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Le Nouveau-Brunswick est la province qui investit le moins dans les arts par habitant. Un sous-financement du secteur, qui contribue à l’exode des artistes acadiens, selon une association artistique.
Collectivement, les gouvernements provinciaux et municipaux investissent 55 $ par habitant dans la culture au Nouveau-Brunswick. Il s’agit du pire ratio du pays.
La moyenne des provinces est de 141 $. Le Québec trône au sommet du palmarès avec 268 $ d’argent public par habitant.
C’est presque inexplicable que l’on puisse dépenser aussi peu quand on connaît l’importance que les arts et la culture ont, s’insurge Carmen Gibbs, la présidente de l’Association acadienne des artistes professionnel.le.s. (AAAPNB).

La directrice générale de l'AAAPNB, Carmen Gibbs, déplore la financement du secteur culturel dans la province. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Interrogée à savoir quel message cela envoie aux artistes, elle juge que celui-ci est assez clair : et bien qu’il faut qu’ils déménagent au Québec!, peste-t-elle. Selon elle, cela touche principalement les jeunes artistes qui quittent souvent la province pour sa voisine.
C’est difficile de contrer ce message-là, parce que c’est financier, c’est mathématique.
Selon elle, il faudrait que la province se donne l’objectif d’atteindre la moyenne canadienne.
Se permettre de rêver
Ces données sont tirées d’une publication de Statistiques Canada de novembre 2024. Mais ce n'est que tout récemment qu'elles ont attiré l’attention sur les réseaux sociaux à la suite d’un article de Hill Stratégies. L'entreprise de recherche ontarienne a fait l’exercice de comparer les investissements en culture par la population des provinces.
L'artiste acadien Gabriel Robichaud s'est indigné de la situation sur sa page Facebook. En entrevue à Radio-Canada, il poursuit son raisonnement. Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’on passe à côté du bateau, affirme l’artiste multidisciplinaire, à la vue de ces données.
Selon lui, l’apport des arts est exponentiel pour le développement d’une identité au Nouveau-Brunswick et en Acadie.
Le sous-financement crée un obstacle aux ambitions artistiques acadiennes et les empêche de grandir parce qu’on ne se donne pas les moyens de développer le plein potentiel de ce qu’on est capable d’achever ici.
On est limités par ce manque chronique.
Je pense que l’excuse de dire que parce qu’on est plus petit, qu'il y a moins de marché et moins d’intérêt est fausse parce que même avec un sous-financement nos artistes rayonnent.

Gabriel Robichaud estime que la province ne « se donne pas les moyens de développer le plein potentiel des artistes locaux ». (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Gilles Landry
Par courriel, l’artiste Isabelle Cyr, qui partage son temps entre le Nouveau-Brunswick et le Québec, souligne qu’avec l’adoption d’un statut de l’artiste annoncé par le gouvernement Holt cette année, est un pas important qui est en voie d’être franchi. Je crois sincèrement que le Nouveau-Brunswick va mieux comprendre l’importance et la "rentabilité" d’une culture vibrante et en santé.
Elle contextualise également la comparaison entre les deux provinces.
Au Québec, quoiqu’il y ait encore du chemin à faire, on parle d’une "industrie culturelle". Au Nouveau-Brunswick, on est à l’étape de reconnaître le statut des artistes.

L’artiste multidisciplinaire Isabelle Cyr, en entrevue avec Radio-Canada Acadie, le 26 mars 2024.
Photo : Radio-Canada
Il est certain que la population est plus dense au Québec et qu’un budget du gouvernement québécois alloué à la culture vient favoriser l’industrie culturelle. Mais comme la demande est plus forte, il faut savoir que plusieurs se retrouvent aussi sans soutien financier.
La ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture, Isabelle Thériault, ne s’est pas rendue disponible pour une entrevue.