La Chine a annoncé vendredi imposer dès samedi des taxes à l’importation de brandy européen, essentiellement du cognac français, ultime réponse à une procédure antidumping de l’Union européenne visant les véhicules électriques chinois. La Commission des tarifs douaniers «a décidé d’imposer des droits antidumping sur les importations de brandy originaires de l’UE à partir du 5 juillet 2025», a déclaré le ministère chinois du Commerce dans un communiqué.
Les taxes s’appliqueront au brandy conditionné dans des récipients de moins de 200 litres. Le ministère a tout d’abord indiqué que le taux le plus élevé serait imposé au géant français du cognac Hennessy, à hauteur de 34,9%. Les autres grandes maisons françaises du cognac, Rémy Martin et Martell, le seraient respectivement de 34,3% et 27,7%.
Finalement, les principaux exportateurs comme Hennessy, Rémy Cointreau et Martell, vont échapper aux taxes, auxquelles se substitueront des hausses de prix négociées, a-t-on appris vendredi auprès de l’interprofession. Ces augmentations proposées par certains producteurs ont été acceptées par le ministère chinois du Commerce. Il s’agit ainsi d’une issue «moins défavorable» saluée par le Bureau national interprofessionnel du cognac.
Lire aussi: Ce mois de juillet qui pourrait couler le cognacLa présidente de l’Assemblée nationale française Yaël Braun-Pivet, en visite en Chine la semaine dernière, avait pourtant dit espérer une levée «dans les jours qui viennent» des sanctions chinoises ciblant le cognac et l’armagnac.
Un quart du cognac français exporté en Chine
La Chine, qui reçoit à elle seule un quart des exportations de cognac français, devrait publier le même jour, samedi, les conclusions de son enquête antidumping sur les importations de brandys européens (eaux-de-vie de vin, essentiellement du cognac). Cette enquête menée en représailles à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Dans nos archives: Cognac et tête de porc, l’autre dossier chaud entre la France et la ChineCes mesures ont porté un coup en France à l’ensemble de la filière cognac, qui affirme perdre 50 millions d’euros par mois. Le 12 juin, la Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux avait indiqué que les négociations portaient sur une hausse de prix de 12 à 16% pour ces alcools, alors que Pékin envisageait d’augmenter ses droits de douane de plus de 30%. Depuis l’automne, des mesures temporaires imposent aussi aux importateurs de déposer une caution équivalente auprès des douanes chinoises.