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Le rôle que s’est attribué Donald Trump dans la trêve qui a interrompu la confrontation militaire entre l’Inde et le Pakistan a révélé des tensions avec le premier ministre indien, Narendra Modi, alors que les deux hommes sont réputés proches.
Alors que les deux puissances nucléaires se livraient des combats de plus en plus intenses, l’annonce du cessez-le-feu sur les réseaux sociaux par l’hôte de la Maison-Blanche a créé la surprise.
Le gouvernement américain a estimé « qu’une telle intervention donnerait tout le crédit à Trump », estime Harsh V. Pant, du centre de réflexion indien Observer Research Foundation (ORF). « D’où sa rapidité à l’annoncer… »
Vendredi soir encore, le président américain n’a pas manqué de se vanter d’avoir écarté l’Inde et le Pakistan « du bord du gouffre ». « Un succès plus grand que tout le bénéfice que je pourrais jamais en tirer », a-t-il déclaré sur Fox News.
Si, comme Islamabad, New Delhi s’est empressé de confirmer l’arrêt des opérations, elle a aussitôt tenu à préciser que l’accord avait été directement négocié entre les belligérants.
La position de l’Inde n’a jamais varié, elle s’est toujours opposée à une intervention étrangère dans ses relations avec le Pakistan ou sur le sort du Cachemire, dont les deux pays se disputent la souveraineté depuis leur indépendance en 1947.
Narendra Modi l’a rappelé dans son allocution lundi soir, ses liens avec le Pakistan relève du domaine « strictement bilatéral ».
L’Inde a aussi écarté l’idée, suggérée par Washington, d’engager avec son voisin des négociations sur le Cachemire ou encore que les États-Unis avaient usé de menaces commerciales pour la convaincre de rengainer ses armes.
« Irritation »
« La question du commerce n’a jamais été sur la table », a sèchement démenti cette semaine le ministère indien des Affaires extérieures.
Si la rhétorique américaine semble « irriter » l’Inde au plus haut point, son premier ministre est jusque-là resté plus ou moins silencieux « , note Manoj Joshi, analyste à l’ORF. »
Ce conflit intervient en plein bras de fer commercial entre les deux pays. Malgré la proximité affichée avec M. Modi, M. Trump a menacé son pays d’augmenter de 26 % les droits de douanes de ses exportations aux États-Unis.
L’Inde « aimerait bien éviter une telle issue sur cette question », souligne M. Joshi.
Sur le plan intérieur, l’intervention américaine dans la confrontation indo-pakistanaise est devenue une pomme de discorde avec l’opposition.
Le principal parti d’opposition, le Congrès, a déploré que l’annonce de Donald Trump ait « éclipsé » la prise de parole du chef du gouvernement. Et demandé si elle révélait un abandon de la politique du refus de toute « médiation d’un tiers » avec le Pakistan.
Ce principe a été posé dès les années 1970 lorsque les deux capitales se sont accordées pour « régler leurs différends de façon pacifique lors de négociations bilatérales ».
L’Inde, qui considère comme le Pakistan tout le Cachemire — à majorité musulmane — comme partie intégrante de son territoire, considère depuis toute médiation comme un signe de faiblesse.
« Insistance américaine »
« L’Inde dément systématiquement [cette perspective] aussi poliment que les circonstances le lui permettent », rappellent Pramit Pal Chaudhuri, du centre de réflexion Eurasia Group.
Jeudi, le ministre indien des Affaires extérieures, Subrahmanyam Jaishankar, a rappelé la règle : « en ce qui concerne le Pakistan, nos liens et nos engagements resteront strictement bilatéraux ».
À l’inverse, Donald Trump a assuré que son offre de bons offices avait été bien accueillie à Islamabad, « qui avait besoin de l’intervention américaine pour trouver une porte de sortie au conflit », note M. Chaudhuri.
« Je leur ai dit: “faisons des affaires plutôt que la guerre” », a insisté le président américain lors de sa visite au Qatar. « Le Pakistan en était très content. L’Inde en était très contente », a-t-il assuré.
Donald Trump a aussi évoqué l’idée « d’un bon dîner tous ensemble ».
Au pouvoir depuis 2014, Narendra Modi n’a pas rencontré son homologue pakistanais depuis 2015.
Depuis, les relations entre les deux voisins se sont singulièrement dégradées avec la décision du premier ministre indien de suspendre l’autonomie du Cachemire sous administration indienne en 2019.
L’insistance de Donald Trump à vouloir rapprocher les deux pays est de nature à « irriter » le chef ultranationaliste hindou, juge Manoj Joshi.
« Que cela arrive ou pas », a confirmé sur son compte X Sushant Singh, un ex-officier indien qui enseigne à l’université américaine de Yale, « cela nuit politiquement à Modi ».
Le dirigeant indien « ne peut pas lui-même aller à l’encontre de Trump et malgré les tentatives des médias indiens de minimiser cela, les réseaux sociaux amplifient la parole de Trump », a ajouté M. Singh.