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Certains infirmières et infirmiers d’origine africaine, nouvellement intégrés au système de santé manitobain, disent se sentir jugés plutôt qu’accompagnés. Selon l’Alliance des infirmières et infirmiers noirs du Canada, ils sont signalés de manière disproportionnée à l’organisme de réglementation, ce qui soulève des inquiétudes sur l’équité du processus d’intégration.
La fondatrice de l’Alliance, Ovie Onagbeboma, dit avoir discuté avec des infirmières d'origine africaine formées à l'étranger qui se sentent injustement surveillées.
Il y a des infirmières qui ont obtenu des diplômes à l'étranger et dont la validité est examinée, critiquée et remise en question, affirme-t-elle.
La semaine dernière, l'Ordre des infirmières et infirmiers du Manitoba a dénoncé la décision gouvernementale de supprimer l’exigence voulant que les infirmières autorisées à pratiquer ailleurs au Canada possèdent une expérience de travail préalable avant d'être admises au Manitoba.
Selon l'Ordre, certaines des infirmières arrivées au Manitoba à la suite de cette modification ont eu de la difficulté à effectuer des tâches de base, notamment la prise de la tension artérielle et l'administration de médicaments.
Sur une période de 15 mois, 35 plaintes ont été soumises contre ce groupe de plus de 1000 infirmières, selon un rapport publié par l'Ordre en février dernier. Deux patients sont morts en raison de ces incidents.
Cette modification réglementaire, connue sous le nom de règlement sur la mobilité de la main-d'œuvre, permet aux infirmières de résider au Manitoba tout en obtenant un permis d'une province où le processus est plus facile.
Les nouvelles infirmières sous surveillance, dénonce Ovie Onagbeboma
Selon Ovie Onagbeboma, les critiques formulées contre elles sont épuisantes et démoralisantes pour ces professionnelles que le système de santé cherche à recruter et à retenir.
Ces travailleuses ont bénéficié de l'assouplissement récent des règles sur la mobilité de la main-d'œuvre, leur permettant de résider au Manitoba tout en s'inscrivant dans une autre province où il pourrait être plus facile d'obtenir un permis d'exercice.
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Alors que l'Ordre des infirmières et infirmiers du Manitoba invoque la sécurité des patients pour s'opposer à la suppression d'une exigence d'expérience, Ovie Onagbeboma considère que cet argument est dangereux parce qu'il pourrait injustement laisser croire que toutes les infirmières formées à l'étranger sont incompétentes.
Elle pense également que l'Ordre alimente ces craintes en affirmant que deux patients sont décédés, sans toutefois révéler si des infirmières formées au pays ont contribué à des décès durant la même période.
Le rapport précise cependant que les infirmières inscrites au titre de la mobilité de la main-d'œuvre étaient visées par 7 % de toutes les plaintes en 2023, mais que ce nombre a presque triplé pour atteindre près de 22 % l'année suivante.
Ovie Onagbeboma demande que le système de santé fournisse à ces infirmières une formation suffisante afin qu'elles ne soient pas mises en situation d'échec.
Même si certaines infirmières devraient peut-être être affectées à des tâches mieux adaptées à leurs compétences, Ovie Onagbeboma trouve injuste que celles formées à l'étranger ne reçoivent qu'entre un et cinq quarts de travail d'orientation pour se familiariser avec les pratiques infirmières canadiennes.
Le fait que certaines infirmières ne pouvaient pas effectuer des tâches de base, comme prendre ou interpréter les signes vitaux, ainsi que le souligne le récent rapport de l'Ordren, révèle un manque criant de bonne orientation, ajoute-t-elle.

Ovie Onagbeboma, fondatrice de l’Alliance des infirmières et infirmiers noirs du Canada, dit avoir discuté avec des infirmières noires qui se sentent surveillées de manière injuste.
Photo : Gracieuseté d'Ovie Onagbeboma
En réponse, l'Ordre des infirmières et infirmiers a déclaré que certains problèmes soulevés par l'Alliance des infirmières et infirmiers noirs du Canada n'étaient pas de son ressort, comme l'identité des plaignants et la durée des programmes d'orientation.
Le porte-parole de l'Ordre, Martin Lussier, a affirmé que l'intention était d'attirer l'attention sur la hausse des plaintes liées à une incompétence grave et de demander au gouvernement provincial d'intervenir en rétablissant l'exigence d'expérience de travail antérieure.
Nous sommes certainement prêts à apprendre à transmettre ces préoccupations sur la sécurité des patients [...] sans exacerber les problèmes liés à la discrimination raciale ou ethnique.
Martin Lussier a également précisé que l'Ordre se concentre sur un petit groupe d'individus. La grande majorité des infirmières formées à l'étranger qui travaillent au Manitoba exercent sans problème et sans faire l'objet d'une plainte, a-t-il ajouté.
Bien que certains puissent considérer l'exigence comme une barrière, l'Ordre la considère comme un garde-fou nécessaire pour la sécurité des patients.
Bras de fer réglementaire et politique
Cette exigence est au cœur d'un débat politique. Supprimée en 2022 par l'ancien gouvernement progressiste-conservateur, elle a été brièvement rétablie par l'Ordre des infirmières et infirmiers en décembre dernier.
Toutefois en avril, Uzoma Asagwara, ministre de la Santé, a procédé à son annulation, la jugeant non conforme aux lois provinciales et aux accords sur le commerce intérieur.
Lors d'une récente rencontre avec Ovie Onagbeboma, Uzoma Asagwara a affirmé prendre le dossier au sérieux et vouloir faire du Manitoba un chef de file pour l'accueil de ces professionnelles.
Joyce Kristjansson, de l'Association des infirmières et infirmiers autorisés du Manitoba, est du même avis.
Elle soutient que, non seulement l'annulation de cette règle est légale, mais qu'elle pourrait aussi paver la voie à un permis d'exercice national, qui faciliterait grandement la mobilité des infirmières au Canada.
Avec les informations d'Ian Froese