L'édito de Frédéric Taddeï

On le sait, le principal objectif de l’accord de Paris, limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, est d’ores et déjà hors d’atteinte. « Si l’humanité continue d’émettre le même volume de CO2 qu’aujourd'hui, on arrivera dès 2050 à la hausse tant redoutée de 2 °C. Or, au même moment, en France, on supprime les ZFE, les zones à faibles émissions, on suspend les aides à la rénovation énergétique, on vide de sa substance la loi « Zéro artificialisation nette » et on valide le chantier de l’A69, analyse le directeur de « Marianne ».

La revue Earth System Science Data a publié la semaine dernière une étude rédigée par 61 scientifiques internationaux montrant que le principal objectif de l’accord de Paris, limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, est d’ores et déjà hors d’atteinte. Si l’humanité continue d’émettre le même volume de CO2 qu’aujourd'hui, on arrivera dès 2050 à la hausse tant redoutée de 2 °C. Or, au même moment, en France, on supprime les ZFE, les zones à faibles émissions, on suspend les aides à la rénovation énergétique, on vide de sa substance la loi « Zéro artificialisation nette », on valide le chantier de l’A69, tout cela sous les applaudissements d’une bonne partie de la population. Vous trouvez ça fou ? Pas moi. Je n’ai pas été surpris que François Bayrou n’évoque jamais la crise climatique dans son discours de politique générale, ni que le budget 2025 accuse une baisse de plus de 2 milliards d’euros des crédits alloués à la mission écologie, les aides à l'électrification des véhicules étant parmi les plus touchées. L’écologie n’a jamais été populaire dans notre pays. C’est quelque chose qui compte pour les Indiens d’Amazonie, pas pour nous.