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Habile « Trouvère » futuriste

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L’Opéra de Québec réussit une nouvelle fois à nous impressionner positivement, avec une remarquable production d’Il Trovatore de Verdi, où quatre des cinq chanteurs principaux font leurs débuts à la compagnie.

La barre est haute pour le directeur ou la directrice artistique qui va succéder à Jean-François Lapointe à l’Opéra de Québec. Car les distributions, et les surprises en matière de direction musicale et d’originalité des spectacles, ont été de premier ordre. Au Québec, la capitale nationale est devenue logiquement la destination numéro un des amateurs d’art lyrique, non seulement parce qu’il est bien plus agréable d’entendre un opéra au Grand Théâtre qu’à Wilfrid-Pelletier, mais aussi parce que des spectacles comme Faust ou Lucie de Lammermoor on n’en a pas vu beaucoup à Montréal.

Mettre en scène « Le trouvère »

L’adage se confirme une fois encore ce printemps, d’autant que le défi de monter Le trouvère est nettement plus grand que de faire La bohème. Grosso modo vocalement, comme le dit l’adage depuis Toscanini, il s’agit d’aligner les quatre plus belles voix verdiennes du monde. En septembre 2022, l’Opéra de Montréal avait fait ce qu’il nous devait, en offrant l’affiche qu’il fallait réunir : Etienne Dupuis en Comte Luna face à Marie-Nicole Lemieux en Azucena (Nicole Car chantait Leonora et Luc Robert Manrico). Mais il n’y avait pas de spectacle (ce qui d’ailleurs permet de placer cet ouvrage sur la liste des opéras en version concert pour Rafael Payare à l’OSM).

Jean-Sébastien Ouellette, que Jean-François Lapointe avait déniché à l’occasion d’un mémorable Don Pasquale à l’Expo 67, prend prétexte des divers lieux indistincts de l’Espagne médiévale pour créer une saga tout aussi indistincte mais futuriste à références contemporaines populaires, tirant ses références dans divers films de science-fiction.

Grosso modo, Aliaferia, l’univers du Comte Luna (le bien nommé) est plongé dans une atmosphère bleutée parcourue de références à Star Wars, alors que la Biscaye d’Azucena est tout orangée façon Dune. Il y a quelques références plus précises, jusque dans les coiffures (la suivante Ines a la tête de Carrie Fisher en Princesse Leia) et maquillages.

Les bleus vont battre les oranges (ceux-ci représentent aussi la faction des rebelles d’Urgel sur Castellar) et, à la fin, la cheffe orange, Azucena, après avoir crié victoire parce que Manrico a été tué par son frère, plante le chef bleu, Luna, avec l’épée Star Wars. Ce n’était pas prévu au programme ni dans le livret, mais ça fait du bien à l’âme, tellement le type est l’un des plus odieux de l’histoire de l’opéra.

Superbes chanteurs

On a l’air de se moquer un peu, mais il n’en est rien. Tout cela est très plaisant, n’enlève rien du tout à l’opéra et amène quelques moments amusants pour grands enfants, comme l’arrivée du messager Ruiz en vaisseau qu’on a d’abord vu fendre le ciel. Si cela peut faire venir à l’opéra un autre public (pas assez d’après ce que nous avons constaté mardi) c’est tant mieux. Cela permet aussi de présenter une proposition originale et peu ruineuse en moyens, car tout se fonde sur des projections, éclairages et quelques accessoires, mais le décor proprement dit est minimal.

Sous la direction d’un chef appliqué à aider les chanteurs sans perdre le flux dramatique, le plateau est d’une grande qualité. Il est dominé par un somptueux ténor, Christophe Berry, qui a fait un quasi sans faute et possède la voix du rôle. Sa facilité étincelante fait plaisir à entendre après La bohème de Montréal.

La maturation de Hugo Laporte est très impressionnante. Il campe un Luna crédible de bout en bout, d’une très belle ligne de chant, avec un timbre rond, noble, maîtrisé. Irina Stopina n’est pas une Leonora tonitruante. Il est difficile de l’étalonner vocalement au début du spectacle. On comprendra à l’Acte IV qu’elle se préservait peut-être pour y apparaître à son meilleur. C’est une excellente chanteuse, même si ce n’est pas totalement notre type de voix dans ce rôle.

Pour une remplaçante de dernière minute, Elena Gabouri est une solide trouvaille, qui a chanté Azucena avec les graves du rôle et sans exagérations ou artifices. Petites déceptions pour Frédéric Caton et Émilie Baillargeon, dont nous attendions plus d’ampleur et de présence. Mais Verdi, on l’a dit, c’est un univers très particulier, « énorme ».

En tout cas on ne s’ennuie pas à ce Trouvère original, qui mérite le détour pour sa belle équipe, son jeune chef (un assistant et répétiteur qui a saisi sa chance), ses chœurs engagés et ses idées.

Christophe Huss était l’invité de l’Opéra de Québec.

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