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Alors que le bilan humain risque encore de s’alourdir, des responsables assurent que la menace a été sous estimée. Leur colère se tourne vers les services météorologiques, qui ont subi des coupes budgétaires depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
La situation aurait-elle pu être évitée ? Le bilan fait déjà état de plus de 80 morts, et il devrait encore s’alourdir. Au Texas, d’importantes inondations ont surpris les habitants des comtés de Kerr, de Kendall et de Williamson dans la nuit du 3 au 4 juillet 2025. Environ 300 millimètres de pluie sont tombés en quelques heures - soit un tiers des précipitations annuelles -, ce qui a entraîné une hausse du niveau de la rivière de Guadalupe de huit mètres en seulement 45 minutes. Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver des survivants, une colère sourde s’empare des habitants de la région, qui accusent les autorités de les avoir prévenus trop tard.
Pourtant, dès le mercredi 2 juillet, la Division de gestion des urgences du Texas (TDEM) a publié des communiqués avertissant que «de fortes pluies susceptibles de provoquer des inondations soudaines» étaient prévues dans l’ouest du Texas et dans la région de Hill Country, rappelle USA Today. En prévision, une réunion a même été organisée le 3 juillet au matin avec des météorologues du National Weather Service (NWS) et des membres du TDEM. Ils ont alors prédit un risque «léger» – de niveau 2 sur 4 – de crues soudaines. Aucune prévision d’inondations catastrophiques n’a été faite au cours de cette réunion, ont rapporté au quotidien américain des personnes y ayant participé.
Situation «potentiellement mortelle»
Pourtant quelques heures plus tard, à 13h14, le NWS a publié une première alerte aux inondations pour huit comtés du centre-sud du Texas. «Un ruissellement excessif pourrait entraîner des inondations dans les rivières, les ruisseaux, les cours d’eau et d’autres zones basses et inondables», avertissait-il. L’avis prévoyait de 2,5 à 7,6 cm de pluie, et jusqu’à 18 cm par endroits. Puis dans la nuit de vendredi, un avertissement de crue soudaine a été émis à 1h14. Un nouveau, plus extrême, a été envoyé à 4h03, exhortant la population à évacuer immédiatement vers des terrains élevés, la situation devenant «extrêmement dangereuse et potentiellement mortelle».
Pourtant, plusieurs habitants de la région ont assuré ne pas avoir reçu d’alerte. C’est le cas de Bud Bolton, un résident de Kerrville, qui s’est exprimé dans le Houston Chronicle . «Où était la notification pour toutes ces familles qui devaient évacuer ? Vous ne pouvez pas me dire que ce n’est pas leur boulot (aux autorités locales, NDLR) de surveiller cette rivière !», a-t-il pesté. Nim Kidd, chef de la TDEM cité par la BBC, a en effet déclaré : «Il y a des zones où il n’y a pas de couverture de téléphonie mobile. Peu importe le nombre de systèmes d’alerte auxquels vous vous inscrivez, vous ne l’obtiendrez pas.»
Et même pour ceux qui ont reçu l’alerte, la plupart ne l’ont pas vue parce qu’ils dormaient. D’autant plus qu’il s’agissait du début du week-end du 4 juillet, et que de nombreux touristes moins familiarisés avec les risques d’inondations, fréquentes dans la région, étaient présents.
«Le double de ce qui était anticipé»
Les autorités locales et étatiques n’ont pas tardé à accuser le NWS de ne pas avoir été précis, ce qui aurait coûté la vie d’individus. «Nous ignorions l’arrivée de cette inondation», a déclaré le juge Rob Kelly, plus haut fonctionnaire élu du comté de Kerr, cité par le Houston Chronicle, assurant que sa gravité était «innatendue». Selon le responsable municipal de Kerrville Dalton Rice, «les prévisions étaient clairement erronées», et la quantité de pluie a été «le double de ce qui était anticipé.» Or pour Chris Vagasky, un météorologue basé dans le Wisconsin qui s’est exprimé auprès de Wired, l’agence météorologique a fait un travail «fantastique». «Ils ont diffusé l’alerte, mais il s’agissait d’un événement extrême.»
D’autres météorologues ont même suggéré que les autorités locales auraient dû intervenir davantage. «Il semble que des évacuations et d’autres mesures proactives auraient pu être entreprises pour réduire le risque de décès, si les organisateurs des camps touchés et les responsables locaux avaient tenu compte des avertissements du gouvernement et des sources météorologiques privées», a estimé le météorologue en chef d’AccuWeather (agence privée) Jonathan Porter, cité par le Texas Tribune . Greg Waller, hydrologue au Centre de prévision du West Gulf River du Service météorologique national à Fort Worth, a aussi déclaré à USA Today : «Nous pouvons publier les meilleures prévisions au monde, mais si elles ne sont pas transmises, elles n’ont que peu de valeur.»
Importantes coupes budgétaires
En ce sens, la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem a assuré qu’elle allait «faire remonter» les plaintes des habitants. Elle a aussi indiqué que Donald Trump voulait «moderniser les technologies» des agences de prévisions dont les systèmes «anciens» sont «négligés».
Notons toutefois que le Doge, anciennement piloté par Elon Musk, a récemment effectué d’importantes coupes budgétaires et supprimé des centaines de postes dans tous les services de météorologie du pays. Le New York Times a d’ailleurs rapporté que des postes critiques du NWS étaient vacants vendredi matin, soulevant des inquiétudes quant au fait que cette pénurie de personnel ait pu entraver les efforts de l’agence pour se coordonner avec les gestionnaires d’urgence locaux.
Les bureaux de prévision du NWS fonctionnaient normalement au moment de la catastrophe, a répondu aux accusations l’hydrologue Greg Waller. «Nous disposions d’un personnel suffisant et d’une technologie adéquate. Nous avons fait notre travail au mieux de nos capacités.»
Les prévisions «vont se dégrader»
De plus, des météorologues cités par la BBC ont exprimé leurs inquiétudes quant à la diminution de 20 % du «nombre de ballons météorologiques», ce qui a un impact sur la précision des prévisions. L’ex-administrateur de l’agence océanique et atmosphérique nationale (NOAA) Dr Rick Spinrad a critiqué ses coupes budgétaires auprès de RFI. «Nous pouvons supposer que les prévisions météo (...) vont se dégrader. Et cela signifie que la capacité des gens à se préparer sera compromise, que des vies supplémentaires seront perdues et qu’il y aura plus de dégâts.»
Le président américain, qui devrait se rendre au Texas vendredi, a réfuté tout lien entre les coupes budgétaires et le lourd bilan humain des inondations. À une question d’un journaliste sur l’utilité de réembaucher dans ces services une partie du personnel météorologique licencié, il a simplement répondu : «Je ne crois pas». Alors qu’il avait également appelé à la suppression de l’Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA), Donald Trump a éludé les questions sur son avenir dimanche. «Nous pourrons parler de la FEMA plus tard, mais pour l’instant, ils sont occupés, alors nous en resterons là», a-t-il déclaré à des journalistes dans le New Jersey.
Le site du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), qui recense les actions menées dans ces domaines aux États-Unis, indique que depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, son administration a pris ou proposé pas moins de 240 mesures menaçant directement l’environnement, le climat et la santé humaine. Or la communauté scientifique, inquiète, rappelle que le changement climatique rend plus fréquents de tels événements météorologiques intenses.