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La vidéo a été tournée ce mardi lors d'un nouveau séjour de Georges-Louis Bouchez au Maroc.
Elle doit être diffusée ce mercredi, et risque de faire du remous. Le président du MR y annonce le dépôt d'un texte au Parlement fédéral "qui visera à reconnaître la souveraineté internationale marocaine sur le Sahara, ainsi que le plan d'autonomie développé par le Maroc".
Le soutien du MR au caractère marocain du Sahara n'est pas une nouveauté. Il avait déjà été exprimé clairement l'an dernier, lors de la campagne électorale de 2024. En annonçant le dépôt d'un texte, le président du MR franchit toutefois une étape inédite. La région, en effet, est actuellement considérée comme un "territoire non autonome" par l'Onu. Le Maroc y prône une autonomie sous sa souveraineté exclusive. Un statut que la Belgique ne reconnaît pas, à l'instar de l'Onu – et au contraire de la France, de l'Espagne et des États-Unis.
"Il est aujourd'hui évident que la souveraineté et l'administration du Sahara occidental est effectivement et légitimement entre les mains du Maroc. J'ai eu l'occasion de me rendre à Laayoune, il y a trois ans, ainsi qu'à Dakhla, reprend Georges-Louis Bouchez. Et j'ai eu l'occasion de me rendre compte sur place que c'est une terre de développement, de paix et de stabilité politique. À travers cette démarche, j'espère rassembler une majorité des autres formations politiques pour pouvoir avancer, positivement, sans oublier certaines revendications des pays voisins (NdlR : le territoire est aussi revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie)."
Georges-Louis Bouchez s'est rendu ce week-end à Tétouan, dans le nord du Maroc, où il était invité par un groupe d'entrepreneurs belges (Ultra) à donner une conférence.
Le président du MR en a profité pour donner à sa visite un tour plus politico-diplomatique. Il a rencontré, à Rabat, le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, afin "d'évoquer notre coopération judiciaire et nos collaborations pour renforcer notre sécurité mutuelle".
Il a conclu son voyage par une amplification nette de son soutien aux revendications marocaines sur le Sahara.
Une stratégie à deux facettes
Cette démarche répétée s'inscrit en fait dans une stratégie à long terme des libéraux pour développer des liens avec le royaume du Maroc, et surtout, séduire les électeurs belgo-marocains. C'est la quatrième fois que le président du MR se rend sur les terres du roi Mohammed VI.
En 2023, cinq députés bruxellois MR s'étaient eux aussi rendus au Sahara occidental, à l'invitation du Maroc.
Cette stratégie marocaine du MR poursuit un double objectif.
Elle traduit d'une part la volonté du président du MR de développer des contacts avec un maximum de partis libéraux, ou de centre droit, dans différents pays du monde. Georges-Louis Bouchez souhaite donner au MR un rayonnement qui dépasse le cadre de la Belgique pour alimenter sa "guerre culturelle" contre la gauche.
C'est dans cette optique que doit se comprendre l'invitation récente de Gabriel Attal au 1er mai du MR, de même, donc, que la rencontre de Georges-Louis Bouchez avec Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), d'obédience libérale.
La Libre apprend par ailleurs à bonnes sources qu'une rencontre avec Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, serait en préparation.
Une visée électorale
Le second objectif de cette rencontre, et sans doute le principal, est électoral.
La communauté marocaine de Belgique compte des centaines de milliers de ressortissants. Leur poids électoral, en particulier à Bruxelles, est conséquent.
Lors de la dernière campagne électorale, le MR avait largement ouvert ses listes à des candidats issus de la diversité, et à la communauté belgo-marocaine en particulier.
Cette stratégie d'ouverture, toutefois, a connu un succès mitigé. Cinq députés d'origine marocaine ont certes été élus sur les listes bruxelloises ou fédérales du MR, mais aucun d'entre eux n'a bien performé sur le plan comptable.
La dynamique est très différente dans les partis de gauche, où plusieurs candidats d'origine marocaine ont réalisé de brillants résultats, comme Ahmed Laaouej (PS), Fouad Ahidar (Team Ahidar) ou encore Soulaimane El Mokadem (PTB), pour ne citer qu'eux.
Malgré une victoire indiscutable à Bruxelles, le succès mitigé de la stratégie d'ouverture à la diversité du MRUne virulente polémique
Une virulente polémique, qui s'est déroulée il y a moins d'un mois, n'a fait qu'illustrer les difficultés du MR à conquérir le "marché" des électeurs belgo-marocains, hautement stratégique dans la capitale.
Le président du MR avait en effet déclenché la colère d'une partie de la communauté marocaine de Belgique en pointant "des gens qui ont des maisons au Maroc et qui touchent des allocations sociales en Belgique". "C'est du racisme", avait fustigé le député fédéral Ridouane Chahid (PS). S'en était suivie une séquence durant laquelle les députés MR d'origine marocaine être violemment ciblés sur les réseaux sociaux, certains étant traités de "traîtres".
Des députés MR d'origine marocaine violemment ciblés après les propos de Bouchez : "Cette campagne contre nous, c'est le contraire de l'antiracisme"Par ses visites multiples, Georges-Louis Bouchez tente notamment de contrer ce narratif.
Le Montois reste convaincu que cette stratégie d'ouverture à la diversité sera, à long terme et malgré les critiques qu'elle a suscitées en interne, gagnante pour son parti. C'est dans cette logique que le président du MR tente de jouer sur la fibre patriotique des Marocains de Belgique. En leur parlant du Sahara occidental plutôt que de thèmes plus identitaires ou religieux plus sensibles (le voile, l'abattage rituel, etc.), il tente de se présenter comme un ami du Maroc et surtout, des électeurs belgo-marocains.
Alors que le MR bruxellois ouvre ses listes à une diversité inédite, certains grognent en internePour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.