Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné ce lundi 26 mai 2025 un homme à quatre mois de prison avec sursis pour avoir extorqué 2 500 € aux propriétaires d’un magasin de Vitré (Ille-et-Vilaine).

Le muesli « infesté d’asticots »

Le 13 juillet 2023, il avait en effet réclamé des « dommages et intérêts » à ces commerçants après avoir acheté deux jours plus tôt un sac de 5 kg de muesli « avarié ». Il avait été pris de « douleurs au ventre » après en avoir mangé pendant deux jours.

Le muesli était en réalité « infesté d’asticots », a-t-il été dit à l’audience, ce qui l’avait poussé à écrire dans un premier temps une lettre aux propriétaires du magasin : il y réclamait « 15 000 € de dommages et intérêts » mais était « prêt » à renoncer à cette somme si les commerçants « mangeaient eux-mêmes le muesli ».

Dans cette optique, l’homme s’était donc rendu au magasin le 13 juillet 2023 après ces « désagréments digestifs ». Il avait alors refusé un « échange » proposé. « Si tu manges tout, tu ne me dois rien », avait-il toutefois lancé au gérant.

Au « bord du burn-out et en grandes difficultés financières », l’un des propriétaires s’était donc exécuté afin de « préserver son magasin ». Il avait ainsi ingéré « deux bols de muesli » avant de « ne plus en pouvoir ».

Le client mécontent ne s’en était pas satisfait : il avait demandé à sa victime de demander à « sa femme ou à ses employés » de prendre le relais pour écouler les 850 g qu’il leur avait rapportés…

« Traumatisé par ce muesli aux protéines animales »

Le propriétaire avait préféré entamer une « négociation » et les deux hommes étaient finalement « tombés d’accord » sur un montant de 2 500 €. Le commerçant avait dès lors demandé à sa femme de créer un nouveau bénéficiaire bancaire au nom du prévenu afin de lui faire « un virement ». Ce dernier avait touché la somme quatre jours plus tard.

Cet homme de 38 ans n’était pas inconnu de la justice : il avait déjà été condamné pour violences conjugales.

Lors de son procès, il a admis avoir « recommandé » à sa victime de « manger autant de muesli » que possible « pour faire baisser le montant de l’indemnité ». Ce consommateur qui dit ne pas « manger de viande » estime avoir été « traumatisé par ce muesli aux protéines animales ».

Cette affaire « pas banale », selon le président du tribunal correctionnel de Rennes, ressemble donc à une « mauvaise blague » selon la procureure de la République. Mais elle a rappelé qu’une « extorsion sous la menace » est « punie de sept ans d’emprisonnement ».

Les juges se sont finalement contenté de quatre mois de prison avec sursis. Interdit de port d’arme pendant cinq ans, l’homme devra également payer une amende de 1 500 € au Trésor public et 2 500 € de dommages et intérêts à ses victimes.

IP (PressPepper)

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