Le premier ministre en fait une montagne, qualifiant « d’Himalaya budgétaire » les 40 milliards d’euros d’économies qu’il compte effectuer pour assainir les comptes publics en 2026. Personne ne conteste la nécessité de ramener le déficit global de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, de 5,8 % du PIB en 2024, à 5,4 % cette année et à 4,6 % l’an prochain. L’objectif visé est de parvenir in fine à un peu moins de 3 % en 2029. Depuis la création de l’euro en 1999, la France n’a respecté que sept fois la norme des 3 % (en vingt-six ans), ce qui en fait le plus mauvais élève de toute la zone euro.

Outre ce bonnet d’âne, il en va avant tout de la soutenabilité de la dette publique française qui atteint à ce jour 3305 milliards d’euros, selon le dernier décompte trimestriel de l’Insee, soit 60.000 euros par Français adulte. « L’objectif d’un déficit de 3 % n’a pas été choisi au doigt mouillé, c’est le seuil en deçà duquel la dette n’augmente plus » aime à expliquer…