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La première braderie piétonne de l'année du quartier Kensington Market, qui devait avoir lieu dimanche, a été annulée. Les organisateurs évoquent notamment des questions de sécurité publique. Pour le moment, la tenue de l'événement prévu le mois prochain n'a pas été confirmée.
Du mois de mai au mois d’octobre, le dernier dimanche du mois est habituellement synonyme d'une fermeture de certaines rues du quartier pour laisser la place aux piétons et aux vendeurs de rue.
Or, la Zone d’amélioration commerciale (ZAC) du quartier a discrètement annoncé l’annulation de l’édition du mois de mai dans une publication sur son site et sur Instagram dimanche dernier. Les organisateurs expliquent que la pause servira notamment à répondre aux préoccupations de certains concernant l’afflux de vendeurs d’ailleurs sans permis.

Le quartier Kensington Market est connu pour ses friperies et ses petites épiceries spécialisées. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Hélène Ratel
De nombreuses bagarres
Selon Rafi Ghanaghounian, propriétaire du Café Marallo sur l’avenue Augusta et résident du quartier depuis 30 ans, la situation s'était considérablement dégradée ces dernières années durant les braderies piétonnes du dimanche.
Malheureusement, c'est devenu une guerre de vendeurs. Nous avons été témoins de nombreuses bagarres ici dans la rue l'année dernière devant notre café. Des vendeurs qui se lançaient des tables, des gens qui dormaient [sur le trottoir] pour garder leur place...

Rafi Ghanaghounian est propriétaire du Café Marallo, sur l’avenue Augusta.
Photo : Radio-Canada / CBC
Et ces vendeurs, qui ne viennent pas du quartier selon lui, devenaient agressifs envers les propriétaires de magasins. Quand on leur demandait de bouger, ils nous confrontaient et disaient "nous ne bougeons pas".
Selon la ZAC, la présence de ces commerçants non autorisés aurait causé de l'encombrement, perturbé le flux des piétons et rendu la logistique de l'événement compliquée.
On y évoque aussi des exemples de ventes de nourriture et de substances non permises, ce qui soulève des problèmes de santé, de sécurité et légaux.
Des commerçants divisés sur l'annulation
Les réactions des commerçants du quartier sont mitigées. Pour Joy Zubair, propriétaire de la boutique Boho Chachkies sur la rue Nassau, l'annulation est une bonne nouvelle.
J'étais si heureuse parce que nous perdions tellement de ventes ce jour-là. C'était horrible.

Joy Zubair est propriétaire de la boutique Boho Chachkies, sur la rue Nassau.
Photo : Radio-Canada / CBC
Mme Zubair déplore également la concurrence déloyale des vendeurs non autorisés. Des gens au hasard ont commencé à s'installer et à vendre des t-shirts à 5 $ en face de [notre boutique]. Évidemment, ça va nous enlever des ventes : j'ai de beaux vêtements et d’autres trucs de qualité devant mon magasin, et eux vendent des t-shirts à 5 $!
Pour M. Ghanaghounian, l'annulation était nécessaire mais regrettable.
Les réactions ont été mitigées [dans le quartier], mais je pense que c'était nécessaire de mettre ça en pause, dit-il. C’était un peu trop la folie, ça créait des conflits. Il y a beaucoup de vendeurs de rue qui posent problème, qui viennent d'autres quartiers et qui font essentiellement concurrence aux propriétaires d'entreprises qui paient leurs taxes.
Personne ne savait
Les commerçants dénoncent le manque de communication de la ZAC concernant l'annulation.
Personne ne savait que c'était annulé. Je l'ai appris d’une de mes employées, explique Mme Zubair.
Cette dernière critique également l'absence de dialogue avec la ZAC. J'ai déménagé ici il y a plus d'un an et demi. Et j’ai rencontré [une responsable de la ZAC] une fois, justement lors d’une braderie du dimanche, et elle est venue dire que j'allais avoir une amende de 2000 $ si je ne déplaçais pas ma tente. Je ne l'ai plus jamais revue.
M. Ghanaghounian nuance toutefois ces critiques : Je pense que beaucoup d'entreprises devraient s'impliquer davantage. Si les choses vous font mal dans votre propre communauté, découvrez où et comment ces réunions se déroulent, dit-il.
Plans incertains
Les organisateurs disent vouloir réfléchir à une nouvelle vision pour le festival.
Ces dernières années, l'événement a pris une tournure plus commerciale, qui ne reflète plus les valeurs qui l'ont façonné à l'origine.
La ZAC dit que les plans pour les futurs événements seront évalués en fonction des résultats d’un sondage auprès des membres de la communauté qui devrait se conclure bientôt.
Pour Mme Zubair, une meilleure organisation est nécessaire : Ils doivent le rendre plus organisé et littéralement impliquer la communauté parce que même maintenant pendant la semaine, il y a des vendeurs qui s'installent juste et vendent des trucs sur le bord de la route, ce qui encore une fois enlève des affaires qui paient un loyer et paient des taxes toute l'année.
La direction de la ZAC n'a pas répondu aux demandes d'entrevue de CBC.
Si l'organisation reste vague à propos des raisons qui l'ont poussée à annuler l'événement, une série de fusillades visant les magasins de champignons magiques du quartier en inquiète plusieurs.
La semaine dernière, le Service de police de Toronto a révélé avoir ouvert une enquête à propos de fusillades qui seraient liées. Le 14 et le 15 mai, des balles ont été tirées dans les vitrines de deux magasins de champignons magiques du quartier Kensington Market. Depuis, six autres événements du genre ont été répertoriés à Toronto. Personne n'a été blessé.
D'après des informations de Britnei Bilhete de CBC