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Dominique Simonnot présente ce mercredi le rapport annuel d’activité de l’institution indépendante qu’elle dirige. Face à la surpopulation carcérale, elle milite pour une limitation fixe du nombre de détenus.
Aurélien Poivret - Aujourd'hui à 10:00 | mis à jour aujourd'hui à 10:05 - Temps de lecture :
Elle compare la surpopulation carcérale à un « nuage maléfique de sauterelles » qui « empire chaque jour, ravageant tout sur son passage ». Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), présente ce mercredi le rapport annuel d’activité 2024 de l’institution indépendante qu’elle dirige depuis 2020, dans lequel elle tire à nouveau la sirène d’alarme sur le nombre de détenus en France.
« Empiler des détenus »
« Nos concitoyens connaissent-ils l’immense lassitude et le dégoût des directeurs et agents pénitentiaires de devoir empiler des détenus ? », s’interroge l’ancienne journaliste. « Pourtant, le scandale actuel ce ne serait pas ces conditions infectes, mais une rumeur de massages prodigués aux détenus », ajoute-t-elle en référence à la polémique du début de l’année sur des soins du visage prodigués à des détenus à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. « Faux, mais qu’importe, l’interdiction d’activités “ludiques” a fichu en l’air une foule de dévouements, d’enthousiasmes, de savoirs que délivrent les intervenants en prison. » Lundi, le Conseil d’État a annulé l’interdiction de ces activités “ludiques”, qui avait été annoncée par le garde des Sceaux, Gérald Darmanin.
Le nombre de matelas au sol a « explosé »
Au 1er avril, les prisons françaises comptaient 82 921 détenus selon le ministère de la Justice, pour une densité globale de 133 % qui monte à 162 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérées les personnes en attente d’être jugées. « L’année 2024 est marquée pour la quatrième fois consécutive par une croissance inquiétante et nocive de la surpopulation carcérale », s’indigne Dominique Simonnot, qui note « l’explosion du nombre des matelas au sol (4 752 au 1er avril 2025 contre 3 307 un an plus tôt) ». Une situation endémique face à laquelle Gérald Darmanin répond par la création d’établissements pénitentiaires modulaires et de petite taille et par la possibilité, encore à l’étude et appuyée par Emmanuel Macron, de location de cellules à l’étranger.
Autant de mesures qui vont à rebours des préconisations de la CGLPL, qui milite depuis plusieurs années déjà pour une limitation fixe du nombre de détenus. « La recommandation tendant à la mise en place d’une régulation carcérale contraignante fondée sur la loi demeure plus urgente que jamais », juge Dominique Simonnot, qui dénonce également les prisons de haute sécurité voulues par Gérald Darmanin, dans lesquelles elle voit le retour des quartiers de haute sécurité, abandonnés en 1982. Dimanche, le ministre de la Justice a annoncé que le troisième établissement de ce type verrait le jour à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, après ceux de Vendin-le-Vieil (Nord) et Condé-sur-Sarthe (Orne). « Hygiaphone au parloir, interdiction des contacts physiques avec les proches, activités réduites… Vertigineuse régression, en fait », écrit la CGLPL. « Retour 40 ans en arrière sur ce qu’avait aboli Robert Badinter. »
En 2024, les services de la CGLPL ont visité 23 établissements pénitentiaires (parmi lesquels Metz-Queuleu, Besançon ou Fleury-Mérogis), une trentaine d’établissements de santé, mais aussi des centres éducatifs fermés, des centres de rétention administrative, et des locaux de garde à vue dans différents commissariats (Besançon, Chalon-sur-Saône ou Colmar) ou brigades de gendarmerie (La Souterraine, Munster, Tournus…).