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Goldnadel : «En matière d’insécurité, la gauche veut casser le thermomètre pour faire tomber la fièvre»

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FIGAROVOX/CHRONIQUE - Quarante députés de gauche ont déposé, le 25 juin, un amendement visant à modérer le traitement des faits divers dans les médias publics. Notre chroniqueur y voit une tentative de masquer le réel.

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il a publié récemment Journal d’un prisonnier (Fayard, 2025). Il est également président d’Avocats sans frontières.


Depuis des lustres, j’écris que l’extrême gauche, qui voulait autrefois interdire l’interdiction, est devenue le censeur en chef. Ayant perdu la bataille des idées sous les coups de boutoir de la cruelle réalité, elle rêve désespérément de la cacher et de museler ceux qui osent la montrer. Les montreurs du réel cruel sont présentés comme les ennemis de l’espèce humaine. Elle maudit les médias «d’extrême droite» et vomit la fâcheuse sphère. Jusqu’à présent, ses malédictions et ses vomissures se cantonnaient à des incantations relativement impuissantes.

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Elle y arrivait en partie, mais ce n’était pas suffisant pour les autorités d’occultation afin d’empêcher la tragique réalité d’émerger, en raison tant des réseaux sociaux que de certains journaux ou certaines chaînes d’information continue. C’est dans le cadre de cette impuissance confinant au désespoir que des députés d’extrême gauche, avec une candeur insolente autant que confondante, ont eu l’effronterie de soumettre au Parlement démocratique un projet de censure indécente.

Le 25 juin, et dans l’indifférence complice de la presse gauchisante, plusieurs parlementaires du groupe écologiste et social, comprenant des notables notoires comme Clémentine Autain, Alexis Corbière, Sandrine Rousseau et François Ruffin, ont déposé un amendement dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la réforme de l’audiovisuel public. Cet amendement vise à modifier un article du projet pour demander de «mener une réflexion éditoriale sur la place qu’occupent les faits divers dans la couverture de l’actualité».

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L’objectif principal de cet amendement est de limiter ce que ces députés qualifient d’« instrumentalisation » des faits divers à des fins politiques, notamment par des médias ou des figures politiques associées à l’extrême droite. Les députés estiment que la couverture médiatique excessive ou biaisée des faits divers, tels les meurtres de Lola (Paris, 2022) et de Thomas (Crépol, 2023), a été utilisée pour promouvoir des discours sécuritaires, racialisants ou anti-immigration, notamment à travers des termes comme «francocide» (utilisé par Éric Zemmour) ou «ensauvagement» (associé à Gérald Darmanin). Selon ces députés, ces faits divers sont devenus des «armes courantes dans les luttes politiques et idéologiques», alimentant des « paniques morales » et polarisant le débat public.

L’amendement propose que les médias publics adoptent une approche plus neutre et réfléchie dans leur traitement des faits divers, pour éviter de relayer des visions du monde «réactionnaires, sécuritaires et racistes»… On songe évidemment à Orwell : «Le Parti vous disait de rejeter le témoignage de vos yeux et de vos oreilles. C’était son ordre final et le plus essentiel.» L’on pense aussi à un médecin fou qui voudrait casser le thermomètre pour faire tomber la fièvre. La réalité cruelle de l’immigration sacrée et de l’insécurité insécable qu’elle sécrète explose : rendons-la secrète !

Mais l’extrême gauche — c’est sa marque — a l’esprit sélectif. Il y a diverses réalités à cacher comme de vulgaires faits divers, mais d’autres faits à exhiber comme des faits de société. C’est ainsi que MM. Ruffin et consorts n’ont pas regretté de voir évoquer un assassinat dans une mosquée en le présentant immédiatement comme le résultat de l’islamophobie montante de la société française raciste. Et tant pis si c’est plus compliqué, puisque l’assassin se révèle atteint de démence. La mort de Nahel, tué par un policier à la suite d’un refus d’obtempérer suivi par des émeutes violentes, ne paraît pas non plus à ranger, pour nos censeurs, dans la catégorie des faits divers à surtout ne pas exploiter pour cause de danger d’instrumentalisation.

Des néologismes comme le terme de « féminicide » pour illustrer les agressions mortelles de femmes, considérées cette fois sans barguigner comme faits de société, semblent moins heurter nos linguistes pointilleux mais à lexicologie variable

Gilles-William Goldnadel

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Pas davantage les affaires Théo ou encore Adama Traoré, qui semblent plus compliquées et qu’un esprit chagrin pourrait penser avoir été exploitées de manière un peu exagérée. Mais nos députés n’ont pas l’air d’en être dérangés. De même, des néologismes comme le terme de « féminicide » pour illustrer les agressions mortelles de femmes, considérées cette fois sans barguigner comme faits de société, semblent moins heurter nos linguistes pointilleux mais à lexicologie variable.

Enfin, nos parlementaires sont vraiment injustes de faire la leçon à l’audiovisuel de service public. Il ne se passe pas de semaine sans que l’auteur de ces lignes ne le morigène sur X, pas forcément injustement, pour précisément dissimuler tel fait qui semble déranger une vision du monde qui ne lui semble pas idéologiquement très éloignée de celle de nos parlementaires précités. C’est en tout cas sur ce service public que deux journalistes-essayistes sont venus expliquer doctement, précisément touchant à l’affaire Thomas, que le racisme antiblancs n’existait pas et n’était qu’une pure invention fantasmatique de l’extrême droite abhorrée.

C’est encore sur ce même service public que Patrick Cohen a dû être rappelé à l’ordre par l’Arcom le 16 avril 2024 pour avoir donné, le 28 novembre 2023 sur France 5, un avis un peu définitif sur cette affaire de Crépol encore judiciairement en cours, où il semblait non seulement récuser définitivement tout racisme antiblanc, mais encore parlait avec légèreté des jeunes du quartier de la Monnaie qui se seraient rendus au bal (armés de couteaux) pour « s’amuser et draguer des filles ».

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Selon lui, l’altercation aurait éclaté parce qu’un participant au physique de rugbyman aurait insulté l’un de ces jeunes. M. Cohen a reconnu le lendemain de son éditorial un manque de nuance, mais que son objectif était précisément de contrer les récupérations politiques, notamment celle de «l’extrême droite» qui présentait le drame comme un acte contre des blancs. Voilà qui paraît parfaitement conforme à la vision de nos députés-censeurs et qui rend assez injustes et inutiles leurs exigences à l’égard d’un audiovisuel public d’une parfaite correction politique.

Plus profondément, et au-delà du caractère insupportable de leur demande de censurer le réel, coexiste quelque chose de pathétique. La peur panique de regarder le réel cruel sans lunettes déformantes. Un réel que leur idéologie a contribué à fabriquer, contre la volonté de la majorité des habitants de ce pays, en désarmant sa justice et en les obligeant contre leur volonté à un changement accéléré de sa population.

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La réalité les dérange, cachons-la, et présentons un village Potemkine plus décoratif à ces Français stupides, capables de prendre des faits divers banals pour la réalité infernale. Pour un peu, ils seraient capables de vouloir la modifier en votant pour les méchants. Mais on les voit arriver de trop loin avec leurs gros ciseaux : la censure du réel ne marche plus.

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