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Leemage via AFP
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Alors que plusieurs enseignants ont récemment tiré la sonnette d’alarme à la suite d’une série d’incidents graves, révélateurs de conditions de travail éprouvantes et sources de souffrances au sein du corps enseignant, Iannis Roder, directeur de l’observatoire de l’Éducation de la Fondation Jean-Jaurès, souligne l’urgence de reconnaître leur sentiment d’abandon, en particulier de la part de l’institution.
Dans une lettre publiée dans Marianne, un enseignant du lycée Lucie Aubrac exprimait sa désolation quant à la situation préoccupante du corps professoral. Il y dénonçait la dégradation continue des conditions de travail, les menaces croissantes visant les enseignants, le manque criant de reconnaissance ainsi que les multiples formes de violence auxquelles ils sont confrontés. Il mettait en lumière un abandon progressif de la part de l’État et de l’institution. Marianne est allé à la rencontre de Iannis Roder, directeur de l’observatoire de l’Éducation de la Fondation Jean Jaurès.
Marianne : Comment expliquez-vous le malaise profond que traverse aujourd’hui le corps enseignant ?
Iannis Roder : Il est essentiel d’écouter les enseignants et de prendre en compte l’expression multiple de leur mal-être, qui révèle un sentiment profond de solitude : seuls face à leur classe, à la violence, parfois à la remise en cause de leur autorité, notamment par certains parents. Alors que le ministère semble prendre en compte la violence qui touche l’école, le sentiment d’abandon par l’institution est particulièrement préoccupant. La société actuelle, marquée par l’hyperconsommation et l’individualisme, tend à réduire l’enseignement à une simple prestation de services. Dans ce contexte, les enseignants ne sont plus perçus comme des acteurs de la construction citoyenne, mais comme de simples distributeurs de savoirs. Il y a, de la part d’une partie des élèves et des familles, une incompréhension du rôle fondamental de l’école républicaine. Ce déficit de reconnaissance alimente un climat de défiance, voire de menace, à l’égard des enseignants, auquel il est urgent de répondre.