ENVIRONNEMENT - Le budget 2026 prévu par l’administration Trump résonne comme un bond en arrière pour la science. Plus de 1 700 projets de la National Science Fondation (NSF, fondation nationale pour la science) ont été annulés, ce qui représente environ 1,4 milliard de dollars, d’après les données de la fondation relayées notamment par le New York Times fin mai.

« Beaucoup de monde pense que la motivation plus large de l’administration est de miner le pouvoir du système universitaire et d’empêcher les recherches qui iraient à l’encontre de sa politique », écrit le MIT Technology Review. Une politique qui veut, entre autres, éradiquer les programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI).

Mais la communauté scientifique ne compte pas se laisser faire. Seize États ont déjà poursuivi l’administration Trump en justice à cause de ses coupes budgétaires de la NSF qu’ils estiment illégales. La procureure générale de l’État de New York a notamment déclaré dans un communiqué de presse que celles-ci « mettaient en péril la sécurité nationale, l’économie et la santé publique ».

L’administration Trump veut spécifiquement s’attaquer au « Green New Scam » (nouvelle arnaque verte), c’est-à-dire les projets visant à répondre aux grands enjeux environnementaux et climatiques, en coupant par exemple plus de 20 milliards de dollars de budget alloué au département (équivalent de ministère) de l’Énergie.

La Nasa également dans le viseur

À plusieurs reprises durant la campagne présidentielle, Donald Trump a en effet nié les impacts du réchauffement planétaire, allant même jusqu’à le qualifier de la « plus grande escroquerie de tous les temps ».

Des projets sur le développement des carburants plus propres, la mesure des émissions de méthane, (un gaz à effet de serre 80 plus puissants que le CO₂ sur une période de 20 ans), ou encore l’impact des vagues de chaleur et de l’élévation du niveau de la mer sur les populations les plus précaires ont donc été coupés par la NSF. Mais ce n’est pas le seul organisme touché.

C’est le cas de la Nasa, qui a aussi dû sacrifier plusieurs programmes scientifiques. Parmi eux, des projets de satellites qui devaient être utilisés pour observer les effets du changement climatique sur notre planète.

Au global, l’agence spatiale américaine a proposé un budget de 3,9 milliards de dollars pour l’année 2026, c’est 47 % de moins par rapport à celui de l’année précédente. La Nasa s’est justifiée, disant vouloir se reconcentrer sur une mission : « battre la Chine en retournant sur la Lune et en voyant le premier humain sur Mars ».

Outre les programmes environnementaux, la coupe la plus importante concerne le Mars Return Sample, un projet qui devait ramener sur Terre des échantillons de Mars collecté par le robot Perseverance arrivé sur la planète rouge en février 2021.

L’agence spatiale américaine va également mettre un terme au Space Launce System (SLS), la fusée développée par la Nasa qui devait renvoyer des humains sur la Lune. Une manière de privilégier la fusée Starship d’Elon Musk, mais qui n’est toujours pas au point après avoir de nouveau explosé le 27 mai dernier.

Les universités ne sont pas en reste non plus. Dernièrement, Donald Trump a annoncé vouloir couper plus de 2 milliards de dollars à Harvard, notamment en mettant fin à tous les contrats fédéraux passés avec l’institution. Une réduction budgétaire qui a donc mis un coup d’arrêt à certains programmes de recherche. D’autres établissements, comme Columbia, sont également dans le viseur du président américain, qu’il considère « dominés par des marxistes maniaques et des lunatiques ».