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La situation à Gaza est indescriptible, mais nous devons continuer à essayer de dire la vérité, parce que le silence est synonyme de complicité et que le renoncement n’est pas une option. Car si nous ne parlons pas, le silence enterrera la vérité.
Ce que les équipes humanitaires voient — et ce que la population de Gaza vit — n’est pas seulement une crise. C’est un effondrement. Un effondrement de la survie de base, de la dignité, de l’ordre international. Les gens mangent de la nourriture pour animaux. Ils font bouillir de l’herbe. On entend dire que des familles abattent leurs chevaux — ce qui est inimaginable dans notre culture — juste pour nourrir leurs enfants. Nous avons vu des gens attraper des tortues dans des eaux contaminées par les égouts. Il ne s’agit pas d’images symboliques. Il s’agit de la vie quotidienne.
Même dans ma propre famille, mon beau-frère m’a dit que les enfants sont étourdis presque toute la journée — non pas parce qu’ils sont malades, mais parce qu’ils ont faim. C’est dire à quel point la situation est grave.
Nous parlons d’une population qui est affamée, déplacée de force et bombardée en même temps, et à qui l’on dit qu’elle devra peut-être faire la file pour obtenir de la nourriture dans des zones clôturées gérées par des entreprises militaires privées.
Ce n’est pas de l’aide humanitaire. C’est la militarisation de l’aide, et les organisations humanitaires — agences des Nations unies, organisations non gouvernementales internationales, groupes locaux — la rejettent. Nous le disons clairement : laissez-nous faire notre travail.
La militarisation de l’aide
L’humanitaire n’est pas une étiquette que l’on colle sur une boîte de rations. Ce n’est pas « humanitaire » parce qu’un gouvernement ou une fondation dit que ça l’est. L’humanitaire repose sur des principes d’impartialité, d’indépendance et d’humanité.
Lorsque ces principes sont ignorés — et ils le sont de plus en plus —, on ne finance pas l’aide, mais la contrôle. On finance le contrôle de l’aide. On finance la militarisation de l’aide. On finance un système qui dit : « Si vous êtes trop vieux pour vous déplacer, trop handicapé pour fuir, vous ne méritez pas de manger. »
Oxfam travaille à Gaza depuis des décennies. Depuis le début de la guerre, nos équipes et nos partenaires font tout ce qu’ils peuvent pour fournir de l’eau potable, de la nourriture et des trousses d’hygiène. Mais les restrictions israéliennes bloquent la quasi-totalité des efforts d’aide. Les réparations de notre réseau d’eau potable sont refusées. Notre aide alimentaire est bloquée à la frontière. Les camions transportant des fournitures vitales sont refoulés pour des raisons arbitraires ou à cause d’un système d’approbation défaillant. Chaque jour de retard coûte des vies.
Nous avons demandé à maintes reprises un cessez-le-feu permanent, un accès total et sans entrave et le respect du droit international. Or, nous constatons le contraire : une impunité croissante, un mépris total des normes humanitaires et des propositions visant à rendre cette crise permanente par une logistique militarisée et une surveillance biométrique.
Et cette situation n’est pas isolée à Gaza. Cela fait partie d’un schéma beaucoup plus large. En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, d’où je suis originaire, la même architecture de dépossession se joue quotidiennement. Ma propre maison dans la Vieille Ville a été prise par des colons — non pas une fois, mais plusieurs fois. Ils se présentent avec des papiers et des armes, avec la protection de l’État derrière eux, et tentent de nous effacer de notre propre histoire.
Voilà à quoi ressemblent la violence et le contrôle. C’est la même logique qui sous-tend ce qui se passe à Gaza : effacement, déplacement et contrôle.
Un échec politique et moral
Aujourd’hui, Israël officialise ouvertement l’annexion. Les ministres l’appellent de leurs vœux. Le pouvoir militaire est confié à des ministères civils. L’expansion des colonies s’accélère. Les Palestiniens sont chassés de leurs terres, privés de permis, de protection et de leur avenir.
Il s’agit d’une occupation. Et Gaza est ce à quoi ressemble l’occupation lorsqu’on la laisse aller : une occupation militarisée, totale et absolue.
Les implications sont terrifiantes non seulement pour le peuple palestinien, mais aussi pour l’ensemble du système mondial auquel nous prétendons croire. Si l’on permet à cette situation de perdurer, si elle devient la nouvelle norme, c’est l’ensemble des fondements du droit humanitaire, des droits de la personne et de l’obligation de rendre des comptes qui s’effondrent.
Je vous demande de raconter cette histoire. Ne la laissez pas être noyée dans les euphémismes ou oubliée dans le prochain cycle d’information. On parle ici d’enfants trop faibles pour pleurer. De mères qui sautent des repas pendant des jours. De défunts laissés sous les décombres parce qu’il n’y a plus de machines pour les en dégager. De familles comme la mienne à qui l’on répète sans cesse que nos vies, nos maisons, notre avenir n’ont pas d’importance.
Ce n’est pas seulement une crise humanitaire. C’est un échec politique. Un échec moral. Et si nous ne le nommons pas, si nous ne l’appelons pas par son nom — une destruction délibérée et systématique —, alors nous sommes tous complices de sa poursuite.
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