Mais qu’aurait dit Rachida Dati de ces tambours dans la nuit? La ministre de la Culture aurait-elle applaudi debout comme une frange du public de la Cour d’honneur du Palais des papes, de cette marée humaine – 2000 visages, autant de phylactères tantôt brumeux, tantôt scintillants – éberluée par le Nôt de la chorégraphe cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas? Ou aurait-elle lâché un «bouhhh» de dépit comme cette majorité d’ulcérés devant ce spectacle qui ouvrait samedi soir le 79e Festival d’Avignon, avant celui de La Bâtie à Genève, fin août?
On ne le saura jamais. La candidate à la mairie de Paris a été déclarée persona non grata par la CGT spectacle menaçant de faire grève si elle s’aventurait dans l’arène avignonnaise. On lui reproche d’avoir coupé dans le budget des arts vivants ce qui, d’après certains experts de l’économie de la culture, n’est pas tout à fait vrai. Disons surtout que cette adepte du coup de théâtre médiatique et démagogique exaspère des professionnels en situation souvent précaire et ne fait pas du bien à la culture. Disons encore que cet épisode rappelle que le Festival d’Avignon est toujours ce chaudron où une vision du monde et de ses politiques se réactualise.