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The Metals Company rêve d'être la première entreprise à exploiter les minéraux critiques en eaux profondes internationales, mais des militants de Greenpeace rassemblés vendredi au siège de la société à Vancouver dénoncent ce projet.
L’océan n’est pas à vendre, lance Salomé Sané, l’organisatrice de la manifestation et chargée de campagne pour Greenpeace.
C'est profondément inquiétant, car les océans sont le bien commun de l'humanité et il n'y a aucun pays ou aucune entreprise qui ne peut s'approprier les océans. [... Il est d'autant plus inquiétant qu'une compagnie canadienne s'allie avec Donald Trump pour cela, déplore-t-elle.
Salomé Sané s’inquiète de l’impact de l’exploitation minière sur un écosystème encore épargné par l'activité humaine. Elle précise qu’il y a assez de minéraux critiques sur Terre pour ne pas les extraire de la mer.
L’entreprise canadienne souhaite tirer parti du rôle géopolitique croissant des minéraux critiques et du regain d’intérêt de l’administration Trump pour l'exploitation minière pour faire avancer son projet.

Salomé Sané est responsable de campagne nature et de biodiversité chez Greenpeace Canada.
Photo : Radio-Canada / Anaïs Elboujdaini
The Metals Company a demandé deux permis d’exploitation auprès de l’administration américaine fin avril.
Selon le PDG de The Metals Company, Gerard Barron, le choix des États-Unis est très clair.
[Les États-Unis] ont besoin d'un approvisionnement sûr et sécurisé en minerais essentiels [...] Ils sont déterminés à faire ce qui est dans l'intérêt de l'Amérique. Et bien sûr, ce dont nous avons besoin, c'est un ensemble de réglementations permettant aux États-Unis de faire progresser l'industrie.
Dans un décret présidentiel signé fin avril, Donald Trump indique vouloir faire des États-Unis un leader mondial dans l’exploitation minière des fonds marins.
Le président américain a d’ailleurs demandé à une agence gouvernementale d'accélérer l'octroi de permis aux entreprises pour l'exploitation minière dans les eaux internationales et territoriales américaines.
Actuellement, seule l'Autorité internationale des fonds marins, une entité indépendante, mais rattachée à l’ONU est chargée d’octroyer des permis d’exploitation minière en eaux internationales et de veiller à la protection des écosystèmes marins.
Gerard Barron explique que les impacts de l’exploitation minière en eaux profondes seraient minuscules par rapport à l’impact existant de la déforestation. Il indique que son entreprise a consacré près de 6 millions de dollars en recherche, notamment environnementale.
Il qualifie les membres de Greenpeace de terroristes environnementaux et se demande quelle autre alternative propose l'organisation militante.
Personne n'a contesté le fait que les ressources existent et que nous pouvons les récupérer, nous avons prouvé que nous pouvions le faire à l'échelle commerciale, nous avons prouvé que nous pouvions les déplacer à court terme et les transformer en métaux, ajoute-t-il.
Ce n’est pas parce que nous pouvons [miner en eaux profondes] que nous devrions le faire, estime le professeur en économie interdisciplinaire des océans et de la pêche à l’Université de la Colombie-Britannique, Rashid Samaili.
Il croit qu’au-delà du bénéfice financier, il faut examiner les coûts environnementaux, économiques et sociaux, de l’exploitation minière en eaux profondes.
Un écosystème peu connu
Sur son site, The Metals Company précise qu’elle souhaite exploiter 25 160 kilomètres carrés dans la zone Clarion Clipperton, en plein océan Pacifique entre Hawaii et le Mexique, entre 4000 et 6000 mètres de profondeur.
Mais pour M. Samailli, l’état de la recherche et de la connaissance sur les eaux profondes et leurs écosystèmes est à l'état embryonnaire.
Compte tenu de la complexité et du manque de connaissances, beaucoup d'entre nous dans ce secteur pensent que nous en savons plus sur la Lune que sur les endroits qu'ils veulent explorer. Dans mon esprit, je vois les profondeurs de la mer. Les animaux sont très fragiles. Certains vivent plus longtemps que vous et moi ou même nos grands-parents.
J'ai parfois l'impression que certains d'entre nous sont trop désireux de tout prendre partout en même temps. Nous devons trouver un équilibre entre nos besoins et ceux de la nature, ajoute-t-il.
Dans le cadre de la manifestation, Greenpeace demande au gouvernement Carney deréitérer la position d'Ottawa en faveur d’un moratoire et de dénoncer le comportement d’une entreprise canadienne.
Le professeur appuie aussi un moratoire pour donner aux États-Unis le temps d’en apprendre plus.