Des médecins du département d’obstétrique et de gynécologie de l'hôpital de Kelowna alertent que le service de maternité est sur le point de s’effondrer au milieu d’une pénurie de médecins de famille.

Une déclaration commune de 9 membres de l’unité, envoyée jeudi, explique que sans action immédiate des autorités sanitaires et du gouvernement, la sécurité des patientes et des nouveau-nés est sérieusement mise en péril.

En raison d’une pénurie critique de médecins de famille désireux ou capables de fournir ces soins, aggravée par l’incapacité à recruter des remplaçants, notre hôpital est confronté à un effondrement de sa couverture en soins de maternité primaires dès le 1^er juin 2025.

La déclaration précise que des patientes enceintes pourraient arriver à l'hôpital pour accoucher et découvrir qu’il n’y a pas de médecin disponible pour fournir des soins sûrs et continus pendant l'accouchement.

Les médecins disent que leurs inquiétudes ont largement été ignorées et ils exigent une action immédiate de la régie de santé de l’Intérieur. Le médecin représentant ce groupe a décliné une demande d'entrevue de CBC.

Le directeur médical général pour la région sud de la régie de santé de l’Intérieur, Dr Hussam Azzam, reconnaît les inquiétudes de ces médecins, et assure que la direction de l'hôpital de Kelowna est en contact régulier avec les les gynécologues-obstétriciens pour s’occuper de ce problème complexe avec de multiples piliers sur lesquels nous devons nous pencher.

Nous sommes ouverts à les écouter et à travailler avec eux pour répondre à leurs besoins et fournir les meilleurs soins pour lesquels ils ont été formés, assure Dr Hussam Azzam.

La présidente de l’association professionnelle, Doctors of BC, Dre Charlene Lui, dit que les médecins de famille prennent souvent en charge des patientes à faible risque tandis que les obstétriciens se concentrent sur les cas à haut risque et plus complexes.

Quand on a moins de médecins de famille spécialisés en soins de maternité à faible risque, cela exerce une pression supplémentaire sur nos obstétriciens qui doivent parfois être présents à plusieurs endroits en même temps en cas d'urgence.

Cette question survient après l’annonce la semaine dernière sur la fermeture de l’unité de pédiatrie générale de l’hôpital de Kelowna pendant au moins 6 semaines à cause d’un manque de médecins.

Nous sommes très alarmés d'apprendre que les problèmes à l'hôpital de Kelowna continuent de s'aggraver sans solutions de la part des autorités sanitaires, a déclaré Dre Charlene Lui vendredi.

L'hôpital de Kelowna traite 1800 accouchements par an et a une unité de soins intensifs néonatals de niveau 4 prenant en charge des bébés nés à 30 semaines de gestation ou plus, selon la lettre des médecins.

Épuisement professionnel

Vendredi, un médecin urgentiste de l'hôpital de Kelowna, Dr Jeff Eppler, a déclaré qu’il allait travailler ce week-end dans un contexte de pénurie de personnel, notamment l'absence de pédiatres et un nombre limité de gynécologues-obstétriciens.

Notre personnel est en épuisement professionnel. Toutes ces perturbations de service rendent le travail beaucoup plus difficile pour nous aux urgences [...] Et même si nous commençons tous à être épuisés, nous allons devoir faire des heures supplémentaires cet été pour compenser toutes les lacunes du système.

Dans une déclaration, la ministre de la Santé Josie Osborne dit que les parents peuvent être assurés que tous les services de soins intensifs pour les enfants restent ouverts.

Le député conservateur de Kelowna-Mission, Gavin Dew, décrit la situation à l'hôpital comme une crise de la négligence du gouvernement. Les gynécologues-obstétriciens de l'hôpital disent quant à eux avoir averti les administrateurs des risques et avoir essayé de proposer des solutions.

Josie Osborne affirme que les efforts de recrutement de la province commencent à porter leurs fruits. Deux nouveaux pédiatres ont accepté des offres d'emploi à l'hôpital de Kelowna, a-t-elle indiqué, le premier devant arriver en juillet.

Avec des informations de Yasmine Ghania, Jon Azpiri, Michelle Morton et Sarah Penton