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Ultra-radicalisé, proche de l’auteur de l’attentat de Strasbourg et déjà condamné par le passé pour des faits criminels, Michaël Chiolo, 33 ans, comparaît à partir de lundi devant la cour d’assises spéciale de Paris pour l’agression de deux surveillants pénitentiaires à la prison de Condé-sur-Sarthe. Le Mosellan encourt la prison à vie.
Aurélien Poivret - Aujourd'hui à 19:18 | mis à jour aujourd'hui à 19:22 - Temps de lecture :
Dans la galaxie des terroristes islamistes radicalisés que la justice française a pris l’habitude de juger depuis une dizaine d’années, Michaël Chiolo est un cas à part. Converti à l’islam à 19 ans, ancré dans une radicalisation extrême et déjà condamné pour des faits criminels, ce Mosellan est aussi l’un des rares auteurs directs d’attentat à ne pas avoir été tué en passant à l’acte.
Au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne), le 5 mars 2019, après avoir sauvagement attaqué à l’arme blanche deux surveillants, il s’en est fallu de quelques centimètres pour que la balle d’un agent du Raid aille se loger ailleurs que dans sa mâchoire. Son épouse religieuse Hanane Aboulhana, jeune musulmane elle aussi radicalisée, originaire d’Illzach (Haut-Rhin), qui avait caché sur elle les couteaux en céramique en venant lui rendre visite, a été touchée au thorax. Elle a été tuée sur le coup.
Pour ces faits, Michaël Chiolo est jugé à partir de lundi, pendant un mois, par la cour d’assises spécialement composée de Paris. Avec à ses côtés quatre de ses codétenus suspectés de l’avoir soutenu et encouragé dans son projet d’action violente, qui comparaissent pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il ne faut s’attendre à aucun regret. « Si c’était à refaire, je ferais exactement la même chose avec plus de haine, plus de violence, plus d’inimité, plus de ferveur », a assuré Michaël Chiolo lors de l’instruction.
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« Je veux qu’il soit enfermé à vie »
Né à Saint-Avold en 1991, ce trentenaire a été condamné en 2015 à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir participé à la séquestration d’un octogénaire, trois ans plus tôt, mort étouffé par les malfaiteurs venus le dérober. Avant cela, il avait été un jeune homme issu d’une famille catholique de la classe moyenne, fasciné par le nazisme, Hitler et le IIIe Reich, et en rupture avec ses parents. Un parcours saisissant, et un profil inquiétant. « Je veux qu’il soit enfermé à vie », a déclaré sa mère aux juges d’instruction, qualifiant son fils de « mauvaise personne » au caractère manipulateur et violent. Son frère, lui, n’avait appris sa conversion qu’au moment de sa condamnation pour apologie des attentats du 13-Novembre - Michaël Chiolo écrira même un courrier de soutien à Salah Abdeslam lors de son procès.
Tenant d’un islam rigoriste, le Mosellan va se montrer très prosélyte dès ses premières années de détention dans le Grand Est. Et sa rencontre en 2014 avec Cherif Chekatt à la maison d’arrêt d’Épinal. Ils resteront en contact rapproché jusqu’à la fin de l’année 2018, quand ce dernier abattra cinq personnes et en blessera onze lors de l’attentat de Strasbourg. « Si j’avais été dehors, j’aurais participé avec lui », a froidement déclaré l’an passé Michaël Chiolo, appelé à témoigner lors du procès de l’attaque du marché de Noël, avant d’ajouter : « Lorsque j’ai appris qu’il était mort au combat, mon cœur s’est rempli de joie et de tristesse. »
La perpétuité incompressible encourue
Retranché dans l’unité de vie familiale de la prison de Condé-sur-Sarthe où il venait d’attaquer les surveillants pénitentiaires, c’est en faisant référence à son ami terroriste et à l’État islamique qu’il avait revendiqué son acte. Michaël Chiolo citera aussi Fabien Clain, l’une des voix d’outre-tombe de la propagande de Daech, précisant que sa volonté était de tuer l’un des deux surveillants et de prendre l’autre en otage pour l’échanger contre le directeur de la prison et « le décapiter, ce chien ». Imaginait-il aussi poursuivre son sanglant périple à la commission d’application des peines qui se réunissait dans une salle voisine ? Les juges d’instruction n’ont pas pu le déterminer.
Michaël Chiolo « réserve ses explications à la cour », indique Me Romain Ruiz. Le jeune avocat parisien, qui aura la délicate tâche de le défendre, ajoute que son client espère être « entendu », et peut-être même « compris ». Vaste ambition pour un accusé qui, à 33 ans seulement, a de grandes chances de passer le reste de sa vie derrière les barreaux. Car c’est bien la perpétuité incompressible, comme Salah Abdeslam, qu’il encourt et vers laquelle les faits commis, autant que son positionnement idéologique, le dirigent. Verdict le 4 juillet.