Isabelle Barbéris : "Anti-wokes et wokes s'entendent dans l'anti-intellectualisme"

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le camp « éveillé » est lui-même traversé par une tentation marquée lorsqu’elle se manifeste par le perspectivisme et le monisme (par exemple, « tout » relire à travers un seul concept, comme celui de genre, ou de race, jusqu’à en faire des grilles de lecture mono-explicatives), ou un manichéisme consenti, voire revendiqué, au nom de la « lutte ».

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Théâtre politique

Par Isabelle Barbéris

Publié le 15/05/2025 à 18:30

Pour notre chroniqueuse Isabelle Barbéris, la volonté des anti-wokes comme des wokes de se revendiquer exclusivement de la science est un anti-intellectualisme et pose des problèmes pour la démocratie elle-même.

« Scientiste » : accusatoire, le terme émerge autour des années 1870, d’abord pour dénoncer les excès du positivisme, souvent en provenance d’un bord chrétien-conservateur. La « foi dans le progrès » (par exemple chez Ernest Renan) était alors perçue comme une version dégradée du Salut chrétien. L’accusation se retourne et devient progressiste lorsque les fondateurs des sciences humaines (Joseph Dilthey, Max Weber, Émile Durkheim) s’emploient à critiquer l'application mécanique des méthodes des sciences expérimentales à l'humain.