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Interdiction du gaz naturel : et si l’inaction du gouvernement Legault était une bonne nouvelle?

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Dans un article publié le 18 juin dans La Presse, le journaliste Jean Thomas-Léveillé rapportait l’exaspération croissante de plusieurs groupes environnementalistes devant l’inaction du gouvernement Legault, six mois après avoir annoncé à la COP29 son intention d’interdire graduellement le chauffage au gaz fossile au Québec. Pour la coalition Sortons le gaz!, l’heure est grave : l’annonce aurait été faite « en grande pompe » mais sans aucun suivi, et il faudrait maintenant « passer de la parole aux actes ». D’autres groupes comme Équiterre ou la Fondation David Suzuki dénoncent également l’absence de consultation et l’inaction réglementaire. Pourtant, cette prudence apparente de Québec pourrait bien être, à contre-courant du discours ambiant, une décision lucide et salutaire.

Car en réalité, le gouvernement Legault aurait tout à gagner à revoir cette interdiction — et peut-être même à la retirer.

L’inaction comme stratégie de modération

Plutôt que de s’alarmer du retard à adopter les règlements encadrant l’interdiction du gaz fossile, il faudrait peut-être s’en réjouir. Comme je l’ai longuement expliqué dans mes articles précédents — Municipalités contre le gaz naturel : le syndrome du sauveur au Québec (décembre 2022), Hydro-Québec s’inquiète des appels à bannir le chauffage au gaz (mars 2023), Le gouvernement doit bloquer le bannissement du gaz naturel dans les municipalités (novembre 2024), et Incohérence : face à la fin imminente des surplus d’Hydro-Québec, le gouvernement annonce le bannissement du chauffage au gaz (novembre 2024) — cette politique d’interdiction, bien qu’apparemment vertueuse, est truffée de contradictions techniques, économiques et énergétiques.

Le Québec se dirige vers une pénurie d’électricité dès 2027. Hydro-Québec l’a elle-même admis, plaidant pour une stratégie de biénergie afin de ne pas surcharger le réseau durant les périodes de pointe hivernales. Le bannissement du gaz — qui demeure un outil de résilience dans un climat nordique — pourrait exposer des milliers de Québécois à des interruptions de service catastrophiques en période de froid extrême.

Faut-il rappeler que la conversion intégrale des systèmes de chauffage au gaz de la seule ville de Montréal représenterait une surcharge de 4500 mégawatts sur le réseau? Un chiffre absolument insoutenable à court terme, surtout quand on sait que l’ensemble des nouveaux projets industriels demandent déjà plus de 23 000 mégawatts supplémentaires. Et malgré cela, on nous presse de bannir une source d’énergie d’appoint efficace et peu émettrice à l’échelle québécoise. Cherchez l’erreur.

Le signalement de vertu plutôt que la sécurité énergétique

Les propos alarmistes d’Andréanne Brazeau (Fondation David Suzuki) ou de Charles-Édouard Têtu (Équiterre) illustrent une tendance de plus en plus problématique dans la politique énergétique québécoise : le signalement de vertu. On annonce à l’international notre engagement dans des alliances comme Beyond Oil and Gas, on veut paraître exemplaires… même si cela se fait au détriment de notre propre sécurité énergétique et du bon sens technique.

Ces groupes exigent des consultations non pas pour examiner la faisabilité ou les risques d’une telle interdiction, mais plutôt pour en accélérer la mise en œuvre. Comme si «l’urgence climatique» justifiait de foncer dans le mur sans freins. Or, la modération, en matière d’énergie, n’est pas une trahison de la cause écologique : c’est une condition de sa réussite.

La transition énergétique n’est pas un jeu d’image

L’ambition de remplacer le gaz fossile par du « gaz de source renouvelable » (GSR) d’ici 2040 est aussi louable qu’illusoire. Aujourd’hui, ce GSR représente moins de 2 % de l’offre d’Énergir. Même si cette proportion augmentait considérablement, les coûts de production, la complexité logistique et la rareté de la matière première (déchets organiques) font en sorte que ce carburant demeure marginal pour le moment. Vouloir l’imposer comme solution universelle est, à ce stade, de l’utopie.

Le professeur Pierre-Olivier Pineau, spécialiste des politiques énergétiques à HEC Montréal, a raison de rappeler que l’efficacité énergétique, et non l’interdiction d’une énergie spécifique, devrait être notre priorité. Le gouvernement a adopté une Loi sur la performance environnementale des bâtiments, mais en a exclu les propriétaires d’unifamiliales, duplex et triplex — soit la majorité des logements québécois. Plutôt que de bannir le gaz, pourquoi ne pas renforcer ce type de mesures ciblées et pragmatiques?

Ne pas répéter les erreurs de l’Europe

Enfin, il n’est pas inutile de rappeler l’exemple de l’Europe, vantée pendant des décennies pour ses politiques climatiques ambitieuses… jusqu’à ce que la guerre en Ukraine révèle à quel point sa dépendance énergétique l’avait rendue vulnérable. Le retour du charbon en Allemagne, les hausses de prix du gaz en France, ou encore la fragilité du système énergétique britannique sont des leçons à méditer. Le Québec ferait bien de ne pas suivre cette voie précipitée.

Le gaz naturel n’est pas l’ennemi : il peut être un allié de la transition s’il remplace des sources plus polluantes ailleurs, s’il sert de tampon lors des pointes de consommation, ou s’il complète intelligemment une stratégie de biénergie. Le bannir uniformément est une erreur. Le bannir trop vite est une folie.

Conclusion : un délai qui devrait devenir une révision

Les retards évoqués par les groupes militants ne sont pas une preuve d’inertie gouvernementale, mais peut-être, pour une fois, le signe d’une prudence bienvenue. Ce n’est pas d’un zèle réglementaire dont le Québec a besoin, mais d’une vision énergétique cohérente, fondée sur des réalités techniques, économiques et climatiques propres à notre territoire.

Le gouvernement Legault devrait profiter de ce moment de flottement non pas pour adopter les règlements à l’automne — comme le suggère le cabinet de la ministre Fréchette — mais pour revenir entièrement sur sa décision d’interdire le gaz naturel à court et moyen terme. Ce serait non seulement logique, mais courageux. Et, surtout, nécessaire.

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