Le dalaï-lama se réincarnera. Le chef spirituel des Tibétains, Tenzin Gyatso, a fait savoir par communiqué à l’occasion des célébrations de son 90e anniversaire qu’il maintenait cette institution et qu’après sa disparition, on pourrait se mettre en quête d’un 15e dalaï-lama. Celle-ci devra suivre la tradition établie et sera pilotée par le Bureau de Sa Sainteté (le Ganden Phodrang Trust), unique organe autorisé à statuer sur la légitimité du processus. Tenzin Gyatso écrit qu’il s’agit de l’aboutissement d’une longue réflexion entamée il y a un demi-siècle, qui répond aux aspirations des Tibétains. En clair, il ne s’agit pas uniquement de perpétuer une tradition mais de répondre à une demande du peuple.
«C’est une excellente nouvelle et une grande joie pour tous les Tibétains, réagit Drongpatsang Ngedun Gyatso, président de l’Association des Tibétains de Suisse. Personne ne pourra interférer dans le processus. Cela veut dire que la Chine n’aura pas son mot à dire.» Pékin, qui considère le 14e dalaï-lama comme un «dangereux séparatiste» n’a pas tardé à réagir. «La réincarnation de grandes figures bouddhistes comme le dalaï-lama et le panchen-lama [numéro deux de la hiérarchie du bouddhisme tibétain] doit être désignée par tirage au sort […] et ensuite approuvée par le gouvernement central», a indiqué Mao Ning, porte-parole du Ministère chinois des affaires étrangères.