Le 20 mai, le constructeur automobile japonais Honda Motor Co. a déclaré qu’il allait réduire ses investissements dans les voitures électriques en raison du ralentissement de la demande et qu’il se concentrerait plutôt sur la fabrication de voitures hybrides, dont la demande est en forte croissance.
Honda a déclaré dans un communiqué qu’« en raison du récent ralentissement du marché », il abandonnera son objectif précédent, à savoir que les voitures électriques (VE) représentent 30 % de ses ventes mondiales de voitures d’ici 2030.
« L’environnement de l’industrie automobile change jour après jour. L’incertitude de l’environnement commercial augmente, notamment en raison du ralentissement de l’expansion du marché des VE attribuable à plusieurs facteurs, y compris aux changements dans les réglementations environnementales », a expliqué Honda.
La société a également indiqué qu’elle continuait à croire que les voitures électriques étaient « la solution optimale pour atteindre la neutralité carbone des voitures de tourisme », et qu’elle allait « poursuivre les initiatives entreprises pour se préparer à la future transition vers les voitures électriques au moment opportun ».
Mardi, le PDG de Honda, Toshihiro Mibe, a annoncé lors d’une conférence de presse : « Il est vraiment difficile de décoder le marché, mais pour l’instant nous pensons que les VE représenteront environ un cinquième du parc automobile d’ici [2030]. »
Le 13 mai, M. Mibe a laissé entendre que son entreprise serait contrainte de reporter de deux ans certains investissements à grande échelle au Canada, car le marché des VE avait « ralenti plus que prévu ».
Les pourparlers entamés à la fin de l’année dernière en vue de fusionner les activités de Honda et de son rival japonais Nissan, ainsi que celles du plus petit constructeur automobile Mitsubishi, ont pris fin au début de l’année.
Dans le cadre du plan industriel national de l’État-parti chinois, connu sous le nom de « Made in China 2025 », le régime vise à dominer la fabrication mondiale des produits manufacturés de haute technologie. La technologie des batteries pour voitures électriques est l’une de ces industries stratégiques.
La Chine dispose actuellement d’un plan de développement de quinze ans pour l’industrie des voitures à énergie nouvelle, qui s’étend jusqu’en 2035, après un premier plan de huit ans mis en œuvre de 2012 à 2020. L’intégration profonde dans la chaîne d’approvisionnement mondiale est soulignée dans la section « principes fondamentaux » de ce plan.
Au début du mois, l’Union européenne (UE) a accepté d’assouplir ses objectifs en matière d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) pour les voitures et les camionnettes neuves, ce qui donnera aux constructeurs automobiles plus de temps pour se conformer à la réglementation.
La législation européenne stipule qu’à partir de 2035 toutes les nouvelles voitures mises sur le marché ne pourront plus émettre de CO2, ce qui rendra illégale la vente de nouvelles voitures à moteur à combustion interne alimentées par des combustibles fossiles sur les marchés de l’UE.
Les constructeurs automobiles européens avaient mis en garde que les objectifs en matière d’émissions de CO2 conduiraient à des amendes considérables, menaçant l’investissement, l’emploi et la compétitivité.
À partir du 1er janvier 2025, les objectifs de l’UE prévoyaient une réduction de 15 % des émissions de CO2 pour les voitures et les camionnettes neuves par rapport aux niveaux de 2021.
La Commission européenne a proposé d’autoriser les constructeurs automobiles à atteindre ces objectifs sur la base de leurs émissions moyennes pendant la période 2025-2027 plutôt que sur la seule année en cours – un changement qu’elle vient d’adopter.
Le ministre italien de l’Énergie, Gilberto Pichetto Fratin, a critiqué cette politique au début de l’année dernière lors du forum TEHA à Cernobbio, en Italie, en disant que « l’interdiction en 2035 des nouvelles voitures à moteur à combustion est absurde et doit être révisée ».
Volkswagen a annoncé en 2024 qu’il envisageait pour la première fois de fermer des usines en Allemagne face à la pression croissante exercée par les voitures électriques chinoises moins chères.
Ce constructeur automobile vise à réaliser 11 milliards de dollars d’économies d’ici 2026 pour assurer la transition vers les voitures électriques.
Certains hommes politiques ont demandé que l’interdiction des moteurs à combustion interne soit complètement annulée.
Dans une interview accordée le 16 avril au Financial Times, Manfred Weber, président du groupe du Parti populaire européen – le plus grand groupe politique du Parlement européen – a déclaré que les gens devraient être autorisés à acheter des voitures à essence et diesel tant que les émissions de carbone sont compensées.
« J’utilise un moteur à combustion classique, avec un carburant classique, mais je paie ensuite pour stocker le CO2 dans le sol, c’est probablement un modèle opérationnel pour l’avenir », a-t-il fait remarquer.
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