Le conseil municipal d’Halifax a adopté un plan de développement pour les années à venir, mais affirme qu'il ne peut rien faire contre les règles provinciales en matière de logement, que de nombreux habitants ont qualifiées d'« ingérence massive » du gouvernement provincial dans les affaires municipales.

Jeudi, les habitants se sont exprimés pendant plusieurs heures à l'hôtel de ville lors d'une réunion publique sur la nouvelle stratégie de planification municipale régionale.

Cette stratégie remplacera l'actuel plan régional de 2014 en modifiant une série d’arrêtés et de documents de planification dans la municipalité régionale d'Halifax.

Compte tenu de la croissance démographique inattendue de la capitale néo-écossaise, qui se situe entre 2 % et près de 4 % depuis 2021, la municipalité se prépare à franchir le cap du million de résidents d’ici 2050.

Le nouveau plan poursuit l'objectif de densification de la ville et vise à ce que 75 % des nouveaux aménagements soient réalisés dans les zones urbaines où existent des services d'eau, d'égout et de transport en commun.

On craint le développement dans les espaces verts

Lors de la réunion, de nombreux résidents ont fait part de leurs inquiétudes concernant les zones d'aménagement spécial, maintenant gérées par le gouvernement provincial, qui veut ainsi accélérer la construction de logements.

Les résidents se sont montrés particulièrement préoccupés par les zones situées dans les espaces verts actuels autour de Sandy Lake et de Blue Mountain-Birch Cove Lakes, où la création d'un parc urbain national est proposée.

Des citoyens s'inquiètent de voir des développements dans le secteur de Blue Mountain - Birch Cove Lakes. (Photo d'archives)

Photo : Irwin Barrett / Centre d'action écologique

Nous avons besoin que le conseil municipal défende ce que les habitants les supplient de sauvegarder - et qu'il s'oppose à l'ingérence massive de la province dans nos affaires municipales, a déclaré Jillian Ramsay, de l'Ecology Action Centre, à l'issue de la réunion.

Mme Ramsay affirme que le plan de la municipalité est affaibli par les zones de planification spéciale et les exigences minimales du gouvernement provincial en matière de planification.

Ces exigences, que Halifax doit adopter avant le 30 juin, comprennent l'autorisation de l’utilisation résidentielle dans la plupart des zones, la suppression des exigences en matière d'unités de chambres à coucher pour les bâtiments construits avant avril 2027, et l'autorisation de nouvelles formes de logement comme les conteneurs d'expédition ou les maisons modulaires.

Jillian Ramsay, de l'Ecology Action Centre, estime que les exigences imposés à Halifax par la province favoriseront l'étalement urbain.

Photo : Radio-Canada

Mais après les interventions des résidents, l'avocat municipal John Traves a déclaré au conseil que le ministre de la Croissance et du Développement avait reçu l'autorité légale de prendre des décisions en matière de développement dans la municipalité, y compris en ce qui concerne les zones de planification spéciale.

Toute mesure prise par Halifax qui entrerait en conflit avec ces décisions ne serait pas autorisée par la loi et serait donc annulée, a-t-il déclaré.

Le nouveau plan régional étend de 20 à 30 mètres la zone tampon autour des cours d'eau, des zones humides et du littoral, où aucun nouvel aménagement ne peut avoir lieu.

Le plan prévoit également que les projets commerciaux d'énergie solaire soient autorisés automatiquement dans certaines zones rurales.

D'après un reportage de Haley Ryan, de CBC