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Prise de conscience chez les promoteurs de mégaprojets d’hydrogène vert à Terre-Neuve. Rassemblés sur une même scène lors du congrès énergétique Energy NL, mercredi à Saint-Jean, les directeurs de six entreprises ont reconnu que l’avenir de leur secteur naissant reste incertain, faute d’acheteurs.
En 2023, en 2022, les gens disaient que la planète entière serait alimentée par l’hydrogène, soutient Karlis Povisils, notant que les anciennes projections très optimistes sur la demande ainsi que les calendriers de construction trop ambitieux étaient surtout le résultat d’exubérance irrationnelle et de battage publicitaire.
Associé à Copenhagen Infrastructure Partners, une entreprise danoise qui vise à construire un parc éolien de 5 gigawatts sur l’isthme de la péninsule d’Avalon, il est toutefois optimiste. Les gens se sont calmés depuis et je pense que c’est très bien. Les joueurs qui restent sont les plus sérieux.
Si les six compagnies proposent de construire à Terre-Neuve des usines de production d’hydrogène vert alimentées notamment par des parcs éoliens géants, toute décision sur la construction dépend de la signature d’accords d’enlèvement, soit des contrats où un client s'engage à acheter la production totale ou partielle à un prix et à des conditions prédéterminés.
Montagnes russes
Frank Davis, directeur pour le Canada chez le géant américain d’énergies renouvelables Pattern Energy, estime que la création de l’industrie de l’hydrogène vert, c’est-à-dire de l’hydrogène produit en utilisant seulement de l’énergie renouvelable, s’avère un marathon plutôt qu’un sprint.
Celui dont l’entreprise vise à construire un parc éolien de 300 mégawatts dans le sud de la péninsule d’Avalon souligne les hauts et les bas des dernières années, notamment l’élimination par l’administration Trump des crédits d’impôt sur l’hydrogène vert. Ceux-ci devaient générer un énorme marché pour l’hydrogène vert, ainsi que des incitatifs pour les gros joueurs industriels cherchant à décarboner leurs activités.
Il y a énormément d’instabilité sur le plan des politiques publiques aux États-Unis, se désole-t-il.
Ravi Sood, le président d’EVREC, une compagnie qui veut construire 300 éoliennes dans le centre de Terre-Neuve et une usine de production d’hydrogène à Botwood, affirme toutefois que la décision du gouvernement américain a torpillé de nombreux projets aux États-Unis, une situation qui pourrait profiter aux compagnies canadiennes, selon lui.

Frank Davis est directeur pour le Canada chez le géant américain d’énergies renouvelables Pattern Energy, qui vise à construire un parc éolien de 300 mégawatts dans le sud de la péninsule d’Avalon, à Terre-Neuve. Il a fait le point sur le projet le 4 juin 2025 au congrès Energy NL, à Saint-Jean.
Photo : Radio-Canada / Patrick Butler
Ça veut dire que si vous êtes un acheteur, vous avez désormais moins de projets auxquels vous pouvez acheter de l’hydrogène, soutient-il. Ça me va très bien.
Jeff Murphy, vice-président à North Atlantic, une entreprise terre-neuvienne qui propose un parc éolien de 1,1 gigawatt ainsi qu’un nouveau terminal d’expédition sur l’isthme de la péninsule d’Avalon, croit pour sa part qu’il n’est pas surprenant qu’il faille plus de temps pour trouver des clients.
Il faut se rappeler qu’il s’agit d’un nouveau marché et que nous essayons de faire quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant. Le transport de grandes quantités d'hydrogène à travers l'océan est un défi et il est coûteux, observe-t-il.
Ce qui compte, au final, c’est de signer des accords d’enlèvement, ajoute Karlis Povisils, précisant que Copenhagen Infrastructure Partners prendra probablement une décision finale sur la construction en 2029. Il faut arriver à un prix que les acheteurs sont prêts à payer. C’est ce qui nous permet d’investir dans la construction.
Contrats possibles avec Hydro Terre-Neuve-et-Labrador
Copenhagen Infrastructure Partners et Pattern Energy sont parmi les entreprises qui souhaitent fournir de l’énergie éolienne à Hydro Terre-Neuve-et-Labrador, qui cherche à collaborer avec le secteur privé pour augmenter de 400 mégawatts la production d’éolienne sur l’île. Un appel d’offres devrait être lancé sous peu.
En obtenant un contrat avec la société de la Couronne, Frank Davis estime que des compagnies comme la sienne pourront procéder à la construction de leurs premières éoliennes avant même de signer un premier accord sur la production d’hydrogène.
On pourra lancer la construction beaucoup plus tôt que s’il fallait attendre des clients en Europe, affirme-t-il.
Si on commence par l’éolien, le chemin vers l’hydrogène devient beaucoup plus évident, renchérit Richard Hugh, directeur financier à World Energy GH2, une entreprise qui a annoncé en novembre qu’elle allait revoir ses plans, faute d’acheteur.
World Energy GH2, dont le projet est le seul à avoir obtenu le feu vert du ministère provincial de l’Environnement et du Changement climatique, a expliqué qu’elle abandonnait pour le moment son projet d’usine d’hydrogène vert, à Stephenville dans l’ouest de l'île.
La société promet toujours de construire jusqu’à 600 éoliennes, notamment dans la péninsule de Port-au-Port, mais affirme que l’énergie pourra dans un premier temps aider à alimenter la production de carburants de synthèse et les centres de données.