Les voyageurs de l’aéroport régional de Bathurst s’envolant vers Montréal à bord d’Air Canada paieront leurs billets moins cher, ceux-ci passeront d’environ 600 $ à 300 $ pour un aller simple. L’aéroport veut devenir plus compétitif par rapport aux autres aéroports de la province.

L’aéroport de Bathurst tente de se sortir d’une situation financière difficile ces dernières années. En mars dernier, Ottawa lui a octroyé 420 000 $ afin d'embaucher un consultant pour l'aider à élaborer un plan stratégique.

Depuis quelques mois, l’aéroport travaille avec Aviado, une entreprise experte du domaine aérien, pour tenter de redresser son modèle financier.

On a mis des mesures en place qui portent fruits maintenant, on a changé notre mode d’administration, on regarde à toutes les économies qu’on peut faire à gauche et à droite, explique Alain Guitard, président de l’Autorité aéroportuaire de Bathurst.

Alain Guitard, président de l'autorité aéroportuaire de Bathurst. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

Air Canada vient tout juste d’accepter de réduire les prix d’un aller simple vers Montréal, ajoute-t-il. L’objectif pour l’aéroport est de devenir une réelle option pour les voyageurs.

On est arrivés à amener des prix compétitifs, comparables à ce qu'on voit dans les autres aéroports du Nouveau-Brunswick qui offrent de services de vols cédulés, dit-il.

Comme l’explique Alain Guitard, le prix du billet est plus bas si on l’achète à l’avance. Selon le calendrier des vols sur le site d’Air Canada, les prix des vols Bathurst-Montréal sont réduits à 299 $ à partir du 20 juillet. Cette offre s’applique aussi sur le retour vers Bathurst. Le même vol affiche un prix de 248 $ à partir de l’aéroport de Moncton.

Notre prix n’est pas seulement une promotion de deux semaines. C’est qu’on est de nouveau au même prix compétitif avec les aéroports limitrophes, précise Alain Guitard.

L’aéroport évalue actuellement d’autres rabais pour d’autres destinations, comme Vancouver ou Toronto.

Le déficit diminue

En 2023, l’aéroport accusait un déficit de près de 600 000 $. Le départ du transporteur aérien Pascan Aviation à l’automne 2024, considéré comme une bouée de sauvetage, a fait mal à l’aéroport.

Mais le président est optimiste face aux chiffres actuels. Le déficit est évalué entre 250 000 $ et 300 000 $, soutient-il.

C’est un déficit annuel, mais d’ici l’an prochain j'imagine que le déficit va être zéro, avec les économies, les choses qu’on met en place.

L’aéroport tente tant bien que mal de se relever depuis la pandémie de COVID-19. Le nombre de voyageurs a chuté drastiquement et l’infrastructure peine à faire revenir les voyageurs.

En 2019, l’aéroport a accueilli environ 45 000 passagers. Actuellement, ils sont environ 18 000, affirme Alain Guitard, en ajoutant que l’une des raisons de cette baisse est que l’aéroport n’offre des vols que quatre jours par semaine.

On travaille fort pour remédier à nos vols sept jours semaines, à deux fois par jour, des nouvelles destinations, on travaille d’arrache-pied, parce que l'aéroport est le cœur de notre développement économique.

Un bon pas

Selon John Gradek, chargé de cours en gestion d’aviation à l’Université McGill, ce tarif de 300 $ est un très bon coup.

C’est quelque chose qui vaut la peine de faire, dit-il, ajoutant qu’il faudra voir l’impact de cette réduction sur la demande.

John Gradek, chargé de cours au programme de gestion de l’aviation de l'Université McGill, à Montréal. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Frédéric Deschênes

Pour être un programme qui affecte seulement une ville, seulement un aéroport, c’est une innovation que je vois, j’espère que ça va avoir un effet et j’ai bien hâte de voir les résultats, soutient-il.

John Gradek affirme que d’autres aéroports régionaux au pays choisissent d’attirer de nouveaux transporteurs aériens pour conserver leur compétitivité. L’aéroport de Bathurst dit évaluer les options pour augmenter son offre de services.

Avec les informations de Babatundé Lawani