Face à des feux de forêt dévastateurs qui ont forcé plus de 17 000 personnes à fuir le nord du Manitoba, la solidarité s’organise. De la ferme de fraises au concessionnaire automobile, des Manitobains transforment leurs propriétés en refuges pour accueillir les sinistrés.

Darin Hubscher, propriétaire d’une ferme de cueillette de maïs et de fraises située à Swan River, a décidé d’ouvrir les portes de son établissement aux personnes déplacées par les incendies.

Sa ferme se trouve à environ 300 kilomètres au sud de Flin Flon, une ville de 5000 habitants concernée par un ordre d’évacuation depuis quelques jours en raison de la progression des feux de forêt.

Une ferme transformée en refuge pour les évacués

Depuis la déclaration de l’état d’urgence provincial, Darin Hubscher remarque une circulation accrue sur l’autoroute qui traverse sa communauté, située entre Flin Flon et Brandon — une des principales destinations pour de nombreux évacués.

Sa ferme est ainsi devenue un lieu de repos temporaire pour certains d’entre eux.

Je n’aimerais pas me retrouver dans cette situation sans savoir où aller. Quand je vois des gens garés sur le bord de la route, je me dis que ce n’est pas un endroit où l’on peut vraiment camper.

Darin Hubscher a ouvert sa ferme de cueillette de maïs et de fraises de la région de Swan River, Sweet Acres, aux personnes évacuées qui ont besoin d'un endroit pour garer leur véhicule.

Photo : Zoom

Le propriétaire de la ferme ressent d’autant plus de compassion qu’il a un lien personnel avec les personnes évacuées.

Il y a quelques années, son fils a lui-même dû quitter précipitamment la ville de Kelowna, en Colombie-Britannique, à cause d’un incendie.

Je sais ce qu’il a vécu en étant déplacé, et ce que ressentent ces gens , témoigne Darin Hubscher. On peut certainement en aider quelques-uns.

Un geste concret pour soulager les sinistrés

À Swan River également, le propriétaire d’un concessionnaire automobile, Greg Ashauer, a lui aussi choisi d’offrir son aide. Il a déplacé des véhicules de son terrain pour créer de l’espace destiné à accueillir des évacués.

C’est la bonne chose à faire. Nous ne sommes pas loin de Flin Flon, et je sais que la situation des hôtels à Winnipeg est très incertaine.

Greg Ashauer permet ainsi aux personnes disposant de remorques de camping de stationner sur le terrain du concessionnaire. Il autorise aussi les familles à monter des tentes sur la pelouse de la propriété.

À Brandon, la solidarité autochtone en action

À Brandon, une entraide s’organise aussi du côté des communautés autochtones. Natashia Marion, coordonnatrice communautaire au sein du Conseil des peuples autochtones urbains de Brandon, agit comme intermédiaire entre la Croix-Rouge et Wiijiiwan, une organisation bénévole dirigée par des Autochtones.

Elle veille à ce que les évacués reçoivent les dons nécessaires, tout en mettant en place des activités de divertissement pour alléger un peu leur quotidien.

Natashia Marion, coordonnatrice communautaire autochtone au sein du Conseil des peuples autochtones urbains de Brandon, assure la liaison entre la Croix-Rouge et l'organisation afin de faire parvenir les dons aux personnes évacuées à Brandon.

Photo : Radio-Canada / Chelsea Kemp

 Nous nous efforçons de répondre à leurs besoins en ce moment. Nous comprenons leur souffrance : ils ont été déplacés de leurs maisons sans que ce soit de leur faute. 

Parmi les communautés touchées par les ordres d’évacuation figurent les Nations cries Pimicikamak et Pukatawagan, la Première Nation Marcel Colomb, ainsi que la communauté de Sherridon.

Selon une mise à jour provinciale publiée jeudi, les pompiers ont déjà combattu 103 incendies depuis le début de la saison. En comparaison, la moyenne pour cette période de l’année au cours des 20 dernières années est de 80 feux.

Avec les informations de Josh Crabb, Chelsea Kemp et Marjorie Dowhos