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«L’ambassadeur de Galilée», un miroir de l’état actuel des sciences

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Galilée, auteur du fameux Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, a bien sûr été l’objet d’une quantité faramineuse de biographies, et l’on pourrait penser que tout a été dit. Pourtant, dans L’ambassadeur de Galilée, véritable « expérience historiographique », Yves Gingras et William R. Shea s’écartent des sentiers battus, tant par la forme que par le fond.

De fait, ce livre ne prend pas les couleurs habituelles de l’essai historique : pour la première fois s’incarne, au « je », le point de vue d’un témoin privilégié du procès de Galilée, Francesco Niccolini, ambassadeur à Rome du grand-duc de Toscane.

Ce dispositif d’écriture original s’est immédiatement imposé à Yves Gingras, auteur et professeur spécialisé en histoire et sociologie des sciences. « La narration à la première personne du singulier change complètement la lecture que l’on fait de la vie de Galilée ; on se positionne derrière les lunettes de l’ambassadeur, un allié du mathématicien », explique-t-il.

Combinée à de nombreuses retranscriptions de lettres, cette narration singulière est ainsi venue combler ce que l’historien considère comme une grande lacune des livres d’histoire classiques : l’absence de prise de parole directe des différents acteurs historiques.

Exactitude factuelle

Ces mémoires « fictifs » de Niccolini ne sacrifient pourtant rien à l’exactitude factuelle : l’abondante correspondance touchant de près ou de loin le travail de l’astronome a été soigneusement épluchée par les auteurs afin de reconstituer avec précision et rigueur les différentes visites de Galilée à Rome. « Tout ce qui est là est exactement vrai », soutient celui qui est convaincu que l’ambassadeur Niccolini serait ravi, si la machine à remonter le temps existait, de lire « ses » mémoires.

En plus de l’originalité de la perspective adoptée, les auteurs avancent l’hypothèse que la condamnation du Dialogue sur les deux grands systèmes du monde et l’abjuration de Galilée aurait peut-être pu être évitée si le contexte lui avait été un peu plus favorable, étant donné le laborieux travail diplomatique qu’il effectuait et son vaste réseau de contacts qui plaidaient en sa faveur auprès des autorités.

« Au fond, ce fameux procès, il n’était pas écrit dans le ciel, malgré tout ce qu’on peut penser. S’il n’y avait pas eu la peste, par exemple, qui empêche Galilée de retourner à Rome à un moment clé, il n’aurait peut-être pas eu de problème », avance M. Gingras.

La guerre de Trente Ans battait d’ailleurs son plein en 1633, affaiblissant l’autorité pontificale. Le pape Urbain VIII devait donc, coûte que coûte, faire la démonstration de sa puissance. Et rien de mieux, pour asseoir son pouvoir, que réprimer sévèrement un vieux scientifique aux idées frôlant dangereusement l’hérésie.

Un essai qui résonne avec l’actualité

Aux premières loges de l’immense travail diplomatique que devait effectuer l’astronome, le « témoignage » de Niccolini met à l’avant la dimension politique des avancées scientifiques de l’époque, du jeu de coulisses dont dépendait toute publication — surtout des publications aussi importantes que celle de Galilée. Étrangement, au fil des pages, les parallèles avec notre société actuelle s’établissent sans même que l’on ne s’en rende compte.

De fait, outre le récit du travail du scientifique, c’est un miroir grossissant — une lunette astronomique bien calibrée — de notre société qui se profile sous la plume de ce Niccolini. Si la propagation de la science de Galilée était soumise au bon vouloir du pape, ce qui se passe actuellement aux États-Unis nous rappelle, selon Yves Gingras, que la pure liberté de recherche ou d’enseignement n’est jamais acquise ; elle est toujours soumise à la main qui détient le portefeuille, que ce soit un mécène, une compagnie privée ou l’État.

Pourtant, M. Gingras n’entretenait aucune visée « politique » lors de l’écriture. « Ce livre est un très bel exemple de recherche désintéressée. Je peux la mener simplement parce que j’ai un poste de professeur, et que j’ai la liberté académique de mener à terme mes idées. À quoi ça sert de savoir que l’Univers a 14,5 milliards d’années ? Cette quête de la connaissance, elle était chez Aristote, chez Copernic, Galilée. Donc à quoi ça sert ? Ça sert la culture, et on est des êtres culturels, nous, les humains. »

Sortir des presses universitaires

Au moins deux ans de travail se cachent derrière ce colossal travail de reconstitution — et même plus. Yves Gingras, spécialiste de l’histoire des sciences, médite son ambitieux projet depuis longtemps. « Quand j’ai écrit L’impossible du dialogue [Boréal, 2016], dans lequel il y a un long chapitre sur le procès de Galilée, j’ai été frappé du fait que les lettres de l’ambassadeur du grand-duc sont superbes, mais que personne n’a pensé à les prendre comme corpus en soi. » L’idée de les rendre accessibles au public a dès lors germé en lui.

Le spécialiste de Galilée et professeur à l’Université de Padoue William R. Shea a, quant à lui, été essentiel à la traduction de lettres en italien et à la vérification factuelle de la mise en récit de ce monument de l’histoire des sciences, que l’on connaît pour avoir élevé les modèles coperniciens sur l’héliocentrisme au rang de la véritable hypothèse scientifique.

Héliocentrisme et hérésie : Galilée, promoteur d’idées révolutionnaires

Premier philosophe et mathématicien du grand-duc de Toscane, Galileo Galilei (1564-1642) a consacré sa vie à la science (poursuivant le seul but, selon sa fille, « d’immortaliser son nom »). En plus d’études poussées sur la longitude, on lui doit l’invention d’une lunette astronomique extrêmement puissante pour l’époque, qui lui a permis d’ajouter une couche de crédibilité aux hypothèses de Copernic qui, environ un siècle auparavant, proposait que la Terre tournait autour du Soleil, et non l’inverse — ce qui remettait en question l’ordre du monde tel que compris et accepté depuis les travaux d’Aristote sur les astres.

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