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"Je l'ai fait pour Gaza" : de l'activisme pro-palestinien au meurtre antisémite, itinéraire d'un Américain ordinaire

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Ce jeudi 22 mai, un homme a été inculpé pour l'assassinat de deux employés de l'ambassade d'Israël près d'un musée juif de Washington, après s'être écrié « Libérez la Palestine » lors de son arrestation. Quelques heures auparavant, il avait appelé à l'action armée sur le sol américain en réponse à la guerre à Gaza… Un attentat qui a accentué les tensions entre Israël et Européens, et suscité la polémique en France à travers les prises de position d'élus insoumis.

Il est tard ce mercredi 21 mai. Un jeune couple d'une vingtaine d'années, sur le point de se fiancer, sort du Capital Jewish Museum, situé en plein centre de Washington, aux Etats-Unis. On n'est pas loin du Capitole et de la Maison-Blanche. Ce soir-là, le musée accueillait une réception de l’organisation juive American Jewish Committe (AJC). C'est alors qu'un homme s'approche d'eux et ouvre le feu. Les images de vidéosurveillance du musée montrent le suspect se retournant pour tirer dans le dos des victimes… Avant de les achever froidement une fois celles-ci au sol.

Les autorités israéliennes les ont identifiées comme étant Yaron Lischinsky, un Israélien de confession chrétienne âgé de 28 ans – détenteur également d'un passeport allemand, selon Berlin – et Sarah Lynn Milgrim, citoyenne américaine de confession juive engagée pour la paix et l'environnement. Yaron Lischinsky était assistant de recherche à l'ambassade d'Israël, tandis que Sarah Lynn Milgrim travaillait dans le service de diplomatie publique, selon leurs profils LinkedIn.

Selon des témoins, le suspect a initialement été pris… pour une victime par le personnel chargé de la sécurité. « Nous avons entendu environ dix à quinze coups de feu », a affirmé Yoni Kalin, qui se trouvait dans le musée. Puis « le garde laisse rentrer ce type. Je suppose qu'ils pensaient qu'il était une victime. (...) Ils l'ont fait asseoir. "Ça va ? Vous avez été blessé ? Que s'est-il passé ?" Et il a répondu : "Appelez les flics" ! ».

« Libérez la Palestine »

Puis l'homme a sorti un keffieh, un foulard qui est de longue date un emblème propalestinien, et a déclaré : « C'est moi qui l'ai fait, je l'ai fait pour Gaza », a raconté un autre témoin, Katie Kalisher. Sur une vidéo, on voit un homme barbu s'écrier « Libérez, libérez la Palestine », avant d'être emmené. La police a identifié le tireur comme étant Elias Rodriguez, âgé de 31 ans et originaire de Chicago. « D'après ce que nous savons, il a agi seul », a déclaré la ministre de la Justice, Pam Bondi.

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Le suspect a été inculpé pour assassinat dans la soirée de ce jeudi 22 mai, selon des documents judiciaires. La police fédérale, le FBI, considère cette attaque comme un acte de terrorisme, et des charges supplémentaires pourraient ainsi être retenues contre l'accusé. Selon le New York Times, Elias Rodriguez « menait une vie typique d’un jeune professionnel ayant fait des études ». Il vivait dans un quartier de la classe moyenne, avec des amis et de la famille à proximité. Sa « vie scolaire et professionnelle n'avait soulevé aucune inquiétude » jusqu'ici.

« Mais il était aussi de plus en plus actif dans les mouvements de gauche, publiant sur les réseaux sociaux et rejoignant des manifestations à Chicago en opposition à la guerre d’Israël à Gaza, aux grandes entreprises et au racisme », peut-on lire également. Cet activiste de gauche était ainsi engagé dans différentes mobilisations notamment antiracistes. Il avait fait un don de 500 dollars pour la campagne de Joe Biden en 2020. Il se revendiquait militant du « Party for Socialism and Liberation » – même si le parti en question a désavoué tout lien avec le tueur.

Dans la soirée de ce mercredi 21 mai, avant d'être arrêté, il avait posté un billet sur ses réseaux sociaux intitulé « Escalate For Gaza, Bring The War Home » (« Intensifier la mobilisation pour Gaza, ramener la guerre à la maison »), condamnant les gouvernements israélien et américain et les « atrocités commises par l'armée israélienne » sur place, en cherchant à justifier la nécessité d'« une action armée » en riposte. Autrement dit, à commettre des attentats antisémites sur le sol américain, même si cette publication ne faisait pas pour autant directement référence à la fusillade de Washington.

Relations tendues entre Israël et la France

Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont tous deux dénoncé une agression antisémite. « Ces horribles meurtres (...), évidemment motivés par l'antisémitisme, doivent cesser, MAINTENANT ! », a notamment réagi le président Donald Trump. Depuis les attaques du 7 octobre, et la riposte israélienne sur Gaza, les États-Unis ont connu une forte hausse des actes antisémites, dénoncée par les autorités.

« Nous constatons le terrible prix de l'antisémitisme et l'incitation furieuse (à la violence) contre l'État d'Israël », a déclaré de son côté le Premier ministre israélien, en référence aux nombreuses protestations contre l'offensive israélienne à Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique. Le chef du gouvernement a donné l'ordre de renforcer la sécurité de toutes les représentations diplomatiques de son pays dans le monde.

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Mais la déclaration qui a mis le feu aux poudres est celle de son ministre des Affaires étrangères Gideon Saar. L'incitation à la « haine antisémite » est « également le fait de dirigeants et de responsables de nombreux pays et organisations internationales, particulièrement en Europe », a ainsi accusé le chef de la diplomatie israélienne. Une allusion à peine voilée aux propos de Jean-Noël Barrot à propos de l'offensive israélienne dans l'enclave palestinienne de samedi dernier. « Qui sème la violence récolte violence », avait déclaré le ministre des Affaires étrangères français. Mais aussi à ceux d'Emmanuel Macron qui avait qualifié de « honte » l'extension de l'opération militaire.

Quelques jours plus tôt, lundi 19 mai, la France, le Canada, et le Royaume-Uni avaient mis en garde contre les « actions scandaleuses » menées par le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu dans la bande de Gaza dans une déclaration commune, menaçant de « mesures concrètes » si Israël ne mettait pas un terme à son offensive militaire et ne facilite pas l’accès de l’aide humanitaire.

Dès le lendemain, l'UE annonçait qu'elle allait lancer un réexamen de son accord d'association avec Israël à la lumière des récents événements à Gaza. Emmanuel Macron s'est dit ouvert à cette révision. De quoi provoquer un accès de fièvre entre Israël et la France… qui a rejeté avec force les accusations du chef de la diplomatie israélienne après l'attentat de Washington. Ce sont des « propos parfaitement outranciers et parfaitement injustifiés », a estimé Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« Il faut que s'arrête le génocide en cours »

En France, des réactions venues d'élus la France insoumise (LFI), fervents opposants à la guerre menée par Israël à Gaza, ont provoqué un tollé. Et pour cause : quelques heures seulement après l'assassinat du jeune couple à Washington, le député de Seine-Saint-Denis Thomas Portes a publié un message pour le moins troublant sur son compte X, puisque celui-ci reprenait la formule hurlée par l'assaillant lors de son arrestation par la police. « FREE PALESTINE ! », avait ainsi écrit en majuscule le député insoumis de Seine-Saint-Denis aux alentours de 10 heures du matin… avant de rapidement rétropédaler en supprimant son tweet.

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Une quarantaine de minutes plus tard, Thomas Portes a publié un autre message : « Pendant ce temps, à Gaza, la barbarie israélienne continue de s’exprimer. Nous n’oublierons jamais. Nous ne pardonnerons jamais ». L'élu insoumis est un militant de la cause palestinienne convaincu. Quelques jours avant la dissolution, le 4 juin dernier, il avait notamment été exclu de l’Assemblée nationale après avoir porté un keffieh dans l'hémicycle. Dans un autre tweet également supprimé, le député avait accusé l’État hébreu et Benyamin Netanyahou d’être « complices » de l’attaque du 7 octobre.

Une autre réaction venue des rangs du mouvement de Jean-Luc Mélenchon a suscité la polémique… Invité à réagir à la fusillade de Washington, ce jeudi 22 mai au micro de RTL, le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Éric Coquerel a d'emblée répondu qu'« il faut très rapidement que s'arrête le génocide en cours à Gaza ». Avant d'ajouter : « Il est évident qu'à partir du moment où vous avez un tel déchaînement de haine, de violences, cela développe la haine de tous les côtés. » Le député insoumis a cependant tout de même fini par condamner cette attaque antisémite.

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La position d'Éric Coquerel a été vivement dénoncée, notamment par Yonathan Arfi. « Il y a mille manières de cultiver l’antisémitisme. La plus sournoise est sans doute celle employée par Éric Coquerel ce matin : au lieu d'exprimer sa compassion après l'attaque antisémite de Washington, il choisit de trouver une justification à la mort d'innocents par un conflit à des milliers de kilomètres », a fustigé le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) sur X. Et de marteler : « Non, Éric Coquerel, rien ne justifie l'antisémitisme, pas même votre obsession sur Gaza. Dénoncez l'antisémitisme au lieu de lui trouver des excuses ! »

Ce vendredi 23 mai, Éric Coquerel a répondu à ses détracteurs qui l'accusent « d'avoir fait un lien » entre cet assassinat et la situation à Gaza. « Je remarque que le gouvernement israélien a fait lui-même un lien entre les deux événements en accusant des pays européens, et plus précisément les dirigeants français, britanniques et canadiens, d'incitation à la haine », a pointé le député insoumis, précisant qu'il l'a fait « au nom d’objectifs diamétralement inverses » aux siens.

« Dans les deux cas, il s’agit de légitimer la poursuite de l’offensive israélienne contre le peuple palestinien et d’intimider ceux qui s’y opposent, a affirmé Éric Coquerel. Je ne pensais pas me retrouver un jour sur le même banc des accusés et au fond pour les mêmes raisons que le président de la République. » Après son passage sur RTL, Thomas Portes avait remercié son collègue insoumis « pour cette prise de position claire »…

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