La Méditerranée élargie est un concept consolidé, voire « quasi dépassé », un espace géopolitique plus vaste que le seul bassin maritime, s’étendant vers l’est bien au-delà du canal de Suez, et vers l’ouest bien au-delà de Gibraltar. J’ai parlé de concept « quasi dépassé » car celui-ci devrait laisser place à la notion plus large de « Méditerranée globale », considérant la Méditerranée comme un espace qui aspire à devenir le protagoniste des interconnexions mondiales majeures entre l’Atlantique et l’Indo-Pacifique, comme l’a récemment affirmé la présidente du Conseil des ministres d’Italie, Giorgia Meloni.

C’est pourquoi les intérêts nationaux de l’Italie, et je crois aussi ceux de la France, s’orientent vers le flanc sud de l’Europe, une zone marquée par une fragilité répandue, propice à l’émergence de phénomènes déstabilisateurs, tels que le terrorisme d’inspiration djihadiste, les trafics illicites et, plus récemment, les menaces hybrides, perpétrées aussi dans la sphère…