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Le président du groupe présidentiel à l’Assemblée nationale propose des mesures drastiques pour provoquer une hausse globale des salaires dans l’Hexagone. Explications.
«Toute notre stratégie économique doit être tournée vers l’objectif de faire de la France le pays le plus prospère d’Europe» : dans un entretien aux Échos, ce dimanche, l’ancien premier ministre Gabriel Attal a tenu un discours combatif. Derrière cette annonce aux contours flous, le potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2027 a en tête des mesures radicales, qui touchent directement les fiches de paie des Français. Objectif : entraîner «un choc de 40 milliards d’euros de hausse des salaires».
Mais comment se matérialiserait concrètement ce «choc» ? Le Figaro fait le point.
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- Que propose Gabriel Attal ?
Dans son entretien accordé à nos confrères, Gabriel Attal indique qu’il souhaite «rapprocher le salaire net du brut». «Le salaire brut correspond à l’intégralité des sommes perçues par le salarié avant déduction des cotisations de sécurité sociale à sa charge, de la contribution sociale généralisée (CSG) et de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS)», rappelle l’Insee. Pour obtenir son salaire net, chaque salarié enlève ainsi en moyenne un quart de son salaire brut (23%). La moitié de ces prélèvements obligatoires servant à financer le système de retraite.
Un détail qui n’aura pas échappé au président du groupe Ensemble pour la République. Pour augmenter les paies, celui-ci préconise de supprimer «la part salariale de la cotisation vieillesse, ce qui permettrait peu ou prou un 13e mois pour les Français qui travaillent». De quoi rapprocher les chiffres français de ceux visibles Outre-Atlantique, espère Gabriel Attal : «Le salaire médian est à 2200 euros en France aujourd’hui, contre 3000 euros aux États-Unis. D’ici dix à quinze ans, nous pouvons porter notre richesse par habitant au niveau américain».
Dans les faits, la France fait partie des nations présentant un écart important entre le brut et le net. «On ne peut pas rester avec un écart aussi important entre le brut et le net , c’est une perte de compétitivité, d’attractivité, etc. La démarche est louable», reconnaît l’économiste du travail Erwann Tison. Cette différence avait notamment été rappelée par le directeur général de Michelin, en janvier dernier. «C’est normal qu’en France les salariés râlent», avait alors affirmé Florent Menegaux.
- Combien pourrait-on gagner en plus ?
Le calcul est, en l’état, difficile à faire, mais cela pourrait représenter plusieurs centaines d’euros par mois. Il est toutefois possible d'approximer ce qu'un salarié du privé payé 2500 euros nets avant impôt par mois en 2025 aux taux de cotisations actuel, pourrait gagner en cas de suppression de la part salariale des cotisations vieillesse.
«Cela représenterait une augmentation de ce net avant impôt de 229 euros par mois. Il y aurait une augmentation supplémentaire de 99 euros par mois en cas d'abandon de la part salariale des cotisations Agirc Arrco (soit 328 euros au total, NDLR)», selon Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Autant de revenus que l’ancien premier ministre espère redistribuer aux salariés, pour augmenter leur pouvoir d’achat, donc.
- Comment financer cette mesure choc ?
C’est là que le bât blesse, car toute baisse des cotisations doit ensuite être financée. «Une chimère, selon Erwann Tison. Sans solution financée et sans études d’impact sérieuses, cette réforme ne peut pas être crédible», souligne-t-il. Pour remplacer ces fonds, l’ancien premier ministre évoque de son côté une augmentation de la TVA qui serait «affectée à 100% à l’amélioration de la rémunération des salariés». Ce qui reviendrait à appliquer une TVA sociale. Une mesure qui couve de longue date.
En mars 2024, Bruno Le Maire plaidait pour une bascule des cotisations sur la consommation pour «valoriser le travail», dans son essai La voie française. «Dans les années 1960, on pouvait doubler son niveau de vie en une quinzaine d’années par le travail : dans les années 2020, il faut plus de 70 ans», déplorait alors l’ancien ministre de l’économie. Le report des cotisations retraites sur la TVA serait-il la solution ? «Il faut aussi évaluer l’impact réel d’une telle réforme, car une augmentation de la TVA entraînerait forcément une baisse de la consommation», rappelle Erwann Tison pour qui le flou actuel de la proposition rend le tout caduc. «En l’absence de transparence et de plan crédible, c’est la confiance des marchés qui est en jeu», tranche-t-il.
L’enjeu est de taille, alors que l’endettement de la France poursuit sa course et s’élève à 3345,8 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2025, et que le gouvernement prépare un plan massif d’économie qui sera présenté le 15 juillet. «Si on ajoute ces 40 milliards de hausses de salaire à l’effort budgétaire déjà avancé par le gouvernement, l’objectif réel est de réaliser 80 milliards d’euros d’économies», observe Erwann Tison. Un chiffre colossal.