La petite route sinueuse, qui mène à Monteggio, escalade une colline boisée, juste après avoir frôlé la frontière italienne. C’est dans ce hameau du Malcantone, à une vingtaine de kilomètres de Lugano, que vit Jonas Huber depuis qu’il est né, il y a un peu plus de 40 ans. Devant la vaste maison familiale rachetée par son père Daniel au début des années 1980, il souligne, sourire en coin, qu’il a longtemps voulu fuir son destin. «Après l’école obligatoire, j’étais prêt à faire n’importe quel métier, sauf celui de vigneron. L’été, quand mes copains allaient à la piscine, je devais aller à la vigne. C’était dur!»
Comme ses deux sœurs, le quadragénaire a vécu de l’intérieur la concrétisation du rêve de retour à la nature de Daniel, Zurichois diplômé en sylviculture de l’EPFZ. «Il voulait travailler la vigne et être en contact avec la terre, poursuit le fils. Le choix du Tessin a avant tout été dicté par une question de moyens. Ici, le prix de l’hectare de vignoble était très abordable, beaucoup plus qu’ailleurs en Suisse.»