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India Donaldson : “Il est parfois difficile de parler et d’être entendu…”

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Fille de Roger Donaldson — réalisateur de gros succès hollywoodiens des années 1980-1990, tels que Cocktail (1988) avec Tom Cruise, Guet-apens (1994) avec Alec Baldwin et Kim Basinger ou Le Pic de Dante (1997) avec Pierce Brosnan —, India Donaldson présentait, en octobre 2024, Good One*** au Festival de Gand (après l'avoir dévoilé à la Quinzaine des Cinéastes à Cannes). Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la fille ne s'inscrit pas dans les pas de son paternel.

Après trois courts métrages, la cinéaste — qui a d'abord travaillé dans l'industrie textile — signe, à 39 ans, un premier long tout en retenue, disséquant les liens compliqués entre Sam (Lily Collias), une jeune fille de 17 ans, et son père Chris (James Le Gros), lors d'une randonnée dans les Catskills en compagnie de Matt, le meilleur ami (Danny McCarthy) du paternel.

Souvenirs personnels

Good One est né de l'expérience du confinement. "Au moment de l'écriture, je vivais avec mon père, ma belle-mère et mes deux jeunes frères et sœurs, qui étaient encore adolescents. Je suis plus âgée qu'eux, j'ai 20 ans de plus. Cela faisait un moment que je n'avais pas vraiment réfléchi à mes années d'adolescence. Le fait d'être à leurs côtés, dans la maison de mon enfance m'y a fait repenser…", explique India Donaldson, soulignant également que la période du Covid-19 était plus propice à un film à petit budget, "que nous pourrions tourner en extérieur et avec une petite équipe".

Si elle a beaucoup observé son frère et sa sœur pour écrire le personnage de Sam, l'Américaine avoue y avoir mis "beaucoup d'[elle]-même". "Mais je ne voulais pas en faire un film d'époque, qui se serait déroulé au début des années 2000. Je voulais un film contemporain. J'ai beaucoup observé comment se comportent les ados d'aujourd'hui, leur relation à l'identité et à la technologie… Mais je pense que le noyau émotionnel du personnage est enraciné dans ma propre expérience."

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Quand on s'appelle India Donaldson et qu'on est la fille d'un grand nom d'Hollywood, il n'est pas anodin de faire un film traitant des relations père-fille. Même si c'est, selon elle, de "façon plus abstraite". "Cela repose sur mon souvenir d'être une fille de cet âge-là, en quête désespérée de liberté. Je voulais être seule, quitter la maison et entrer dans une nouvelle étape de ma vie. Je me sentais proche de mes parents, avec qui j'avais une très bonne relation. Mais cette période de la transition de l'adolescence à l'âge adulte est pleine de tensions. Vos parents, qui vous ont toujours vu comme un enfant, commencent à vous voir différemment… Ce qu'il y a de personnel dans le film, c'est le souvenir de ces frictions, assez universelles", confie la réalisatrice.

India Donaldson est régulièrement partie en road-trips et en camping avec son père. "Dans cette idée de road trip ou de randonnée, on pense à la liberté et à la nature, mais cela peut être très claustrophobique aussi. À 18 ans, j'ai traversé les États-Unis avec mon père, de Los Angeles à New York. Je me souviens de ce sentiment d'être piégée à l'intérieur de cette voiture. Les paysages américains sont vastes, mais vous êtes enfermée dans votre chambre…", se souvient la jeune femme.

« Good One », premier film d’India Donaldson, avec Lily Collias, James Le Gros et Danny McCarthy.

Dans son premier film, India Donaldson met en scène les relations entre un père (James Le Gros) et Sam (Lily Collias), sa fille de 17 ans. ©Cherry Pickers

Capturer l'intériorité

Comme le titre l'indique, la jeune héroïne de Good One est une jeune fille sage, obéissante. Jusqu'à ce qu'à un moment, elle doive dire non… "Sam est conditionnée à être obéissante et facile à vivre. Elle prend soin d'eux. Elle leur fait à manger, elle rit à leurs blagues… Ce n'est pas une ado en colère, renfrognée, commente India Donaldson. Je me suis dit que si c'était elle qui avait le moins de dialogues, le spectateur se focaliserait sur son expérience et sur la dynamique entre son père et Matt. Mon idée était d'ancrer le film dans son silence, qui n'est pas de la passivité. Elle écoute, elle observe, elle participe, jusqu'au tournant du film. Il est parfois difficile de parler et d'être entendu."

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À la réalisation et au montage, on s'est rendu compte de l'importance du silence. On a compris qu'il fallait être avec Sam dans ces moments où elle repense à ce qui s'est passé.

Sans avoir l'air d'y toucher, tout en étant très apaisé, Good One aborde en effet des sujets féministes très actuels… "C'était clairement mon objectif. Dans le scénario, il y avait beaucoup de dialogues, beaucoup d'interactions entre les deux hommes, plus d'animation et de conversations… Mais, à la réalisation et au montage, on s'est rendu compte de l'importance du silence. On a compris qu'il fallait être avec Sam dans ces moments où elle repense à ce qui s'est passé. Quand, en fin de journée, elle met à sécher le linge, on est avec elle. On est dans sa tête. C'est fou ce qu'une caméra peut capturer du jeu d'un acteur. On a vraiment l'impression de pouvoir entendre ce qu'elle pense…", s'émerveille la cinéaste.

Une colère rentrée

Dans Good One, India Donaldson est très attentive à la nature, à sa splendeur — elle a tourné dans la région sauvage des Catskills, au nord de New York. Une nature qui contraste avec la violence contenue de la situation. Car, s'il ne se passe a priori rien, la tension est sans cesse palpable. On sent que quelque chose va arriver…

Pour créer ce sentiment, India Donaldson a utilisé des effets stylistiques souvent utilisés dans le thriller, comme des zooms très lents, des téléobjectifs… "Cela donne un sentiment de surveillance, d'inconfort. Je voulais voir combien de temps cet élastique pouvait se tendre, avant de rompre. On plante des petites graines d'inconfort dans les interactions, de façon assez subtile pour que le spectateur puisse penser à certaines choses en se demandant s'il se trompe. Je voulais qu'il puisse remettre en question sa propre réaction aux situations. Jusqu'à ce que, plus tard dans le film, tout change et que cela devienne indéniable. C'était essentiel d'installer ce sentiment dans le temps pour qu'ensuite, cela force à réinterpréter tout ce qui précède", explique la réalisatrice.

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Mais au moment mêm de la crise, il n'y a cependant pas de cris, d'effusions. Tout reste calme… "Le silence m'intéresse plus que la réaction extérieure. Je m'intéresse aux tumultes émotionnels sous la surface. C'est plus fidèle à mon expérience. Très souvent dans la vie, on n'a pas les mots pour exprimer sa colère sur le moment. Cela m'est arrivé. On ressent quelque chose, mais on n'y repense que des jours, des semaines ou des années plus tard. Et c'est là seulement qu'on se dit : c'est ça que j'ai ressenti alors. Sur le moment, il est parfois difficile de savoir ce que l'on ressent vraiment", conclut India Donaldson. Avouant qu'après avoir passé tant d'années sur ce projet, elle n'a pas encore eu le temps de penser à un prochain sujet de film…

« Good One », premier film d’India Donaldson, avec Lily Collias, James Le Gros et Danny McCarthy.

Dans son premier rôle à l'écran, la jeune Lily Collias est impeccable, d'une grande sensibilité. ©Cherry Pickers

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