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Jusqu’à lundi soir, la première ministre du Nouveau-Brunswick disait vouloir relancer un projet de pipeline pétrolier allant d’ouest en est. Susan Holt se dit désormais intéressée par un projet de gazoduc.
Depuis le début de l’année et la montée en puissance des tensions avec les États-Unis, un vieux projet abandonné en 2017 renait de ses cendres.
Il s’agit du projet Énergie Est qui avait pour but de créer un gigantesque pipeline allant des champs pétrolifères de l’Alberta et de la Saskatchewan pour l’acheminer jusqu’à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick où se trouve la plus grande raffinerie de pétrole du pays et permettre l’exportation de ce pétrole à l’étranger.

La raffinerie Irving à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick est la plus grande du Canada.
Photo : Radio-Canada
La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a à plusieurs reprises montré son intérêt pour relancer ce projet.
À l’issue de la rencontre des premiers ministres de toutes les provinces et du Canada, lundi soir, la première ministre a expliqué que cette version du projet, qui passerait par le Québec, n’avait pas été évoquée.
Toutefois, elle a expliqué qu’un autre projet, de gazoduc qui relie à l’heure actuelle l’ouest canadien au Québec, est en discussion.
Ce qui intéresse le plus le Nouveau-Brunswick en ce moment, c'est le gaz naturel et d’étendre la ligne de gaz naturel qui s’arrête à Québec à quelques centaines de kilomètres de la frontière du Nouveau-Brunswick et par la suite au travers du Nouveau-Brunswick, a affirmé Susan Holt lundi soir.
Appel pour lever le moratoire sur la fracturation hydraulique
Pour l’opposition officielle, le gaz c’est bien, mais le pétrole c’est mieux. Selon elle, un pipeline qui fait venir le pétrole de l’Alberta est toujours une nécessité pour la province et son développement économique.
Le député progressiste-conservateur, Kris Austin, estime que la première ministre doit se battre plus fort auprès d’Ottawa pour obtenir ce pipeline pétrolier.

Le député progressiste-conservateur, Kris Austin. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Michel Corriveau
Selon lui, le gouvernement manque la cible avec ce gazoduc et devrait plutôt se concentrer sur le gaz naturel qui se trouve dans la province. Pour extraire le gaz, il faut avoir recours à la fracturation hydraulique, procédé qui est frappé d’un moratoire depuis plus de 10 ans.
Kris Austin appelle Susan Holt à lever ce moratoire.
Tout développement économique est positif, mais nous devons nous pencher sur ce qui nous rapporte le plus, à savoir le pétrole et l'extraction de notre propre gaz naturel, dit-il.
Les verts ne veulent plus des projets d’énergies fossiles
Pour le Parti vert, que le projet soit un oléoduc ou un gazoduc, c’est une folie, estime son chef, David Coon.
Selon lui, la priorité doit être d’un pipeline d’électricité, d’un réseau électrique national, régional avec toutes les provinces de la région, comme le projet de boucle Atlantique, mis sur la table par le fédéral, mais duquel la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick de Blaine Higgs s’étaient retirés.

David Coon, chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada / Alix Villeneuve
L’avenir énergétique au Nouveau-Brunswick, c’est l'électricité, ce n’est plus avec les combustibles fossiles qui sont une énergie du passé, martèle David Coon.
Deux projets qui ne sont pas rentables, selon un expert
Pour un expert, les projets d’oléoduc et de gazoduc ne sont pas pertinents. Normand Mousseau, directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier à Polytechnique Montréal, expliquee que les coûts d’un pipeline de pétrole d’ouest en est seraient astronomiques.
Il prend l’exemple de l’oléoduc Trans Moutain qui relie l’Alberta à la Colombie-Britannique. Celui-ci a coûté 34 milliards de dollars et ne remplit pas encore toutes ses promesses après un an de service.
Un pipeline qui irait vers l’est serait plus long, plus coûteux. Ça serait difficile de comprendre comment on aurait un pétrole qui serait compétitif pour l’exportation.

L'expansion du pipeline Trans Mountain qui transporte du pétrole de l'Alberta vers la Colombie-Britannique a été mis en service le 1er mai 2024.
Photo : Trans Mountain
Il comprend que la première ministre du Nouveau-Brunswick ait facilement abandonné l'idée d'un projet qui ne serait pas rentable.
Est-ce qu’on veut se battre pour un projet qui n'a aucune chance ou est-ce qu’on veut pas plutôt apporter des projets qui eux pourront démarrer et avoir des vraies retombées économiques?, interroge Normand Mousseau

Normand Mousseau est directeur scientifique de l'Institut de l'énergie Trottier à Polytechnique Montréal. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
Toutefois, selon lui, la solution ne réside pas dans un gazoduc, une idée encore pire, que celle d’un oléoduc.
Selon la première ministre, la construction du gazoduc de Québec au Nouveau-Brunswick pourrait coûter jusqu’à 8 milliards de dollars.
En plus du pipeline, il faudrait construire des infrastructures qui n’existent pas dans l’est du pays, la facture serait donc très salée pour les clients. Difficile donc de justifier les dépenses envisagées.
Selon Normand Mousseau, ces deux projets sont datés et ne répondent plus aux besoins du 21e siècle.
Le reste du monde avance à une vitesse folle. On est en train de rater complètement le coche de la transition énergétique qui est une transition économique. Nos produits n’auront pas d’intérêt si on est pas capable de vendre les produits pertinents dans une économie décarbonée.
Avec des informations d'Alix Villeneuve