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Pour Le Figaro Magazine, Sylvain Tesson, Patrice Franceschi, Arnaud de La Grange, Olivier Frébourg et Jean-Christophe Rufin ont commenté de célèbres clichés.
La pêche à Pénestin, une photo de Robert Doisneau, par Sylvain Tesson
Doisneau a pris cette photo sur une plage du Morbihan, en 1956. Un siècle a passé depuis les baigneurs d’Eugène Boudin. Après la Seconde Guerre mondiale, on ne va plus aux bains de mer en robe à corset, ni en chapeau et veste noire avec sa chaise en osier. Les petits-enfants des impressionnistes se sont levés, ont quitté la Normandie, gagné la côte atlantique en file indienne. J’ai essayé d’imaginer leurs pensées, dans le genre « Delphine et Marinette en vacances », de gauche à droite.
La petite fille de tête : « Prendre l’air sera mon métier. »
Le garçon à l’épuisette : « Coquil lages et crustacés : pourvu qu’ils ne s’enfuient pas. »
À lire aussi Sylvain Tesson, écrivain de la fuite, de l’affût et de la fusion
Le petit enfant, troisième du rang : « Mon royaume pour un ballon ! »
L’enfant au parasol : « Je suis le porte-drapeau des armées de l’été. »
La bouée canard : « Dans cinquante ans, je rejoindrai l’océan de plas tique. »
Celui qui ferme la marche : « Je ferme la marche, c’est donc moi qui commande. »