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Histoire – 7 juillet 1456 : Jeanne d’Arc n’est plus une sorcière mais une martyre, redevenue depuis une figure politique embarrassante

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Par Eric de Mascureau

Il ne s’agissait pas seulement de réhabiliter la Pucelle : c’était l’honneur du royaume de France qui était en jeu.

Le 7 juillet 1456, au cœur d’une France sortant à peine de plus d’un siècle de guerre contre l’Angleterre, une sentence solennelle fut rendue : le procès de Jeanne d’Arc, tenu en 1431, était enfin déclaré nul et scandaleux. Vingt-cinq ans après l’exécution de la Pucelle d’Orléans, brûlée vive sur la place du Vieux-Marché de Rouen, l’Église reconnaissait publiquement que cette jeune fille n’était ni une hérétique ni une sorcière, mais bel et bien la victime d’un jugement politique, dicté par les intérêts anglais et leurs alliés cléricaux. Ce procès en réhabilitation, voulu par le roi Charles VII, fut ainsi un événement fondamental dans l’affirmation de la monarchie française. Il ne s’agissait pas seulement de laver la mémoire d’une héroïne : c’était l’honneur du royaume tout entier qui était en jeu.

Pauvre Jeanne

Lorsque Jeanne fut condamnée au bûcher en 1431, Charles VII était roi, certes, mais surtout un roi sacré grâce à elle. En effet, c’est bien la Pucelle, en traversant la France à la tête des armées royales, qui avait ouvert la voie vers Reims et permis au « gentil dauphin » d’être sacré. Pourtant, après la capture de la petite bergère de Domrémy, le roi garde un silence pesant et ne cherche pas à la faire libérer. Il subit alors l’influence de ses conseillers qui ne voient en Jeanne qu’un obstacle à de possibles négociations diplomatiques et pacifiques avec l’Angleterre. À cela s’ajoute également le fait que l’échec du siège de Paris a affaibli l’armée française et l’idée de marcher sur Rouen pour délivrer Jeanne paraît irréaliste.

Après sa mort, rouvrir le procès de 1431 revenait aussi à raviver des tensions inutiles avec Albion. Cependant, une fois la guerre de Cent Ans presque achevée et les Anglais chassés du sol français hormis Calais, Charles VII se voit enfin libre d’affirmer sa légitimité à régner, en rétablissant la vérité : non, il ne doit pas sa couronne à une envoyée du Malin, mais bel et bien à une servante de Dieu.

Un procès minutieux pour une cause sacrée

En 1449, la ville de Rouen est reprise aux Anglais. Symboliquement, Charles VII annonce son souhait de voir la Pucelle réhabilitée. Pour y arriver, il sollicite le pape Calixte III pour qu’un procès en révision soit autorisé. Celui-ci accepte et confie l’enquête à plusieurs juges, dont le dominicain Jean Bréhal, inquisiteur de France. L’objectif est alors de démontrer que le procès conduit par l’évêque Pierre Cauchon était entaché d’irrégularités.

Plusieurs centaines de témoins sont entendus, parmi lesquels les frères et la mère de Jeanne, ses compagnons d’armes, des habitants de Domrémy, des clercs, des notables. Tous parlent d’une jeune fille pieuse, courageuse, loin de l’image de l’hérétique et de la sorcière que les Anglais donnèrent de Jeanne. Le procès de 1431 est également examiné en détail et révèle les nombreuses malices utilisées pour faire condamner la Pucelle.

Ainsi, le 7 juillet 1456, au palais archiépiscopal de Rouen, la sentence solennelle tombe. Le tribunal proclame alors : « Nous disons, prononçons, décrétons et déclarons lesdits procès et sentences remplis de dol, de calomnie, d’iniquité, d’inconséquences et d’erreurs manifestes, tant en fait qu’en droit ; disons qu’ils ont été, sont et seront, ainsi que l’abjuration susdite, leur exécution et tout ce qui a suivi, nuls, non avenus, sans valeur ni effet […] Déclarons que ladite Jeanne […] [n’a], à l’occasion de ce procès, contracté ni encouru aucune note ou tache d’infamie. » Pour marquer ce geste de justice posthume, il est ordonné qu’une croix soit placée « au lieu même où ladite Jeanne a été suffoquée par une flamme cruelle et horrible […] pour la perpétuelle mémoire de la défunte ».

La justice divine se lie à la légitimité royale

En 1431, en brûlant Jeanne d’Arc, les Anglais et leurs alliés espéraient ainsi plus que tuer une jeune femme : ils voulaient entacher le sacre royal d’un soupçon d’hérésie. En effet, si celle qui avait guidé Charles VII était une envoyée du diable, une affabulatrice, alors son couronnement devenait illégitime. À l’inverse, si elle venait véritablement de la part de Dieu, c’étaient toutes les prétentions anglaises sur le trône de France qui s’effondraient.

La réhabilitation de 1456 rétablit donc plus qu’un honneur : elle confirme la légitimité divine du pouvoir royal français, rend à Jeanne sa pureté de martyre et transforme une figure politique embarrassante en un symbole sacré. La justice divine se liait ainsi à la légitimité royale.

Il fallut pourtant attendre près de cinq siècles pour que cette reconnaissance devienne canonique. En 1920, sous Benoît XV, Jeanne d’Arc est enfin canonisée et déclarée sainte de l’Église catholique. Elle devient alors patronne secondaire de la France, aux côtés de saint Michel, sainte Thérèse de Lisieux, Saint Louis et de tant d’autres figures merveilleuses de notre belle Histoire de France.

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