sorti la tête de l'eau au dernier trimestre grâce au succès d'"Assassin's Creed Shadows".

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(Nous faisons) face à des défis cette année, avec des dynamiques contrastées au sein de notre portefeuille dans un environnement fortement concurrentiel au sein de l'industrie."

"Le lancement (du jeu) a été un moment déterminant. Il a réaffirmé la puissance de la marque Assassin's Creed, avec une réponse très positive de la communauté, aussi bien de la part des fans de longue date que des nouveaux joueurs", analyse Yves Guillemot. Il faut dire que depuis sa sortie le 20 mars dernier, le jeu a comptabilisé plus de trois millions de joueurs en une semaine et s'est placé à la deuxième place des jeux les plus vendus de l'année aux États-Unis, selon le cabinet Circana. Selon le groupe, il a aussi "enregistré la deuxième meilleure performance d'un jeu Assassin's Creed en termes de ventes le premier jour de sa sortie, derrière Assassin's Creed Valhalla".

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Mais le succès de la franchise phare du groupe n'a pas suffi à renforcer les résultats du groupe. "(Nous faisons) face à des défis cette année, avec des dynamiques contrastées au sein de notre portefeuille dans un environnement fortement concurrentiel au sein de l'industrie", observe encore son patron. Sur l'année, le chiffre d'affaires d'Ubisoft s'établit ainsi à 1,9 milliard d'euros, en baisse de 17,5 % sur un an.

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