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En la personne du général Vasyl Malyuk, l’Ukraine s’est trouvée un nouveau héros au lendemain de l’opération Toile d’araignée au cours de laquelle une hardie attaque de drones sur quatre bases russes en profondeur a détruit « un certain nombre » de bombardiers stratégiques de la flotte de la Fédération. Kiev avance 41 appareils partis en fumée – dont un tiers de la flotte stratégique – Moscou n’en reconnaît que 12, ce qui est déjà pas mal. Le chiffre exact doit se situer quelque part entre ces deux estimations. Comme l’affirme le dicton : en temps de guerre, la première victime est la vérité.
« C’est la personne dont tout le monde parle aujourd’hui, sans ne rien en savoir », souligne Tetyana Ogarkova, responsable du département international à l’Ukraine Crisis Media Center. « Depuis l’opération de dimanche, les Ukrainiens blaguent à son sujet affirmant qu’il faudrait l’envoyer en négociateur et que son silence suffirait à obtenir des concessions de Moscou ».
Nommé chef d’adjoint du SBU juste après le déclenchement, en 2022, de la guerre à grande échelle, Malyuk prend le contrôle de l’agence quelques mois plus tard suite au limogeage de son directeur Ivan Bakanov, un ami d’enfance de Zelensky, écarté par le président pour de graves défaillances durant l’invasion russe. Une fonction ensuite pérennisée en février 2023.
Vasyl Malyuk y a mené une véritable purge contre les espions russes qui lui a valu le surnom de « chasseur de taupes ». Avant sa nomination, Vasyl Malyuk avait déjà joué un rôle dans l’arrestation de plusieurs personnalités ukrainiennes pour trahison, dont le politicien Viktor Medvedchuk, proche de Poutine, ou bien encore l’ancien chef des services ukrainiens en Crimée, Oleh Kulinich.
À la tête de l’agence, il poursuit ce grand ménage, traquant les espions russes au sein des services mais également à travers toute l’Ukraine. En avril 2023, il déclare avoir identifié plus de 300 « traîtres » dont neuf au sein du SBU. Dernier en date : Dmytro Kozyura, colonel et chef du centre antiterroriste de l’agence, arrêté le 12 février 2025, soupçonné de haute trahison et d’espionnage pour le compte du Service fédéral de sécurité russe (FSB).
Également sous sa surveillance, l’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou (UOC-MP). Sous Vasyl Malyuk, le SBU a diligenté des dizaines d’enquêtes et de perquisitions visant des membres du clergé et ses dirigeants, aboutissant à plusieurs condamnations. Le 20 août 2024, le Parlement ukrainien a finalement adopté une loi interdisant les activités des organisations religieuses affiliées à l’Église orthodoxe russe. Une décision critiquée par de nombreuses institutions religieuses et ONG, jusqu’au pape François lui-même.
En bon chasseur de taupes, Malyuk a sans doute su lui-même placer les siennes au sein du FSB, les services spéciaux russes. Ce qui expliquerait le déroulement « sur un billard » de l’opération Toile d’araignée, d’une grande complexité logistique.
Pour Vasyl Malyuk, la traque des « taupes » russes ne se limite pas à l’Ukraine. En mars 2024, le général avait laissé entendre que ses services avaient mené des campagnes d’assassinats ciblés derrière les lignes « ennemies », y compris en Russie. Des déclarations qui lui avaient valu un mandat d’arrêt, délivré par un tribunal de Moscou, pour participation à des « actes terroristes ». « Vasyl Malyuk a remodelé le SBU pour en faire une organisation efficace dans la lutte contre l’espionnage, le terrorisme mais également capable de mener des actions à l’intérieur de la Russie », analyse le chercheur finlandais Ryhor Nizhnikau.
Vasyl Malyuk a également joué un rôle central dans plusieurs attaques longues distances en Russie menées par des drones. Le SBU a développé son propre modèle de USV (drone naval de surface) surnommé Sea Baby, utilisé notamment lors du raid contre le pont de Crimée, le 17 juillet 2023.
Au vu de la manière trop parfaite dont s’est déroulée l’opération Toile d’araignée ce dimanche, il paraît certain que le FSB souffre de la présence en son sein de nombreuses taupes ukrainiennes, voire otaniennes, qui obèrent son action. Les services russes ont manifestement besoin d’un décideur de la trempe d’un Malyuk, susceptible de faire le ménage dans leurs rangs avec la même efficacité.
Par ailleurs, si le SBU est capable de procéder à des assassinats ciblés en Russie – dernier en date, le 25 avril 2025, en plein Moscou, un attentat a coûté la vie au général Iaroslav Moskalik par l’explosion de sa voiture – on ne voit pas ce qui empêcherait son homologue russe de procéder à l’élimination de hauts dirigeants du régime kiévien. Du temps de l’URSS, on a connu un KGB autrement audacieux.
Henri Dubost