De Téhéran

Après une longue coupure internet imposée par le régime, les Iraniens retrouvent peu à peu le lien avec le reste du monde. La possibilité pour eux d’enfin s’informer sur ce qu’il s’est réellement passé durant ces douze jours de guerre. Et de raconter leur solitude, la pression exercée par les mollahs et la peur d'une répression toujours plus forte dans le pays.

« Mon patron ne m’a pas encore rappelée, mais peu à peu, les gens rentrent chez eux et la vie reprend ». Laleh a quitté Téhéran au début des frappes israéliennes, à la va-vite. « Quitter sa maison avec pour seul bagage, un sac à dos... C’est un cauchemar ». Comme beaucoup d’Iraniens, la jeune femme de 26 ans a trouvé refuge chez sa famille, aux alentours de la capitale. Aujourd’hui cheffe dans un restaurant, Laleh rêvait pourtant, lors de notre rencontre en 2017, de faire ses études au Canada et de travailler dans la mode : « Notre monnaie ne vaut rien et il est quasi impossible d’obtenir un visa. Mes espoirs se sont envolés il y a bien longtemps. C’est comme ça, ici. »