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La décision d’Israël de neutraliser les installations nucléaires iraniennes a été saluée par une partie de l’opinion publique comme une initiative défensive salutaire. Pour beaucoup, elle constitue le seul moyen de contenir un régime perçu comme une menace, potentiellement décuplée par l’accès à la bombe atomique, pour la sécurité de la région et d’Israël. Pour autant, l’annonce du président français, évoquant un possible soutien militaire à Israël – la participation « aux opérations de protection et de défense » d’Israël en cas de « représailles » iraniennes – impose un examen attentif. En effet, il ne s’agit pas ici d’une escarmouche comme celle déclenchée par l’Iran en avril 2024, mais bien d’une guerre, dont certains projettent qu’elle soit décisive.
Sur le plan militaire, la France n’a pas les moyens de s’engager dans un conflit de cette nature, et les accents parfois très allants du Président, hier sur l’Ukraine, aujourd’hui le Proche-Orient, ne doivent pas faire illusion. Israël dispose de capacités bien supérieures aux nôtres, et d’ailleurs n’a pas sollicité notre aide. S’engager sans y être invité, et sans disposer des ressources pour durer, relèverait au mieux d’une posture ridicule et au pire d’une imprudente stratégie qui révélerait nos faiblesses. Il faut avoir le courage de le dire : dans une guerre de haute intensité, la France tiendrait trois semaines.
Au-delà des considérations opérationnelles, un cadre juridique s’impose. Aucune alliance ne nous lie à Israël sur le modèle de l’OTAN. La Charte des Nations Unies, que la France a contribué à écrire, interdit toute guerre sans résolution du Conseil de sécurité. Par conséquent, assimiler une frappe préventive à de la légitime défense relève d’un abus de droit au regard des textes onusiens. Certes, le droit est déjà bafoué par l’Iran lui-même, qui fait fi du traité de non-prolifération nucléaire tout en continuant à promouvoir la destruction d’Israël, mais l’intérêt de la France est de remettre le Conseil de sécurité au cœur de la stabilité internationale.
Agir, mais pour quoi faire ?
Cette guerre, à ce stade, souffre d’une ambiguïté stratégique si elle devait devenir offensive. S’agit-il de démanteler les capacités nucléaires de l’Iran ? Ou de provoquer un changement de régime ? Le premier objectif, bien que périlleux, est compréhensible. Le second relève au pire du fantasme, au mieux de l’apprenti-sorcier. L’histoire est là pour le rappeler. Qui se souvient de cette tribune dans Le Monde parue en 2011 où Daniel Cohn-Bendit, Bernard Kouchner ou encore Bernard-Henri Lévy interpellaient l’opinion en s’exclamant : « Oui, il faut intervenir en Libye, et vite ! » L’Irak, la Libye, l’Afghanistan : à chaque fois, le renversement de régimes hostiles a entraîné un chaos prolongé, nourrissant l’émergence de menaces encore plus redoutables et le concept du choc des civilisations.
La France doit également bien réfléchir avant de prendre parti, autrement qu’au nom de ses responsabilités au Conseil de sécurité. Un tel conflit peut aussi avoir des répercussions sur notre cohésion nationale. En France, beaucoup de nos compatriotes juifs ressentent un attachement légitime à Israël, nourri par l’histoire, la famille, la peur aussi. Ils constatent, avec raison, la recrudescence de l’antisémitisme.
Mais d’autres citoyens, tout aussi français, ont des attaches profondes avec le monde arabe. Le risque est grand de raviver des tensions internes, en transformant un conflit international en fracture nationale. Il est urgent de rappeler que critiquer une politique ne signifie pas trahir une communauté. Que soutenir Israël ne veut pas dire soutenir Netanyahou. Que comprendre les aspirations palestiniennes ne revient pas à cautionner le Hamas. Sur ce point, le « reductio ad Mélenchonum » ne doit pas empêcher le débat dans un pays démocratique.
Dans cette région du monde, la France a une responsabilité singulière : celle d’être une puissance d’équilibre. Elle ne doit pas devenir l’otage d’aucun camp, ni en politique étrangère, ni sur son propre sol. Elle doit porter la voix pour une intervention qui ne soit pas un choc des civilisations.
Ces dernières années, nous avons été habitués à tant d’inconstance d’Emmanuel Macron et à tant d’allégeance du Quai d’Orsay, que pour ne pas sombrer sur tant d’écueils il serait bienvenu que l’engagement de la France soit « balisé » par un débat au Parlement, lequel aurait également une vertu pédagogique et conciliatrice vis-à-vis de nos compatriotes de toutes confessions. Là encore, ce serait respecter la lettre sinon l’esprit de l’article 35 de notre Constitution. C’est au respect du droit qu’on reconnaît aussi une démocratie.