Le projet prévoit également le transfert de l'aide humanitaire nécessaire – actuellement minimale – dès la conclusion de l'accord. Il stipule encore que le Hamas libérera les trente derniers otages à partir du moment où un cessez-le-feu permanent sera mis en œuvre. La Maison Blanche, qui a dit garantir ce plan en compagnie des autres médiateurs que sont l'Égypte et le Qatar, a déclaré jeudi qu'Israël avait accepté cette proposition de cessez-le-feu. Le Hamas a déclaré qu'il examinait le plan et qu'il réagirait d'ici ce samedi 31 mai.

Comme souvent, cette nouvelle proposition de trêve s'est accompagnée d'une série de déclarations bellicistes des éléments les plus extrémistes du gouvernement israélien. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir (extrême droite), partisan d'une solution radicale pour la bande de Gaza, a estimé ce vendredi qu'il était "temps d'y aller avec toute la force nécessaire" pour en finir avec le mouvement islamiste palestinien. Quant au ministre de la Défense, Israël Katz, il a fait part des intentions d'Israël de poursuivre l'offensive aussi en Cisjordanie, d'où il a envoyé vendredi "un message clair" au président français Emmanuel Macron : "Ils reconnaîtront un État palestinien sur le papier, et nous construirons ici l'État juif israélien sur le terrain".

Tragédie humaine et humanitaire

Outre ces velléités israéliennes, les arguments ne manquent pour hâter la fin des hostilités après quasiment vingt mois de guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Au terrible bilan humain (54 000 Palestiniens tués, dont 70 % de civils selon l'Onu) s'ajoutent des conditions humanitaires catastrophiques : le blocage quasi total d'une aide alimentaire urgente accentue la malnutrition dans la population, dont la totalité est désormais exposée aux risques de famine. Et ce, alors que moins de cinq pour cent des terres agricoles de Gaza sont désormais cultivables ou accessibles, selon un bilan satellitaire publié lundi par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Pourtant, les chances de voir l'accord aboutir restent réduites. Les profonds désaccords entre le Hamas et Israël, qui ont jusqu'ici empêché les précédentes tentatives de rétablir le cessez-le-feu rompu en mars, subsistent. Israël a en particulier insisté pour que le Hamas désarme complètement et soit démantelé en tant que force militaire et politique, et que les 58 otages encore détenus à Gaza soient restitués avant d'accepter de mettre fin à la guerre. Et le Hamas, qui avait déclaré que négocier une trêve n'avait plus "aucun sens" au lendemain de l'annonce par Israël d'un plan de "conquête" de la bande de Gaza, a rejeté la condition de rendre ses armes. Il a aussi exigé qu'Israël retire ses troupes de Gaza et s'engage à mettre fin à la guerre, qu'il a lancée par son attaque massive dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.